RDC-Rwanda : un accord de principe signé à Washington.
Un tournant historique pourrait s’amorcer dans les relations tumultueuses entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Les deux pays ont signé ce vendredi 25 avril 2025, à Washington, une déclaration de principes destinée à ouvrir la voie à un futur accord de paix global, sous l’égide des États-Unis.
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Signé par les ministres des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner (RDC) et Olivier Nduhungirehe (Rwanda), ce document marque un engagement politique clair en faveur d'une paix durable, d'une coopération sécuritaire et d'une intégration économique renforcée dans l’est de la RDC, longtemps déchiré par les conflits armés.
Principaux points de l’accord :
01)Souveraineté et respect des frontières: Les deux pays reconnaissent mutuellement leur souveraineté et l'intégrité territoriale, s’engageant à résoudre leurs différends par des moyens diplomatiques et à s’abstenir de toute ingérence.
02)Sécurité commune et lutte contre les groupes armés: Kigali et Kinshasa s’accordent sur la nécessité d’une coopération sécuritaire face aux menaces posées par les groupes armés non étatiques. Ils envisagent la création d’un mécanisme conjoint de coordination pour lutter contre ces forces déstabilisatrices.
03)Relance économique régionale: Le texte propose la mise en place d’un cadre d’intégration économique progressive, en lien avec les organisations régionales (CIRGL, COMESA, EAC), et prévoit un rôle majeur du secteur privé américain dans le développement d’infrastructures, de projets hydroélectriques et dans la chaîne d’approvisionnement minière transparente et formalisée.
04)Retour des déplacés: Les deux pays s’engagent, avec l’appui de l’ONU et d’organisations humanitaires, à garantir le retour volontaire et sécurisé des déplacés internes et réfugiés, principalement en provenance de l’est de la RDC.
05)Soutien à la MONUSCO et aux mécanismes régionaux: L’accord réaffirme le soutien aux opérations de maintien de la paix de l’ONU et des forces régionales, y compris la mise en place d’un mécanisme de vérification et d’interposition, si nécessaire.
06)Vers un accord de paix final: Dans la continuité des processus de Nairobi et de Luanda, désormais intégrés dans le cadre de l’EAC-SADC, et sous la facilitation de l’Union africaine, les deux pays se donnent jusqu’au 2 mai 2025 pour produire une première ébauche d’accord de paix. En cas de désaccord, une réunion ministérielle est prévue à Washington sous la médiation du Département d’État américain.
Conditions fixées par les États-Unis.
Les Américains ont également défini des conditions précises qui devront être respectées dans tout futur accord de paix, notamment celui attendu pour le 2 mai 2025 :
1.Le M23 devra déposer les armes et se transformer en parti politique.
2.Le Rwanda devra cesser tout soutien au M23.
3.Le gouvernement congolais devra accorder une amnistie aux membres du M23/AFC, mais cette amnistie sera examinée au cas par cas.
4.Aucune intégration automatique ne sera prévue : les ex-combattants du M23 souhaitant intégrer les Forces armées de la RDC devront suivre les procédures normales d’admission.
5.Le M23 devra se retirer de tous les territoires congolais actuellement occupés.
Le rôle des États-Unis
La signature de cet accord de principe, en présence de Marco Rubio, Secrétaire d’État américain, démontre l’implication active de Washington dans le processus de stabilisation d'une région clé pour la sécurité et l'économie de l'Afrique centrale.
Si ce document ne constitue encore qu’un cadre général, il représente néanmoins une avancée diplomatique majeure vers une paix durable. Les prochains jours seront déterminants pour vérifier si cet engagement politique pourra être traduit en actes concrets sur le terrain.
La rédaction de « Veritas Info ».