RDC-AFC/M23-communiqué controversé: Les conséquences pour le Rwanda après Doha.
Le communiqué conjoint publié à Doha entre la République démocratique du Congo (RDC), l'Alliance des Forces pour le Changement (AFC/M23) et sous l’égide du Qatar, suscite une vive controverse. Pour beaucoup d’observateurs avertis, il s’agit d’un faux pas diplomatique aux lourdes conséquences, tant pour la RDC que pour la perception internationale du conflit dans l’Est congolais.
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Ce communiqué arrive à un moment où la balance internationale semblait enfin pencher en faveur de Kinshasa. En effet, le rapport accablant de l’expert onusien, couplé à la Résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, désigne explicitement le Rwanda comme soutien militaire et logistique au mouvement rebelle M23, actif dans le Nord et le sud-Kivu.
Ce point de bascule a été renforcé par la position ferme des États-Unis, exigeant à la fois le retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais et le désarmement du M23. Dans ce contexte, la signature d’un communiqué prônant le dialogue et une recherche des «causes profondes du conflit» risque de brouiller le message : la guerre en cours est avant tout une agression extérieure et non un conflit interne à la RDC.
Le piège du dialogue imposé.
En acceptant ce texte, Kinshasa donne du crédit à la version des faits défendue par Kigali — qui justifie son implication par la menace supposée des FDLR et la «persécution» des populations congolaises de l’expression rwandaise (Tutsi et Banyamulenge. Cette narration, largement discréditée sur le plan international, est ici artificiellement réhabilitée, comme si le Rwanda était un acteur légitime et concerné par un problème interne congolais.
Ce communiqué donne ainsi l'impression que la RDC reconnaît une part de responsabilité dans un conflit dont elle est pourtant la principale victime. Il entretient également l’idée d’un partage équitable des torts entre un État souverain et un groupe rebelle soutenu par un pays voisin, brouillant la clarté juridique et politique d'une situation pourtant bien documentée.
Le rôle du Qatar : diplomatie ou pression ?
Il apparaît que ce texte a surtout servi à sauver la face de la médiation qatarie. L’Émir de Doha aurait insisté pour qu’un document soit publié, quitte à forcer un compromis de façade. Cette volonté de « résultats diplomatiques » à tout prix, au détriment de la cohérence politique et de la justice, affaiblit davantage la position congolaise sur la scène internationale.
Conséquences pour le Rwanda
À court terme, ce communiqué peut être interprété par Kigali comme un gain diplomatique : il amoindrit la condamnation internationale et donne l’illusion d’un dialogue en cours, ce qui pourrait ralentir les sanctions ou retarder des mesures concrètes.
Mais à long terme, le Rwanda joue une carte risquée. En refusant de reconnaître les injonctions de l’ONU et des grandes puissances, tout en instrumentalisant des pourparlers peu crédibles, le régime de Paul Kagame s’isole de plus en plus. Ce communiqué ne changera rien au fait que les preuves s’accumulent contre lui et que la pression internationale s’intensifie.
Conclusion:
Ce communiqué est, selon de nombreux analystes et voix de la société civile congolaise, une erreur stratégique. Il arrive à contretemps, donne du crédit à un agresseur désigné, et compromet un momentum diplomatique rare en faveur de la RDC. Il est encore temps pour Kinshasa de rectifier le tir, en s’appuyant sur les résolutions internationales et la mobilisation de sa population pour refuser la normalisation d’un conflit imposé de l’extérieur.
Par la rédaction de «Veritas Info».