RDC : La diplomatie de Tshisekedi en plein essor, un tournant face au Rwanda et au M23.
L’ancien Secrétaire d’État américain aux Affaires africaines, Herman Cohen, a récemment livré une analyse percutante sur la situation politique en Afrique centrale. Dans une série de déclarations remarquées, il salue la stratégie diplomatique du président congolais Félix Tshisekedi, qu’il décrit comme un acteur désormais incontournable sur la scène internationale. Une lecture qui trouve un écho particulier après l’élection de la RDC, le 2 juin 2025, à la vice-présidence de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.
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«Tshisekedi joue une carte de titan. Il est seul contre tous. Même les grandes puissances ne maîtrisent plus ses zones de manœuvre », note Cohen. L’homme d’État américain insiste : le président congolais a déplacé le champ de bataille vers la diplomatie, et ses résultats se font déjà sentir.
Victoire diplomatique à l’ONU : une reconnaissance internationale.
La nomination de la RDC comme vice-présidente de la prochaine Assemblée générale de l’ONU n’est pas un simple honneur protocolaire. C’est la reconnaissance d’un pays qui, malgré l’instabilité dans sa région, réussit à s’imposer comme acteur constructif sur la scène mondiale.
Cette avancée diplomatique vient renforcer la légitimité de Kinshasa dans son combat contre les ingérences étrangères dans sa région, et notamment contre le mouvement rebelle du M23, soutenu par le Rwanda selon plusieurs rapports internationaux. Herman Cohen y voit un changement de paradigme : « Le message de Tshisekedi est très bien capté par le monde. En politique, c’est déjà une grande victoire».
Impact militaire : quand la diplomatie renforce le terrain.
Cette reconnaissance diplomatique n’est pas sans conséquences sur le plan militaire. En obtenant un soutien plus explicite de la communauté internationale, la RDC a pu renforcer ses capacités opérationnelles contre le M23. Ces derniers mois, l’armée congolaise, épaulée par des forces locales et étrangères, a repris le contrôle de plusieurs zones stratégiques dans l’est du pays.
La combinaison de pression diplomatique et d’actions militaires coordonnées commence à porter ses fruits. Là où les armes seules peinaient à imposer la paix, le poids international nouvellement acquis par Kinshasa a permis de réduire considérablement l’espace d’action du M23 et de fragiliser le soutien rwandais présumé.
Kigali sur la défensive, l’isolement s’accentue.
Dans cette nouvelle configuration, le Rwanda apparaît de plus en plus isolé. Cohen ne cache pas ses préoccupations pour Kigali : « La chute de l’empire Kagame s’annonce très mal». La diplomatie de Paul Kagame, longtemps considérée comme habile et stratégique, semble en perte de vitesse. La multiplication des critiques internationales sur le rôle du Rwanda dans l’instabilité régionale et les massacres dans l’est du Congo pèse lourd sur l’image de son gouvernement.
Les appels de Kinshasa à la communauté internationale pour dénoncer cette agression ont été progressivement entendus, et la nomination à l’ONU est venue légitimer ce combat.
Kabila, l’ombre d’un retour politique ?
Herman Cohen évoque également le rôle de l’ancien président Joseph Kabila, qu’il accuse de vouloir « congoliser l’agression », une tentative de détourner l’attention de l’implication étrangère en faisant porter la responsabilité des troubles à des dynamiques internes. Cette stratégie, estime Cohen, ne semble pas entamer la progression du président actuel, dont les cartes sont désormais clairement visibles sur l’échiquier international.
Conclusion
La victoire diplomatique de la RDC à l’ONU marque un tournant. Elle confirme que la stratégie du président Tshisekedi de mêler habilement influence internationale et riposte militaire produit des résultats tangibles. Pour Kigali, la pression monte, et le soutien discret qu’il apportait au M23 devient de plus en plus difficile à dissimuler face à un Congo qui n’est plus seulement une victime, mais un acteur stratégique capable de mobiliser la communauté internationale. Une page semble en train de se tourner dans la région des Grands Lacs.
Rédaction de « Veritasinfo »