RDC : les Nations unies prêtes à soutenir des élections "libres"
Les Nations unies ont dit vendredi leur "engagement" à soutenir financièrement des élections "libres" en République démocratique du Congo au lendemain de la publication d'un calendrier électoral fixant à novembre 2016 la date de la prochaine présidentielle.
"Je réitère l'engagement des Nations unies à soutenir la RDC pour la tenue d'élections libres, démocratiques et transparentes", déclare Martin Kobler, chef de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) dans un communiqué. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a publié jeudi un "calendrier électoral global" très attendu dans un contexte d'intense crispation politique, qui fixe la date de la prochaine présidentielle au 27 novembre 2016.
Ce scrutin, s'il a lieu, pourrait marquer la première transition démocratique du pouvoir depuis que la RDC a pris son indépendance de la Belgique en 1960. M. Kobler "encourage l'ensemble des acteurs nationaux et internationaux impliqués dans le processus électoral à tout mettre en œuvre pour [permettre] l'exécution dudit calendrier".
Plusieurs "contraintes"
La Céni a averti que la tenue de la présidentielle et des scrutins prévus avant elle dépendait de plusieurs "contraintes" liées notamment au décaissement des quelque 1,1 milliard de dollars dont elle estime avoir besoin pour organiser pas moins de sept élections (dont trois au scrutin indirect) en moins de deux ans. Après les violences meurtrières provoquées en janvier par l'examen de la nouvelle loi électorale - finalement adoptée le 25 janvier - la mise en œuvre effective du calendrier de la Céni sera au cœur des enjeux politiques des mois à venir.
La RDC traverse une crise politique depuis la réélection du président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, à l'issue d'un scrutin marqué par des irrégularités massives. Aucune élection n'a eu lieu depuis lors. L'opposition soupçonne M. Kabila, âgé de 43 ans et à qui la Constitution interdit de se représenter en 2016, de chercher à retarder la présidentielle pour rester à son poste au-delà du terme de son mandat, et accuse la Céni d'être inféodée au pouvoir.
Calendrier "irréaliste"
Pour Samy Badibanga, chef du groupe parlementaire UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social, premier parti de l'opposition à l'Assemblée nationale), le calendrier de la Céni est tout simplement "irréaliste" compte tenu du temps imparti pour organiser les élections prévues et des moyens financiers du pays. Pour 2015, le budget de l'Etat s'établit à environ 9 milliards de dollars.
Le rapporteur de la Céni, Jean-Pierre Kalamba, a assuré au contraire jeudi que le "calendrier était [faisable], pourvu que les fonds soient libérés" à temps, et a appelé la communauté des donateurs étrangers à jouer "aussi sa part".
(AFP)