Des bases militaires américaines en RDC : une réforme stratégique des FARDC et de la PNC.
La République démocratique du Congo (RDC) pourrait bientôt accueillir environ dix bases militaires américaines dans le cadre des réformes des Forces armées de la RDC (FARDC) et de la Police nationale congolaise (PNC). Cette initiative s’inscrit dans un vaste programme de restructuration visant à renforcer la sécurité nationale et à stabiliser les institutions militaires du pays.
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Selon les informations disponibles, ces bases seront implantées dans des centres d’instruction et d’entraînement militaire déjà existants, notamment à Kitona, Kamina, Kisangani-Camp Lukusa, Lokandu, Luvama, Kotakoli, et Irebu. Deux autres bases seraient établies dans les zones de défense couvrant plusieurs provinces clés du pays, notamment le Kasaï, le Haut-Katanga, le Lualaba, le Maniema et le Nord-Kivu.
L’objectif de cette coopération militaire est double : d’une part, améliorer les capacités opérationnelles des FARDC et de la PNC ; d’autre part, sécuriser les frontières et les ressources stratégiques du pays, notamment les minerais rares et précieux.
Le président Félix Antoine Tshisekedi aurait convaincu l’administration américaine, alors dirigée par Donald Trump, de conclure un accord de défense avec la RDC. Cet accord permettrait notamment d’expulser les mercenaires étrangers infiltrés dans l’armée congolaise via les processus de mixage et de brassage, et de mener à bien des réformes de fond au sein des FARDC, de la PNC et des services de renseignement civils et militaires.
La RDC détient environ 80 % des gisements mondiaux de certains minerais stratégiques, mais ces ressources sont principalement exploitées par des entreprises chinoises. Par le passé, les compagnies américaines telles que Freeport-McMoRan et First Quantum détenaient des concessions minières en RDC, avant de les céder à des entreprises chinoises sous la pression des administrations démocrates américaines. Aujourd’hui, les États-Unis cherchent à rétablir leur influence économique en RDC et à limiter la mainmise de la Chine sur les matières premières stratégiques.
Washington souhaite également instaurer une concurrence plus équitable sur le marché des minerais critiques. Pour ce faire, la sécurisation des sites miniers par des forces militaires professionnelles et bien formées apparaît comme une priorité.
Depuis la fin de la Deuxième Guerre du Congo en 2003, la RDC tente de reconstruire son armée avec l’aide de la communauté internationale. Toutefois, la corruption, le manque de coordination entre les donateurs et les tensions internes au sein des FARDC ont freiné ces efforts. Les tentatives d’intégration des ex-rebelles dans l’armée nationale ont souvent généré des conflits internes, affaiblissant davantage la structure militaire du pays.
Malgré l’appui des Nations unies et de partenaires bilatéraux comme la Belgique et l’Afrique du Sud, les FARDC peinent à remplir leur mission première : assurer la sécurité des populations civiles. Les exactions commises par certains éléments de l’armée sur les populations rurales, ainsi que la recrudescence des violences sexuelles, illustrent les défis considérables auxquels la RDC doit faire face.
Un partenariat stratégique avec Washington et d’autres puissances
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Alors que la RDC cherche à diversifier ses alliances, Félix Tshisekedi prévoit également de renforcer ses relations avec la Russie et la Chine. Des rencontres avec Vladimir Poutine et Xi Jinping sont annoncées, tandis que le chef de l’État congolais est attendu à Washington pour finaliser l’accord de défense avec les États-Unis.
L’installation de bases militaires américaines en RDC pourrait marquer un tournant dans la politique sécuritaire du pays. Reste à savoir si cette coopération apportera une réelle stabilité ou si elle entraînera de nouvelles tensions sur l’échiquier géopolitique congolais.
Veritasinfo.