ONU : Venezuela et Nouvelle-Zélande entrent au Conseil de sécurité, la Turquie écartée.
NATIONS UNIES, 16 octobre 2014 (AFP) - Venezuela, Malaisie, Nouvelle-Zélande, Angola et Espagne vont faire leur entrée au Conseil de sécurité de l'ONU, dont la Turquie a été écartée jeudi à l'issue d'un vote surprise à l'Assemblée générale. Au terme de trois tours de scrutin à bulletins secrets, l'Espagne a recueilli le double des voix de la Turquie (132 contre 60) pour arracher le cinquième siège non permanent qui était à pourvoir.
Les quatre autres pays ont été élus à une très large majorité membres non permanents du Conseil, pour un mandat de deux ans qui commence en janvier. La Turquie comptait sur les votes de nombreux pays musulmans mais ses ambiguïtés et son inaction face à l'offensive du groupe Etat islamique à ses frontières lui ont valu des critiques. Ankara avait pourtant dépêché à la dernière minute à New York son ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu pour tenter de mobiliser les soutiens.
L'éviction de la Turquie "a surpris", reconnaît un diplomate du Conseil qui estime que "la réponse turque aux événements en Syrie et en Irak a pu jouer un rôle". Un autre diplomate évoque une érosion à long terme de l'image de marque d'Ankara. La dernière fois que la Turquie a siégé au Conseil (2009-2010), explique-t-il, elle a été élue haut la main avec 151 voix. Mais à l'époque, "elle était considérée comme un pays musulman modèle, modéré et ouvert au business". "Ce n'est plus le cas et son chef de l'Etat est perçu comme de plus en plus autoritaire", ajoute-t-il.
Les pays élus devaient recueillir deux tiers des suffrages des 193 membres de l'Assemblée, soit 129 voix. Malaisie, Venezuela et Angola avaient été présélectionnés par leurs groupes régionaux respectifs et n'avaient pas d'adversaire. Le Conseil, qui compte 15 membres, renouvelle chaque année la moitié de ses dix sièges non permanents, sur une base régionale. Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères Murray McCully a salué "un vote de confiance" envers son pays, qui a mené une campagne active pendant dix ans.
- Le Venezuela "n'est pas isolé"
Un siège au Conseil élève le statut et l'influence du pays dans l'arène diplomatique et lui donne davantage de poids dans certaines négociations bilatérales. Mais le plus souvent les "petits" pays n'ont pas les moyens de leurs ambitions et ce sont les "P5", les cinq membres permanents et détenteurs du droit de veto (Etats-Unis, Chine, France, Russie et Royaume-Uni), qui mènent le jeu.
Selon des diplomates du Conseil, les entrants ne devraient pas bouleverser l'équilibre des forces. Le Conseil est profondément divisé sur la crise syrienne ou sur l'Ukraine entre Occidentaux d'un côté, Chine et Russie de l'autre. Pékin et Moscou ont mis quatre fois leur veto à des résolutions occidentales sur la Syrie et chaque débat sur la Crimée ou l'est de l'Ukraine a tourné au dialogue de sourds.
Des responsables des droits de l'homme s'inquiètent néanmoins de l'arrivée du Venezuela, soulignant que dans d'autres instances il cherche à protéger systématiquement des pays coupables d'exactions comme l'Iran ou le Belarus. Des diplomates se demandaient aussi avant le scrutin si la présence de la Turquie --voisine de la Syrie et de l'Irak, refuge de centaines de milliers de Syriens et en froid avec Israël-- ne risquait pas de compliquer la recherche d'une solution à deux grands dossiers du jour: la progression des jihadistes et la relance du processus de paix au Proche-Orient.
Les pays choisis ont tous déjà siégé au Conseil. Ils remplaceront le Rwanda, l'Argentine, la Corée du Sud, l'Australie et le Luxembourg. Les 15 pays du Conseil assurent par rotation, chaque mois, la présidence tournante de l'institution. Cela permet aux non-permanents de tirer parfois leur épingle du jeu, comme le Luxembourg qui a présidé des dizaines de réunions sur l'Ukraine, ou l'Australie qui, avec le même Luxembourg, a fait adopter une résolution sur la situation humanitaire en Syrie.
