Rwanda : Le FPR prépare en secret la succession de Paul Kagame!
Le Front Patriotique Rwandais (FPR), le parti au pouvoir, a annoncé l'organisation d'élections internes pour désigner son candidat à l'élection présidentielle de 2024. Cette décision inattendue survient après 30 années de règne sans partage de Paul Kagame, qui a dirigé le Rwanda depuis la fin du génocide en 1994. Le 24 février, les membres du FPR du district de Kamonyi se sont réunis pour élire leur représentant local. Le 25 février, ce sera au tour des députés du parti d'être élus.
Un communiqué interne, distribué de porte à porte, encourage les membres du FPR à voter uniquement pour les candidats «INTORE», un terme désignant les Tutsis loyaux au parti. Bien que l'organisation d'élections internes soit une première pour le FPR, la question de la succession de Paul Kagame plane depuis plusieurs mois. Une récente photo du président, montrant une large cicatrice sur la tête, a ravivé les spéculations sur son état de santé. Des rumeurs persistantes font état de crises fréquentes et d'une santé déclinante.
Parmi les successeurs potentiels de Paul Kagame, le nom de sa fille, Ange Kagame, est murmuré, ainsi que ceux de son épouse Jeannette Kagame et de l'ancien ministre de la Défense James Kabarebe. L'annonce du FPR a suscité des réactions mitigées au sein de la population rwandaise. Certains y voient une opportunité de tourner la page et d'instaurer une démocratie plus inclusive. D'autres craignent que le FPR ne cherche qu'à maintenir son emprise sur le pouvoir en désignant un successeur docile.
Dans un contexte régional tendu, marqué par le soutien du Rwanda au M23 en RDC, l'avenir du Rwanda après Kagame reste incertain. L'appel à la mobilisation lancé par certains leaders de l'opposition laisse présager une période d'incertitude et de turbulences politiques. Dans son message sur X (ancien Twitter), Madame Christine Coleman, présidente du Mouvement pour la République et la Démocratie (MRD), un mouvement d'opposition au régime du FPR, a critiqué l'élection de succession à Paul Kagame : «On ne peut pas remplacer le diable par un démon. On ne peut pas choisir le moindre mal; le mal doit être éradiqué», a-t-elle déclaré.
Le FPR est arrivé au pouvoir en 1994 après avoir mis fin au génocide qui a coûté la vie à plus de 800 000 personnes. Sous la direction de Paul Kagame, le Rwanda a connu une croissance économique spectaculaire et une réduction significative de la pauvreté. Cependant, le régime du FPR est également accusé de pillage des minerais de la RDC en commettant des massacres voire des actes de génocide contre le peuple congolais, de violations des droits humains, de restrictions des libertés et de répression de l'opposition au Rwanda.
La succession de Paul Kagame représente un moment crucial pour le Rwanda. La question de savoir si le pays sera capable de s'engager sur la voie d'une démocratie ouverte et respectueuse des droits humains reste entière. La mobilisation de la population et le soutien de la communauté internationale seront déterminants pour l'avenir du Rwanda.
Veritasinfo