Crise politique en France : les anciens Premiers ministres appellent à la démission d’Emmanuel Macron.
Le second mandat du président Emmanuel Macron est marqué par une instabilité politique sans précédent. En quelques années seulement, plus de cinq Premiers ministres se sont succédé à Matignon, signe d’un exécutif fragilisé et d’une majorité en perte de cohésion. La récente démission de Sébastien Lecornu, dernier à occuper ce poste, a déclenché une onde de choc dans la classe politique et relancé les appels à un changement de cap urgent.
Depuis 2022, les tensions entre l’Élysée et ses chefs de gouvernement successifs se sont multipliées. Les divergences autour des réformes économiques, de la politique sociale et de la stratégie face à la montée des extrêmes ont miné la cohésion de la majorité présidentielle. La perte de la majorité absolue à l’Assemblée nationale a transformé chaque vote en bras de fer, accentuant l’impression d’un pouvoir exécutif paralysé.
La démission de Lecornu a suscité une vague de réactions. Marine Le Pen a dénoncé «une présidence à bout de souffle, incapable de rassembler le pays». Jean-Luc Mélenchon, de son côté, a réclamé «la dissolution de l’Assemblée nationale et le retour à la souveraineté populaire». François Bayrou a appelé le président à « renouer avec un véritable dialogue social et politique », tandis que certains députés de Renaissance estiment qu’un profond remaniement est indispensable pour « redonner de la crédibilité à l’action publique ».
Mais les déclarations les plus marquantes sont venues de deux anciens Premiers ministres, Gabriel Attal et Édouard Philippe, qui ont brisé le silence pour appeler Emmanuel Macron à tirer les conséquences politiques de cette crise.
Gabriel Attal, ancien Premier ministre et proche du président, a surpris en déclarant lors d’une interview télévisée : «Nous sommes arrivés à un point de rupture. Si le président veut préserver les institutions et éviter que la crise ne se transforme en fracture démocratique, il doit envisager de passer la main.»
Ce positionnement inédit, venant d’un fidèle, témoigne du désarroi au sein même de la majorité.
De son côté, Édouard Philippe, fondateur d’Horizons et ancien chef du gouvernement, a tenu des propos similaires : «La stabilité du pays passe avant tout. Il arrive un moment où, pour apaiser la Nation, un geste fort s’impose. Le président doit entendre le message des Français et en tirer toutes les conséquences, y compris celle de la démission.» Ces déclarations, relayées par de nombreux médias, ont donné un écho retentissant à l’idée d’une fin anticipée du quinquennat.
Les racines de cette crise sont multiples : fatigue politique, succession de réformes impopulaires, recul du pouvoir d’achat et montée du scepticisme vis-à-vis des institutions. À cela s’ajoutent les divisions internes au sein du camp présidentiel et une perception d’un pouvoir trop centralisé autour du chef de l’État.
La France semble aujourd’hui traverser une période d’usure politique comparable à celle des dernières années de la présidence de François Hollande.
Face à la pression croissante, Emmanuel Macron se trouve à la croisée des chemins. Plusieurs options sont sur la table : la nomination d’un Premier ministre d’union nationale, un remaniement profond, ou même une démission suivie d’une élection anticipée.
Dans un court communiqué, le président a affirmé vouloir «continuer à agir pour les Français dans le respect des institutions», tout en annonçant «une série de consultations politiques dans les 48 heures».
La France vit un moment décisif. Les appels à la responsabilité, y compris venant de ses anciens Premiers ministres, placent Emmanuel Macron face à un choix historique : s’accrocher au pouvoir ou se retirer pour tenter de restaurer la stabilité politique du pays.
Veritasinfo.