Herman Cohen : «Le Président Félix Antoine Tshisekedi, un maître de la diplomatie qui surprend le monde »

Dans une interview exclusive, l'ancien Sous-Secrétaire d'État chargé des affaires africaines, Herman Cohen, revient sur la stratégie diplomatique audacieuse et surprenante du Président de la République Démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi, qui a récemment captivé l'attention internationale par sa proximité avec le président américain Donald Trump. Une manœuvre qui, selon Cohen, marque un tournant majeur dans les relations internationales et la politique congolaise.

Le diplomate Herman Cohen a d'abord salué l'initiative du Président Tshisekedi, particulièrement en ce qui concerne la récente annonce du Conseil de sécurité des Nations Unies contre Paul Kagame et son régime. Selon Cohen, cette décision a permis au président congolais de «gagner une guerre» en utilisant une arme diplomatique de haut niveau.

«Le Président Félix Antoine Tshisekedi a montré qu'il maîtrise l'art de la diplomatie agissante», déclare Herman Cohen. «Il a su utiliser cette occasion pour placer la RDC et son leadership au centre de l'attention internationale. »

Comparant le président congolais à l’ancien président Laurent Désiré Kabila, Herman Cohen décrit Félix Antoine Tshisekedi comme un «fin félin ». Ce terme, largement utilisé pour souligner la finesse stratégique d'un leader, fait référence à la capacité du président à manœuvrer avec précision et à jouer ses cartes avec une grande maîtrise. «Tshisekedi joue une carte très élevée. Il a compris que la diplomatie n'est pas seulement une question de paroles, mais d'actions stratégiques, souvent surprenantes », ajoute le diplomate américain.

Le piège tendu au Rwanda.

Selon Herman Cohen, la manière dont le Rwanda, dirigé par Paul Kagame, a réagi aux événements récents démontre qu'il est tombé dans un piège diplomatique tendu par Félix Tshisekedi. En choisissant d'entrer en République Démocratique du Congo par Goma et Bukavu, le Rwanda a involontairement renforcé la position de Tshisekedi, qui a désormais l'appui de la communauté internationale.

«Le Rwanda est désormais pris au piège. Tshisekedi a habilement exploité la situation pour amener le Rwanda sur une voie qu’il ne peut plus quitter sans risquer de lourdes conséquences », souligne Cohen.

Le diplomate n’hésite pas à prédire une issue dramatique si le Rwanda refuse de se conformer à la décision du Conseil de sécurité des Nations Unies. «Si Paul Kagame et le M23 n'obtempèrent pas à la décision de quitter immédiatement la RDC, le Rwanda risque de disparaître de la scène internationale», prévient Herman Cohen, faisant allusion à la pression grandissante sur Kigali.

Cohen ne cache pas son enthousiasme quant aux implications de cette diplomatie incisive pour la RDC. «C’est une grande victoire pour les Congolais, un message fort qui montre que leur pays n’est plus celui que l’on peut ignorer ou malmener », explique-t-il. «Tshisekedi vient de prouver qu’il est un leader digne de ce nom et qu'il est prêt à tout pour défendre les intérêts de la République Démocratique du Congo. »

En conclusion, Herman Cohen souligne que, bien que le monde ait tardé à comprendre l'ampleur du jeu de Tshisekedi, il est désormais évident qu'il est un «véritable félin », un stratège politique capable de surprendre et de bousculer les grandes puissances internationales. «Le piège que Tshisekedi a tendu au Rwanda est désormais clair. Le retard pris par Kagame pour en prendre conscience pourrait lui coûter cher », conclut Cohen.

Veritasinfo.