L'UE dénonce la "violence" au Burundi et libération de Pierre-Claver Mbonimpa
Alors que la situation reste tendue au Burundi, l'Union Européenne s'est jointe mardi au concert des condamnations, appelant au respect des droits et libertés dans le pays. Par la voix d'un de ses porte-paroles, l'UE a dénoncé ce qu'elle appelle "l'intimidation et la violence" au Burundi.
"Le défenseur des droits de l'Homme Pierre-Claver Mbonimpa vient d'être relâché par les services de renseignements cet après-midi", a déclaré, mardi 28 avril, Me Armel Nyongere, l'un des avocats de cette figure emblématique de la société civile burundaise. Selon son autre avocat Me Antoine Nzobandora, Pierre-Claver Mbonimpa a été arrêté la veille par les services de renseignements pour "participation à un mouvement insurrectionnel". Il n'a pas été en mesure de préciser si le militant avait ou non été inculpé.
Bruxelles demande aux autorités burundaises de "garantir l'exercice pacifique des droits civils et politiques". Un correspondant de la BBC à Bujumbura indique que le face-à-face continue entre les policiers anti-émeute et des groupes de manifestants dans les quartiers chauds de Bujumbura.
Un reponsable de la société civile a été arrêté par les autorités qui l'accusent d'incitation au soulèvement. Par ailleurs, les radios privées ont cessé d'émettre. Les manifestations ont été déclenchées après la décision du parti au pouvoir le CNDD-FDD d'investir le président sortant Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat.
L'opposition burundaise et la société civile estiment qu'une troisième candidature de Nkurunziza est anticonstitutionnelle. Pour l'Union Européenne, il est impératif de trouver une alternative à la répression. "L'intimidation et la violence, les morts et blessés, l'arrestation de défenseurs de droits de l'Homme et la restriction des médias, le flux de réfugiés vers des pays voisins n'ont pas leur place dans un processus électoral", a affirmé un porte-parole du service diplomatique de l'UE, cité par l'Agence France Presse.
Ce porte-parole européen appelle les acteurs burundais à la retenue, tout en soulignant qu'il revient aux autorités de garantir l'exercice pacifique des droits civils et politiques. Les avocats de Pierre-Claver Mbonimpa, arrêté la veille par les services de renseignement burundais, ont annoncé mardi la libération de ce défenseur des droits de l'Homme et figure de la société civile, opposé au troisième mandat du président Pierre Nkurunziza.
/http%3A%2F%2Fwww.jeuneafrique.com%2Fphotos%2F042015%2F028042015170337000000burundi.jpg)
Privé de soins et de nourriture
"Pierre-Claver Mbonimpa, qui souffre d'hypertension et de diabète notamment, a été éprouvé par les conditions de sa détention mais pas violenté", a-t-il ajouté. Selon Me Nzobandora, le militant n'a pas eu accès à ses médicaments, ni à de la nourriture, avant 22h00 lundi soir.
Avant son arrestation de lundi, Pierre-Claver Mbonimpa, dit le "Mandela burundais", faisait déjà l'objet d'une procédure judiciaire, accusé d'atteinte à la sûreté de l'État pour avoir affirmé l'an dernier que des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, recevaient une formation paramilitaire dans l'est de la RDC voisine.
BBC et JA