Moussa Faki Mahamat exclu du sommet EAC-SADC à Dar es Salaam : une crise diplomatique en toile de fond.
Dar es Salaam, 8 février 2025 – L’exclusion du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, du sommet conjoint entre la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) et la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), tenu à Dar es Salaam, suscite une vive controverse sur la scène diplomatique africaine.
/image%2F1046414%2F20250208%2Fob_d21cf0_35160-dptlmqfwwaa3mhd.jpg%3Fitok%3DC4FepQZo)
Selon des sources fiables, confirmées notamment par Tchadinfos, Moussa Faki Mahamat a bien été prié de quitter la réunion à huis clos avant même le début des discussions. Pourtant, il avait participé sans encombre à la cérémonie d’ouverture et à la traditionnelle photo officielle des dirigeants.
Une exclusion aux motifs flous.
Les raisons exactes de cette mise à l’écart n’ont pas été officiellement communiquées, mais plusieurs analystes y voient un symptôme des tensions grandissantes au sein de l’Union africaine et des relations complexes entre les organisations régionales africaines. Ce sommet, qui vise à trouver une solution à la crise entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, se déroule dans un climat de tensions accrues.
D’après des observateurs proches du dossier, certains pays membres de l’EAC et de la SADC auraient contesté la neutralité ou le rôle joué par la Commission de l’Union africaine dans la gestion des crises régionales, notamment dans l'est de la RDC. L’exclusion de Moussa Faki Mahamat pourrait ainsi être perçue comme une manifestation de défiance à l’égard de l’Union africaine, voire comme un désaveu de son leadership dans les processus de médiation sur le continent.
Un contexte marqué par la crise RDC-Rwanda.
Le sommet de Dar es Salaam se tient alors que la situation sécuritaire dans l’est de la RDC continue de se détériorer. Kinshasa accuse Kigali de soutenir le groupe rebelle M23, ce que le gouvernement rwandais dément catégoriquement. L’implication de différentes organisations régionales et internationales dans la résolution de cette crise fait l’objet de nombreux débats et frictions diplomatiques.
L’Union africaine, à travers Moussa Faki Mahamat, avait tenté à plusieurs reprises de favoriser une médiation entre les parties concernées. Toutefois, son rôle semble avoir été remis en question par certains États membres de l’EAC et de la SADC, qui privilégient désormais des approches plus autonomes.
Quelles conséquences pour l’Union africaine ?
Cette exclusion embarrassante pourrait fragiliser davantage l’Union africaine, déjà critiquée pour son manque d’efficacité dans la résolution des conflits sur le continent. Certains experts estiment que cette décision illustre une volonté croissante des blocs régionaux africains de s’émanciper de l’UA et de gérer directement les crises affectant leurs membres.
Moussa Faki Mahamat et l’Union africaine n’ont, pour l’heure, fait aucun commentaire officiel sur cette exclusion. Il reste à voir si cet incident aura des répercussions durables sur la diplomatie africaine et sur le rôle futur de l’UA dans la gestion des conflits régionaux.
En attendant, le sommet EAC-SADC poursuit ses discussions à huis clos, avec pour objectif principal d’apporter une réponse collective à la crise en RDC. L’absence de Moussa Faki Mahamat dans ces négociations marquera-t-elle un tournant dans la gouvernance africaine des conflits ? L’avenir le dira.
Veritasinfo.