RDC-Rwanda : La ministre Thérèse Wagner rejette le plan de neutralisation des FDLR.

Publié le par veritas

Le 14 septembre 2024, Thérèse Wagner, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie de la République Démocratique du Congo (RDC), a dirigé la délégation congolaise à la quatrième réunion avec le Rwanda, tenue à Luanda, en Angola. Cette rencontre, organisée dans le cadre du «processus de Luanda», visait à trouver une issue pacifique aux tensions persistantes entre la RDC et le Rwanda.

Le ministre rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Olivier Nduhungirehe , et Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre des Affaires étrangères de la RDC, lors de la deuxième réunion ministérielle sur la situation sécuritaire et de paix dans l'est de la RDC à Luanda, en Angola, le mardi 30 juillet.

L'un des principaux sujets de cette réunion était un plan proposé par des experts militaires et des services de renseignements de la RDC, du Rwanda et de l'Angola. Ce plan visait à neutraliser les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), un groupe formé par des réfugiés rwandais ayant fui les massacres perpétrés par les Forces de Défense du Rwanda (RDF) depuis 1996 dans des camps des réfugiés à l’est de la RDC. Les FDLR sont considérées par certains comme un groupe d'autodéfense des réfugiés rwandais en RDC, qui cherchent à se protéger contre les attaques répétées de l'armée rwandaise sur le sol congolais. Ce groupe est actif dans l’est de la RDC, une région marquée par des décennies de conflits armés.

Le plan présenté lors de la rencontre de Luanda avait été élaboré au cours d'une réunion tenue à Rubavu, au Rwanda, les 29 et 30 août 2024. Il prévoyait la mise en place d'actions militaires conjointes pour neutraliser les FDLR, avec la participation de la RDC, du Rwanda et de l'Angola. Il incluait également une proposition pour que le Rwanda lève certaines mesures de défense instaurées pour se protéger contre cette menace sur sa frontière et sur le sol congolais.

La ministre Thérèse Wagner a exprimé un rejet ferme de ce plan. Elle a soulevé des interrogations sur la manière dont le Rwanda comptait combattre les FDLR en RDC tout en retirant ses troupes, les Forces de Défense du Rwanda (RDF), présentes sur le territoire congolais. Selon Wagner, le plan manquait de clarté et n’offrait pas de garanties suffisantes pour protéger la RDC et ses habitants.

En réaction, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a accusé la RDC d’avoir intégré certains membres des FDLR au sein de ses propres forces armées, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Cette déclaration a provoqué une vive indignation au sein de la délégation congolaise, qui a fermement démenti ces accusations et rejeté en bloc le plan de lutte contre les FDLR proposé.

Thérèse Wagner, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie de la RDC

En plus de ce désaccord concernant le plan de neutralisation des FDLR, Thérèse Wagner a aussi rejeté toute idée de dialogue direct avec le Mouvement du 23 mars (M23), un groupe rebelle accusé d'être soutenu par le Rwanda. Le M23, qui a semé la terreur dans l’est de la RDC, est l’un des principaux acteurs de l’instabilité dans cette région.

La ministre congolaise s’est opposée à toute rencontre avec les représentants du M23, malgré les appels internationaux en faveur d’un dialogue. Elle a également exprimé des réserves sur la poursuite des réunions techniques visant à élaborer des stratégies communes, appelées «Concept d’opérations» (CONOPS), pour résoudre la crise.

Le rejet par la RDC du plan de neutralisation des FDLR et son refus de dialoguer avec le M23 illustrent la complexité des relations entre Kinshasa et Kigali. Malgré les efforts de médiation de l’Angola, les positions des deux pays restent profondément divergentes, notamment sur les questions des FDLR et du M23.

La réunion de Luanda devait permettre de finaliser certains points en suspens des négociations précédentes, mais l’impasse actuelle complique encore la recherche d'une solution pacifique. Tandis que les violences continuent dans l’est de la RDC, cette situation diplomatique pourrait prolonger et aggraver la crise sécuritaire dans la région des Grands Lacs.

Veritasinfo.

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