Rwanda : Pourquoi le FPR de Kagame évite-t-il de commémorer le 6 avril ?

Publié le par veritas

Cette question brûlante suscite des débats passionnés au Rwanda et au-delà. Alors que cette date (06/04/1994 à 20H30) marque le déclenchement du génocide rwandais en 1994, le silence entourant sa commémoration soulève des interrogations légitimes. Voici cinq raisons potentielles pour lesquelles le FPR pourrait choisir de ne pas marquer cette journée cruciale dans l'histoire du pays.

6 avril 1994 - Assassinat des Présidents Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira

1.Falsification historique : Des voix s'élèvent pour accuser le FPR (le Front Patriotique Rwandais) de manipuler le récit du génocide afin de minimiser son rôle dans l'assassinat du président Habyarimana et les massacres qui ont suivi. La commémoration du 6 avril risquerait de remettre en question cette version officielle et de rouvrir des débats sensibles sur les crimes de guerre.

2.Responsabilité dans le génocide : Le FPR a été accusé d'avoir perpétré des massacres contre des Hutus pendant et après le génocide. La commémoration du 6 avril pourrait raviver les tensions ethniques et exposer le FPR à des accusations internationales, compromettant ainsi sa réputation.

3.Culpabilité et honte : La possibilité que le FPR ressente de la culpabilité et de la honte pour son implication dans le génocide est une hypothèse plausible. En commémorant le 6 avril, ces émotions pourraient être ravivées, menaçant ainsi l'unité interne du parti FPR.

4.Contrôle du récit : Le FPR cherche à contrôler étroitement le récit du génocide pour préserver son pouvoir et son influence. La commémoration du 6 avril pourrait donner une tribune aux voix dissidentes et remettre en question la version officielle, ce que le parti cherche à éviter à tout prix.

5.Peur de la vérité : Il est concevable que le FPR redoute la révélation de la vérité sur son implication dans le génocide. En commémorant le 6 avril, le parti risque d'exposer des secrets et des crimes de guerre qui pourraient ternir son image et compromettre sa légitimité.

Les conséquences de l'absence de commémoration du 6 avril sont aussi multiples et significatives :

Les casques blues de l'ONU (des Australiens) transportent une femme rwandaise blessée après le massacre des réfugiés Hutus tués par les soldats du FPR dans le camp de Kibeho.

1.Manque de réconciliation : Sans commémoration, le processus de réconciliation nationale au Rwanda est entravé. La reconnaissance et la commémoration des souffrances mutuelles des Hutus et des Tutsis sont essentielles pour avancer vers une paix durable.

2.Ressentiment et colère : Le silence entourant le 6 avril nourrit le ressentiment et la colère chez les Hutus qui se sentent stigmatisés et accusés de tous les maux du génocide. Cette situation peut alimenter les tensions ethniques et les actes de violence.

3.Division et méfiance : L'absence de commémoration crée une division au sein du peuple rwandais et renforce la méfiance entre les communautés. La construction d'une nation unie et pacifique est compromise sans reconnaissance et commémoration de toutes les victimes du génocide.

4.Justice inachevée : La non-commémoration du 6 avril entrave également la quête de justice pour les crimes commis pendant le génocide. Les familles des victimes ont besoin de vérité et de réparation pour guérir leurs plaies.

5.Perte de mémoire historique : En ne commémorant pas le 6 avril, il y a un risque que les générations futures oublient les horreurs du génocide. La mémoire collective est essentielle pour prévenir la répétition de telles atrocités à l'avenir.

Il convient de souligner que ces raisons ne sont que des hypothèses et des interprétations possibles. La véritable motivation du FPR reste sujette à spéculation jusqu'à ce que le parti fasse une déclaration officielle à ce sujet. En attendant, le débat sur la commémoration du 6 avril continue de susciter des discussions et des réflexions profondes sur l'avenir du Rwanda post-génocide.

