Malgré les appels à la trêve, Israël promet d’intensifier ses frappes sur Gaza
Prévenus par des tracts de l’armée israélienne que des bombardements intensifs pourraient viser les villages du nord de la bande de Gaza, plus de dix mille habitants de cette zone ont abandonné leur domicile pour se réfugier dans les installations de l’ONU. Des milliers d’autres se sont installés chez leurs proches à Gaza-City et aux alentours.
Les dirigeants israéliens ont multiplié ces derniers jours les menaces d’une opération terrestre de grande envergure, tout en continuant à pilonner la bande de Gaza par air et par mer. L’armée a notamment émis 40.000 ordres de mobilisation de réservistes pour remplacer des soldats du contingent déployés sur d’autres fronts afin de disposer de renforts à proximité de la bande de Gaza. Des cohortes de chars et de pièces d’artilleries ont également été ostensiblement déployés près de la bande de Gaza.
Des Gazouis affolés
Par la voie des médias qu’il contrôle, le Hamas a aussitôt enjoint à la population concernée « de ne pas faciliter les plans d’invasion de l’ennemi sioniste » et de réintégrer les habitations évacuées. Mais il n’a pas été suivi car la plupart des Gazaouis concernés sont affolés. Des éleveurs ont ainsi abandonné leur maigre troupeau à lui-même. Des agriculteurs ont laissé leur plantation en plan. Beaucoup redoutent en tout cas de ne retrouver que des ruines en rentrant.
La plupart des Gazaouis concernés sont affolés parce qu’en six jours, deux mille tonnes d’explosif ont été larguées sur Gaza par les avions israéliens. Résultat : 163 tués et près de 1.000 blessés.
800 roquettes lancées depuis la bande de Gaza
De leur côté, le Hamas et le Jihad islamique ont intensifié le rythme de leurs tirs de roquettes « Fajr 3 », « Fajr 5 » et « M-160 » sur l’Etat hébreu. Dimanche, un vecteur a été intercepté au-dessus de Naharya, la ville israélienne située le plus au nord, à deux kilomètres à peine de la frontière libanaise.
«Au cours des dernières 24 heures, 53 roquettes ont été tirées vers le territoire israélien portant à 800 le nombre de roquettes lancées à partir de la bande de Gaza, dont 127 ont été interceptées » par des batteries d’« Iron Dome », un système permettant de détruire des roquettes en vol, a ajouté le porte-parole.
Pas de cessez-le-feu en vue
Aucun cessez-le-feu ne semblait en vue malgré le vote d’une résolution par le Conseil de sécurité. Cependant, des tractations sont en cours. Dès samedi, Tony Blair, l’envoyé spécial du Quartet (ONU, Etats-Unis, Union européenne, Russie), s’est rendu au Caire où des représentants du Hamas discutent avec le chef des Renseignements égyptiens. Et le leader de la branche politique du Hamas, Khaled Meshaal, s’est rendu clandestinement en Turquie pour y mener le même genre de pourparlers.
Federica Mogherini, qui est à la tête de la diplomatie italienne - l’Italie président l’UE -, va aussi rencontrer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas, a annoncé dimanche le ministère italien des Affaires étrangères, sans donner de dates précises.
La Palestine fait appel à l’ONU, Netenyahu accuse le Hamas
Le président palestinien Mahmoud Abbas a demandé à l’ONU de placer l’Etat de Palestine sous la « protection internationale » des Nations unies à la suite de la détérioration de la situation dans la bande de Gaza, a annoncé dimanche l’OLP.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lui affirmé dimanche que le Hamas portait l’unique et entière responsabilité pour les victimes civiles à Gaza, évoquant le droit d’Israël à se défendre face aux tirs de roquettes du mouvement islamiste palestinien.
Source : lesoir.be