Le Conseil a la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité dans le monde. Il peut imposer des sanctions et autoriser l'usage de la force militaire.
Les quatre autres pays ont été élus à une très large majorité membres non permanents du Conseil, pour un mandat de deux ans qui commence en janvier. La Turquie comptait sur les votes de nombreux pays musulmans mais ses ambiguïtés et son inaction face à l'offensive du groupe Etat islamique à ses frontières lui ont valu des critiques. Ankara avait pourtant dépêché à la dernière minute à New York son ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu pour tenter de mobiliser les soutiens.
L'éviction de la Turquie "a surpris", reconnaît un diplomate du Conseil qui estime que "la réponse turque aux événements en Syrie et en Irak a pu jouer un rôle". Un autre diplomate évoque une érosion à long terme de l'image de marque d'Ankara. La dernière fois que la Turquie a siégé au Conseil (2009-2010), explique-t-il, elle a été élue haut la main avec 151 voix. Mais à l'époque, "elle était considérée comme un pays musulman modèle, modéré et ouvert au business". "Ce n'est plus le cas et son chef de l'Etat est perçu comme de plus en plus autoritaire", ajoute-t-il.
Les pays élus devaient recueillir deux tiers des suffrages des 193 membres de l'Assemblée, soit 129 voix. Malaisie, Venezuela et Angola avaient été présélectionnés par leurs groupes régionaux respectifs et n'avaient pas d'adversaire. Le Conseil, qui compte 15 membres, renouvelle chaque année la moitié de ses dix sièges non permanents, sur une base régionale. Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères Murray McCully a salué "un vote de confiance" envers son pays, qui a mené une campagne active pendant dix ans.
- Le Venezuela "n'est pas isolé"
L'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU Samantha Power en a profité pour critiquer le Venezuela, bête noire de Washington en Amérique latine, dénonçant "ses violations des droits de l'homme qui vont à l'encontre de la Charte de l'ONU". Pour le président vénézuélien Nicolas Maduro, l'élection de son pays avec 181 voix manifeste "un record mondial de soutien, d'amour et de confiance" et prouve que son régime contesté n'est pas "isolé dans le monde".
Un siège au Conseil élève le statut et l'influence du pays dans l'arène diplomatique et lui donne davantage de poids dans certaines négociations bilatérales. Mais le plus souvent les "petits" pays n'ont pas les moyens de leurs ambitions et ce sont les "P5", les cinq membres permanents et détenteurs du droit de veto (Etats-Unis, Chine, France, Russie et Royaume-Uni), qui mènent le jeu.
Selon des diplomates du Conseil, les entrants ne devraient pas bouleverser l'équilibre des forces. Le Conseil est profondément divisé sur la crise syrienne ou sur l'Ukraine entre Occidentaux d'un côté, Chine et Russie de l'autre. Pékin et Moscou ont mis quatre fois leur veto à des résolutions occidentales sur la Syrie et chaque débat sur la Crimée ou l'est de l'Ukraine a tourné au dialogue de sourds.
Des responsables des droits de l'homme s'inquiètent néanmoins de l'arrivée du Venezuela, soulignant que dans d'autres instances il cherche à protéger systématiquement des pays coupables d'exactions comme l'Iran ou le Belarus. Des diplomates se demandaient aussi avant le scrutin si la présence de la Turquie --voisine de la Syrie et de l'Irak, refuge de centaines de milliers de Syriens et en froid avec Israël-- ne risquait pas de compliquer la recherche d'une solution à deux grands dossiers du jour: la progression des jihadistes et la relance du processus de paix au Proche-Orient.
Les pays choisis ont tous déjà siégé au Conseil. Ils remplaceront le Rwanda, l'Argentine, la Corée du Sud, l'Australie et le Luxembourg. Les 15 pays du Conseil assurent par rotation, chaque mois, la présidence tournante de l'institution. Cela permet aux non-permanents de tirer parfois leur épingle du jeu, comme le Luxembourg qui a présidé des dizaines de réunions sur l'Ukraine, ou l'Australie qui, avec le même Luxembourg, a fait adopter une résolution sur la situation humanitaire en Syrie.
Le Conseil a la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité dans le monde. Il peut imposer des sanctions et autoriser l'usage de la force militaire.
AFP