RDC : L'honneur de la France et le scepticisme des USA sur la brigade d'intervention!
*A l’unanimité de ses quinze membres, le Conseil de sécurité des Nations Unies a approuvé la création d’une force d’intervention rapide forte de plus de 2.500 hommes en République démocratique du Congo afin de combattre les groupes armés opérant dans l’Est du pays
*Selon les diplomates, l’Afrique du Sud, la Tanzanie et le Mozambique seraient d’ores et déjà prêts à fournir des troupes pour cette nouvelle brigade d’intervention. Cependant, d’autres pays se montrent en revanche beaucoup plus sceptiques
*Cette force sera formée de trois bataillons d’infanterie, assistés d’une compagnie d’artillerie et d’une compagnie de reconnaissance et de forces spéciales. La résolution renforce la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Rdc (Monusco) qui se voit désormais confier la tâche supplémentaire de mener des opérations offensives et ciblées, seule ou aux côtés de l’armée congolaise, pour stopper le développement de tous les groupes armés, les neutraliser et les désarmer.
La date du 28 mars 2013 restera gravée dans les annales du Conseil de sécurité des Nations Unies, car elle aura consacré le vote d’une résolution historique présentée par la France et créant une brigade d’intervention pour neutraliser les différents groupes armés qui pullulent dans l’Est de la Rd Congo. En effet, la résolution, mise au point par Paris, s’inspire des résultats de l’accord-cadre régional d’Addis-Abeba du 24 février censé pacifier l’Est de la Rdc en proie à des rébellions depuis deux décennies. Le Conseil de sécurité a prorogé d’un an, jusqu’au 31 mars 2014, le mandat de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO).
Le texte « condamne fermement la présence continue du (mouvement rebelle) M23 dans les environs immédiats de Goma » (Est) et réclame que tous les groupes armés « déposent les armes ». La « brigade d’intervention » devrait compter au total plus de 2.500 hommes, selon des responsables de l’ONU, même si la résolution ne donne pas de chiffres précis.
Parmi ces groupes opérant dans l’Est de la Rdc et au-delà de ses frontières, le M23, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les Forces démocratiques alliées, l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et les Maï-Maï sont accusés par le Conseil de graves atteintes aux droits de l’homme, notamment des exécutions sommaires, des violences sexuelles et le recrutement et l’emploi à grande échelle d’enfants.
Elle sera formée de trois bataillons d’infanterie assistés d’une compagnie d’artillerie et d’une compagnie de reconnaissance et de "forces spéciales".
Elle aura "la responsabilité de neutraliser les groupes armés". Jusqu’à présent, la principale mission de la Monusco concernait la protection des civils. Les Casques bleus n’avaient pas le droit d’ouvrir le feu, à moins d’être attaqués. Mais ces forces de maintien de la paix ont été vivement critiquées pour n’avoir pas stoppé l’arrivée du M23, l’un des principaux groupes rebelles actifs dans la région du Nord-Kivu, jusqu’à Goma et pour n’avoir pas empêché les violences qui ont suivi.
Les réticences de certains pays
Selon les diplomates, l’Afrique du Sud, la Tanzanie et le Mozambique seraient d’ores et déjà prêts à fournir des troupes pour cette nouvelle brigade d’intervention. D’autres pays se montrent en revanche beaucoup plus sceptiques. Ils s’interrogent sur l’utilité d’une telle force d’intervention après la scission du mouvement M23 et la reddition de celui qui était considéré comme l’un de ses principaux animateurs, Bosco Ntaganda, qui a été livré à la Cour pénale internationale. Les États-Unis doutent également que la Monusco soit capable de chasser les autres groupes rebelles du Nord-Kivu, tandis que la Russie et la Chine soulèvent des objections de principe sur le thème de la non-ingérence. "Les pays contributeurs de troupes se demandent si tout cela est vraiment nécessaire désormais. Mais la brigade est censée lutter contre tous les groupes armés. Si ce n’est pas le M23, ce sera un autre groupe et la situation ne va pas s’améliorer comme par magie", a ainsi expliqué à Reuters un diplomate, sous couvert d’anonymat. En réponse à ces réticences, le texte du projet de résolution insiste sur le fait que cette brigade "sera établie à titre exceptionnel et qu’elle ne créera pas de précédent ou de préjudices concernant les principes des opérations de maintien de la paix".
Kampala, c’est fini
Après la création de la brigade d’intervention, les pourparlers de Kampala n’ont plus leur raison d’être, d’autant qu’un appel a été lancé en direction des rebelles du M23 et d’autres milices, en vue de leur désarmement, si et seulement si ils ne veulent pas subir la colère de la communauté internationale qui interviendra désormais à travers la brigade. Même si Kampala aura suscité l’espoir d’aboutir à un accord, il faut vite souligner que le pays aura inutilement dépensé de l’argent qui aurait du servir à autre chose.
Car, après le vote de cette résolution, la Monusco sort très renforcée et se voit désormais confier la tâche supplémentaire de mener des opérations offensives et ciblées, seule ou aux côtés de l’armée congolaise, pour stopper le développement de tous les groupes armés, les neutraliser et les désarmer. Et ce, pendant que jusque-là, son mandat était essentiellement basé sur la protection des civils.
Au mieux, le M23 devrait se conformer aux lois de la République, en se muant en un parti politique qui sera enregistré en bonne et due forme par le ministère de l’Intérieur. Ainsi, si revendications politiques il y a, elles se feront dans le cadre d’un parti politique et non à travers les armes. Voilà une opportunité qui est donnée non seulement à la Rd Congo, mais aussi à toute la Communauté internationale pour traduire en justice tous les auteurs des graves violations des droits de l’homme.
C’est ici l’occasion de rappeler qu’il ne s’agit pas ici d’intégrer au sein des FARDC ceux qui sont auteurs des graves violations des droits de l’homme. Ils doivent tous être désarmés, réintégrer la société congolaise et continuer leur vie normale. Pour ceux qui sont soupçonnés, ils devront répondre de leurs actes devant le juge.
L’honneur revient à la France
Depuis le début de la guerre d’agression imposée à la Rd Congo, il n’y a pas un autre pays comme la France qui a fourni beaucoup plus d’efforts pour trouver une solution à la crise. La France, toujours elle, on l’a vue au four et au moulin lorsqu’il fallait obliger les rebelles du M23 de quitter la ville de Goma. La France, toujours elle, on l’a vue peser au Conseil de sécurité, surtout au Comité des sanctions des Nations Unies pour condamner l’attitude complice du Rwanda et de l’Ouganda qui s’étaient illustrés dans le soutien des rebelles qui violent, pillent et sèment la mort à l’Est de la Rdc.
Toutes les générations présentes et futures en Rdc devront un jour retenir que c’est grâce à l’implication de la France que la guerre avait pris fin à l’Est de la Rdc, que les différentes milices et mouvements rebelles avaient été réduits au silence. C’est donc une attitude amicale qu’il faut encourager et qui doit servir d’exemple à d’autres. Comme pour dire que le peuple congolais restera reconnaissant à l’endroit de la France pour ses actes salutaires posés à l’endroit de ce pays.
L’Avenir