RDC : Le calvaire des réfugiés Hutus rwandais et congolais persiste dans l’indifférence générale !

Publié le par Veritas

Depuis près de trois décennies, des milliers de réfugiés rwandais, majoritairement Hutus, vivent en République Démocratique du Congo dans des conditions extrêmes, rejetés de tous et abandonnés par la communauté internationale. Ces femmes, enfants, vieillards et jeunes hommes sont les survivants d’une traque méthodique, aujourd’hui relancée avec une intensité brutale par les rebelles du M23, soutenus militairement et logistiquement par l’armée rwandaise (RDF) de Paul Kagame.

Des Hutus congolais du Nord-Kivu/ Goma sont assimilés aux réfugiés Hutus rwandais par le M23

Un communiqué officiel du Ministère de l’Intérieur congolais, daté du 14 mai 2025 (N°25/CAB/VPM/MININTERSEDECAC/SLBJ/11/2025), vient confirmer l’ampleur de cette tragédie. Ce document, signé par le Vice-Premier Ministre Shabani Lukoo Bihango, accuse formellement l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23-AFC de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans les zones qu’ils occupent à l’Est du pays.

Des faits récents accablants.

Entre le 10 et le 13 mai 2025, des opérations de traque massives ont été organisées par le M23 dans la ville de Goma, le territoire de Nyiragongo et celui de Masisi, touchant plusieurs quartiers dont Nodosho, Mugunga, Lac Vert, Katoyi, Majengo, Sake et Kimoka. Le bilan officiel est glaçant :

  • 107 assassinats recensés ;
  • Plus de 4 000 hommes et jeunes garçons enlevés, embarqués de force dans des camions vers des destinations inconnues ;
  • Des exécutions sommaires, des viols, des tortures, des pillages, des restrictions de la liberté de circulation, et même des incursions dans les structures sanitaires.

Une stratégie d’épuration ethnique orchestrée par Kigali.

Le communiqué dénonce aussi l’installation illégale sur le sol congolais de familles rwandaises, munies de cartes d’identité rwandaises, confirmant les accusations répétées du gouvernement congolais concernant une stratégie de repeuplement ethnique et de remplacement démographique.

De plus, une chasse à l’homme ciblée vise spécifiquement les personnes identifiées comme réfugiés Hutus rwandais, dont certains sont nés en RDC et n’ont jamais connu leur pays d’origine. Ce ciblage ethnique est accompagné d’une rhétorique de haine, relayée par les leaders du M23, qui présentent systématiquement ces réfugiés comme des « génocidaires », niant leur humanité et leur droit au refuge.

Une violation flagrante du droit international

Le ministère congolais rappelle que ces faits récents s’ajoutent aux crimes déjà documentés dans le passé, notamment dans le rapport Mapping des Nations Unies (2010), et constituent une violation flagrante de plusieurs instruments juridiques internationaux :

  • La Charte des Nations Unies,
  • L’Acte constitutif de l’Union africaine,
  • La Convention de Genève de 1951 relative aux réfugiés,
  • Et la Résolution 2773 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Un appel à la justice internationale

Face à l’ampleur des exactions, le gouvernement congolais réclame une réponse judiciaire appropriée. Il appelle la communauté internationale à sortir de son silence, à condamner clairement les agissements du M23 et de son parrain, le régime de Kigali, et à protéger les populations civiles ainsi que les réfugiés rwandais en RDC, victimes d’une violence insoutenable.

Aujourd’hui plus que jamais, il est urgent que les grandes institutions internationales, les ONG de défense des droits humains et les gouvernements influents mettent fin à l’impunité dont bénéficie le régime de Paul Kagame. Les réfugiés Hutus, tout comme les populations congolaises de l’Est, ne doivent plus être les oubliés de la justice internationale.

Par la rédaction de «Veritasinfo ».

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