Rwanda:Le réquisitoire post mortem de Mushikiwabo contre Karegeya
“- Cette personne et je ne sais pas si les gens le savent, parce qu’il l’a lui même dit dans les médias et ailleurs, il a travaillé pour le Rwanda dans les services de renseignement et puis il a fui le pays après avoir commis des crimes graves dont la trahison de son pays.
Ce qui est le plus connu, c’est une personne recherchée pour génocide qui s’appelle Félicien Kabuga, et ça été dit amplement au moment de son départ du pays qu’il avait semblé s’être entendu avec Kabuga et les membres de sa famille et notamment qu’il aurait perçu de l’argent pour effacer le crime, je ne sais pas si on peut effacer le crime de génocide ou en tout cas pour essayer de l’aider à sortir de ses difficultés.
-Ou à ne pas être appréhendé …?
-Oui c’est ça, à ne pas être appréhendé. Cela fait de nombreuses années qu’il est recherché, et c’est bien connu qu’il est recherché, même les États-Unis ont offert une récompense de 5 millions de dollars à celui qui les aiderait à son arrestation.
Donc vous comprenez une personne qui est chargée des renseignements et qui s’implique dans ce genre d’arrangement, c’est un crime très grave.
Autre chose, Karegeya est une personne, je veux que ceux qui nous écoutent comprennent bien, quand quelqu’un se déclare déterminer à user de tous les moyens possibles, en particulier l’atteinte à l’ordre public, le meurtre, la violence, il l’a déclaré lui-même, quand quelqu’un dit qu’il va combattre un pays, le pays doit également le combattre.
Quand il a annoncé qu’il allait combattre son pays et qu’il allait semer le chaos dont le pays ne se sortirait pas et qu’il allait faire tout ce qui est possible pour renverser le gouvernement de manière violente, par la guerre.
Quand quelqu’un adopte cette attitude, il devient un ennemi du pays. Ce sont ses propres mots.”
Ce sont les propres mots de la ministre Louise Mushikiwabo.
C’est comme si quelqu’un déclarait qu’il va détruire le Rwanda et que celui-ci reste passif sans se défendre, ce n’est pas possible.
C’est comme si les gens viennent de se réveiller parce qu’un Rwandais a été tué en Afrique du Sud.
Mais qui était-il ? Cet homme était une très mauvaise personne – umuntu mubi cyane - surtout en ce qui concerne son intention de combattre le pays, ça a été dit dans la presse mais c’est vrai (sic), moi je le confirme comme la porte-parole du gouvernement et une personne qui suit ce que font les ennemis du pays à l’étranger.
Quelle que soit la raison pour laquelle quelqu’un quitte le pays mais qu’il s’engage à collaborer avec les Interahamwe et qu’il leur donne les moyens de venir dans le pays, ça s’est passé à plusieurs reprises, les FDLR ont lancé des grenades dans le pays qui ont tué des enfants du pays.
Je ne sais pas si vous vous souvenez d’une jeune fille de 16 ans qui a été tué par une grenade.
Il est indiqué que les gens fassent la distinction entre la personne et le pays.
Quand vous faites du tort à un pays, vous faites du tort à ces habitants. J’espère que ce point est clair.
-Est ce que cela veut dire que l’Etat rwandais était en lutte contre lui. Le combattiez-vous ? Est-ce que c’est l’État rwandais qui a été l’attaquer en Afrique du Sud ?
-Nous ne sommes pas responsables de ce qui se passe dans les autres pays, ça ne nous regarde pas.
Quand quelque chose se passe ici, nous avons des services qui s’en chargent.
Nous n’y avons pas investi beaucoup d’énergie, c’est une personne qui s’était engagée à combattre notre pays.
Quand on lit presse et surtout la presse internationale. Il y a quelque chose qui ressemble à du mépris pour les Africains et la race noire.
Dire que cette personne était mécontente du régime au pouvoir au Rwanda et si elle décède donc ça veut dire que c’est ce régime qui l’a tué.
Ce sont des choses qui vont dans le sens de penser que les dirigeants en Afrique sont des tueurs, tous leurs opposants ont raison, les autres ont tort.
Les Rwandais doivent être prudents devant ça, s’opposer au pouvoir ne fait pas de vous automatiquement un saint ou un innocent.
Ce n’est pas ainsi que ça doit être. Nous entendons dire qu’il opère un peu partout mais pas au Rwanda.
Autre chose, quand quelqu’un meurt et nous espérons que la presse agit ainsi comme les services chargés des enquêtes, ils recherche ce qui dans son passé, dans sa façon de vivre, parmi ses amis; les raisons de son décès.
Mais se précipiter pour dire que le Rwanda le recherchait, le poursuivait en justice.
Il a été jugé pour des crimes qu’il a commis dans le pays.
C’est aussi un problème, je l’ai déjà dit qu’il avait expliqué lui-même qu’il voulait détruire ce pays avec ces associés dans son parti, ce parti nous ne le connaissons pas parce qu’il n’existe pas au Rwanda.
Ce n’est pas un parti dont on peut dire qu’il est ici, qu’il fonctionne ainsi.
Les observateurs suivront les choses et ils constateront que ce groupe de malfaiteurs qui sont à l’étranger… quels sont leurs relations ?
Parce qu’on a pu observer cela dans d’autres partis qui affirment combattre l’État rwandais et les dirigeants du Rwanda, il y a beaucoup de rivalités entre eux.
Leurs réunions se passent en public et quand on les suit, on se rend compte qu’il y a de sérieux problèmes entre eux.
Il y a aussi ces fonctions qu’il a occupées au Rwanda. Tout ce temps passé dans ces “deals” comme je les qualifierais, je l’ai déjà dit c’était une faute grave dans ses fonctions de vouloir disculper un génocidaire pour en tirer profit. Quand on considère tout ça on se demande mais qui était cette personne ? Qui peut bien vouloir sa mort ?
Un opposant meurt et on dit que c’est le Rwanda. Ce sont des bavardages de bistrots. Ce n’est pas du sérieux qui devrait être repris par la presse.
Vous êtes des journalistes, si vous suivez ça correctement vous vous rendre compte que les gens qui ont des problèmes avec l’Etat rwandais (Leta y’u Rwanda) se sont engagés à accuser le Rwanda de la moindre chose qui se produit.
L’Etat rwandais est accusé de tous les maux et ça provient toujours des mêmes personnes. Ces gens ont leurs intérêts. Ils ont leurs intérêts. Quand une personne meurt à l’hôpital, on dit c’est le pouvoir au Rwanda qui l’a tué.
Si quelqu’un se bat dans un bar et qu’il est blessé, on dit ce sont les agents de l’État rwandais qui l’ont fait.
Il faut que les gens aient conscience de cela. Les actions de ce gouvernement sont claires et il ne faut pas que les gens tombent dans ce piège. (18’45″)
Transcription et traduction du kinyarwanda par les NKB de la réponse de Mme la ministre Louise Mushikiwabo à des questions posées par Albert Bryon Rudatsimburwa, PDG de Contact FM. Icyitonderwa/Nota Bene: Ceci n’est pas un aveu de culpabilité, c’est un réquisitoire.
Source : NKB 08/01/2014