Comment les dirigeants africains perçoivent les intentions de Trump concernant la RDC

L’arrivée de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis suscite des réactions contrastées chez les dirigeants africains, et en particulier ceux de la République démocratique du Congo (RDC). Tandis que certains y voient une opportunité pour renforcer les partenariats et l’engagement américain, d’autres craignent une approche moins favorable au multilatéralisme et aux valeurs démocratiques. Voici un tour d’horizon des perceptions et des espoirs de la classe politique africaine.

Espoir d'un soutien accru pour la stabilisation

Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a exprimé son optimisme quant à l’élection de Trump, la qualifiant de "belle victoire". Il a réaffirmé sa volonté de collaborer avec le président américain pour approfondir le partenariat stratégique entre les deux pays. L’entourage de Tshisekedi voit dans cette nouvelle présidence une chance pour les États-Unis de s’engager davantage dans la recherche de la paix dans l’est de la RDC, une région en proie à des conflits récurrents.

Inquiétudes sur l'engagement américain

Cependant, cette vision positive n’est pas partagée par tous. Plusieurs observateurs redoutent que l’approche "L’Amérique d’abord" de Trump ne se traduise par un retrait des engagements américains dans des domaines essentiels pour l’Afrique, tels que le multilatéralisme et l’aide au développement. La réduction du soutien américain dans ces secteurs pourrait affaiblir les pressions internationales en faveur des droits humains et de la gouvernance démocratique, préoccupant ceux qui espèrent un accompagnement soutenu dans ces domaines.

Focalisation sur la rivalité avec la Chine

Le rôle de la Chine en Afrique pourrait influencer les relations de Trump avec le continent, notamment en RDC où les ressources minérales sont un enjeu de taille. Pour contrer l’influence chinoise, certains redoutent que Trump prenne moins en compte les questions de gouvernance démocratique, privilégiant une approche qui servirait les intérêts stratégiques américains avant tout. Cette rivalité pourrait transformer l’Afrique en un terrain de confrontation entre puissances, au détriment des priorités locales.

Une approche transactionnelle attendue

Nombre d’analystes anticipent que Trump adoptera une politique pragmatique et transactionnelle, se concentrant principalement sur les pays offrant des avantages directs aux États-Unis, que ce soit en termes de ressources ou d’alliances stratégiques. Cette approche pourrait exclure certains programmes de coopération traditionnelle au profit de relations plus sélectives, favorisant avant tout les intérêts économiques américains.

Incertitude sur le futur des programmes existants

La pérennité de programmes comme l’AGOA (African Growth and Opportunity Act), qui favorise les exportations africaines vers les États-Unis, reste également en question. Ce type d’accord a longtemps soutenu le développement économique de plusieurs pays africains. Un changement de cap de la part de l’administration américaine pourrait ainsi redéfinir les échanges commerciaux entre les deux continents.

Vers une diplomatie directe et sans détour ?

Certains espoirs se tournent vers la possibilité d’une approche directe et sans détour de la part de Trump pour résoudre certains conflits régionaux. En particulier, certains espèrent qu’il fera pression sur des acteurs comme le Rwanda, impliqué dans le conflit à l’est de la RDC. Cette posture pourrait, selon certains observateurs, débloquer certaines situations de conflit prolongé.

Conclusion : Entre espoir et incertitude

Malgré l’optimisme de certains dirigeants africains, une incertitude générale subsiste quant aux intentions précises de Trump envers la RDC et le continent africain en général. Dans un contexte mondial en mutation, les pays africains semblent se préparer à ajuster leurs stratégies diplomatiques et économiques en fonction des nouvelles orientations américaines.

Veritasinfo.