Arménie – Azerbaïdjan : La crise du Haut-Karabakh en cinq questions

En septembre 2023, l'Azerbaïdjan a lancé une offensive qui a forcé les Arméniens du Haut-Karabakh, une région majoritairement arménienne enclavée en Azerbaïdjan, à capituler. Cette crise trouve ses racines dans l'histoire complexe de la région.

1.Les origines historiques : Le Haut-Karabakh a une longue histoire arménienne, marquée par des monastères et des monuments historiques. Les problèmes ont commencé en 1921, lors de la soviétisation du Caucase, avec des frontières mal définies entre la Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan. En conséquence, le Haut-Karabakh a été attribué à l'Azerbaïdjan sous la pression de la Turquie. Malgré cela, les Arméniens du Karabakh n'ont jamais accepté ce rattachement.

2.La période soviétique : Pendant la période soviétique, le nationalisme était réprimé, mais les Azerbaïdjanais ont tenté de modifier la démographie pour obtenir une majorité azérie. En 1988, lors de la perestroïka, les Arméniens du Karabakh ont cherché à changer leur statut, mais Moscou a rejeté leur demande. En 1991, après l'effondrement de l'Union soviétique, l'Arménie et l'Azerbaïdjan sont devenus indépendants, mettant fin au statut d'autonomie du Karabakh.

3.La guerre de 1994 : En 1994, une guerre intense s'est soldée par la victoire des Arméniens du Haut-Karabakh. Bien que l'Arménie n'ait pas directement déclaré la guerre à l'Azerbaïdjan, elle a soutenu les Arméniens du Karabakh. Les Arméniens ont repris 80% de l'enclave et créé une zone tampon, entraînant le déplacement de 800 000 réfugiés azéris.

4.Changements politiques et alliances : Au fil des années, l'Azerbaïdjan a renforcé ses alliances internationales, tandis que l'Arménie s'est largement appuyée sur la Russie pour sa sécurité. En 2016, l'Azerbaïdjan a réussi à négocier un cessez-le-feu après une offensive. En 2020, une nouvelle offensive azérie, avec le soutien actif de l'armée turque, a abouti à une défaite totale des Arméniens.

5.Objectifs actuels : De 2020 à 2023, l'Azerbaïdjan a mené une guerre hybride pour atteindre ses objectifs : anéantir le Karabakh arménien, établir un corridor territorial vers la Turquie pour des raisons géostratégiques et obtenir un accord de paix avec l'Arménie basé sur de nouvelles concessions territoriales.

La crise du Haut-Karabakh est complexe et enracinée dans l'histoire et la géopolitique de la région, avec des conséquences dévastatrices pour les populations locales.

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