Burundi-Rwanda: les relations se dégradent
Kigali accuse son voisin d'être derrière les attaques armées menées le mois dernier dans certaines localités rwandaises frontalières du Burundi. Des attaques revendiquées par un mouvement rebelle naissant. Le sujet inquiète l'opinion et fait l'objet de débats à Bujumbura. Mais la plupart des gens préfèrent s'exprimer hors-micro. Nous avons tenté sans succès d'obtenir une réaction auprès de la première vice-présidence de la République.
En revanche, l'Association pour la Solidarité Patriotique et la Protection de l'Environnement, l'ASAPE, a mené des enquêtes qui rejettent les accusations du gouvernement rwandais. "Si le Rwanda accuse le Burundi de constituer la base arrière des rebelles qui attaquent le Rwanda, c'est un prétexte pour que le Rwanda entre au Burundi à la poursuite de ces rebelles alors que c'est faux", affirme Sébastien Misago, le président de l'association. "Selon les informations que nous détenons de la part de la police, de l'administration et de la population frontalière avec le Rwanda, le Burundi n'a aucune main derrière ces attaques perpétrées au Rwanda."
Eviter une crise régionale
Sur les réseaux sociaux, les internautes burundais s'inquiètent que Bujumbura reste dubitatif par rapport à ce mouvement rebelle rwandais. Selon Sébastien Misago, le mieux est d'assainir les relations bilatérales entre le Burundi et la Rwanda afin de prévenir une crise régionale. "Le Burundi et le Rwanda sont des voisins, des pays de la même communauté est-africaine. Ils doivent collaborer dans tous les domaines que ce soit sécuritaire, du développement, etc. Aucun des deux pays ne peut dire qu'il se suffit en l'absence de son voisin", déclare-t-il.
Les attaques contre le Rwanda dans les régions frontalières avec le Burundi ont été revendiquées par le Mouvement Citoyen pour le Changement Démocratique. Une rébellion montée de toutes pièces par le Rwanda selon un autre commentateur burundais qui requiert l'anonymat. Si le Rwanda attaque le Burundi, celui-ci ne restera pas les bras croisés. Les tensions risquent de se régionaliser, a t-il poursuivi.
Source : dw.com