Veritasinfo.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
H
http://www.echosdafrique.com/20240404-rwanda-commemorating-the-genocide-or-admitting-failure-2
Répondre
H
http://www.echosdafrique.com/20240403-rwanda-la-commemoration-du-genocide-ou-laveu-dun-echec-2
Répondre
C
Le génocide dit des Tutsi est devenu une fontaine d'eau bénite de Kagame auquel s'abreuve tous les Rwandais affiliés à son régime et ceux forcés d'une part et les étrangers ignorants d'autre part .Commémorer le 06 de chaque année aura pour effet de demander aux maîtres du monde c'est-à-dire au Conseil de sécurité de l'ONU de créer une commission internationale d'enquête sur l'assassinant du président Habyarimana, lequel assassinat est la cause première des massacres qui ont été qualifiés de génocide des Rwanda et nullement génocide des Tutsi, introuvés dans tous les archives de l'ONU et encore moins dans ceux du Rwanda à savoir des lois rwandaises jusqu'en 20208. Autrement dit, commémorer le 06 le génocide baptisée des Tutsi est réduire à néant le narratif génocide des Tutsi, criée sur les tous les toits par Kagame et les siens. C'est un outil qui lui permettre de se fait ouvrir les portes partout où il va. En réponse aux questions relatives à ses crimes commis et délits commis au Rwanda et en RDC en l'occurrence, il sort le mot génocide des Tutsi, idéologique du génocide des Tutsi etc. Il convient de rappeler aux Rwandais non informés que les Nations Unies n'ont jamais reconnu la génocide dit des Tutsi, sous réserve de produire une résolution de celle-ci dans laquelle elles reconnaissent ce génocide exclusif. C'est l'Assemblée Générale de l'ONU qui, par une résolution isolée adoptée par quelques pays sur demande du Rwanda avec l'appuie d'Israël, a décidé que le 07/04 de chaque année est la journée de commémoration du génocide des Tutsi. Le mot génocide dit des Tutsi a été ajouté par le Rwanda dans sa demande expresse adressée à l'Assemblée Générale aux fins non pas de qualifier de génocide des Tutsi le génocide mentionné dans la résolution du 955 du Conseil de Sécurité en date11 novembre 1994 mais de proclamer le 7/04 de chaque année, journée du génocide des Tutsi. Il s'ensuit que le Rwanda n'a jamais demandé au Conseil de sécurité de l'ONU de requalifier de génocide des Tutsi la qualification qu'il a donné aux massacres commis au Rwanda entre le 01/ 01/1994 au 31/12/1994 dans sa résolution ci-dessus évoquée à savoir le génocide des Rwandais.<br /> Il convient de préciser que les résolutions de l'Assemblée Générale de l'ONU sont dépourvues de caractère obligatoire. Elles sont subséquemment dépourvues de valeur juridique, le tout contrairement aux résolutions du Conseil de sécurité adoptées sur le fondement du chapitre de la charte de l'ONU. C'est parce que les résolutions de l'Assemblée Générale de l'ONU n'ont aucun effet obligatoire que les USA, le Royaume Uni, le Japon et autres pays membres de l'ONU n'ont pas reconnu le génocide dit des Tutsi. <br /> Aussi, agissant de Kagame en personne, dès lors qu'il a lui-même dit que les mots Hutu, Tutsi et Twa n'ont jamais existé et n'existent pas au Rwanda et pénalisé toute évocation de ces morts sous quelque forme que ce soit, par ces propres assertions, il a infirmé l'existence du génocide exclusivement des Tutsi. C'est pour ce motif que jusqu'en 2008, le mot "génocide des Tutsi" était introuvé dans toutes les lois du Rwanda. C'est par jeu de maladresses politiques à savoir créer un outil efficace pour broyer les opposants politiques et tout Rwandais qui critique ses méfaits et/ou sa gestion de notre pays que par révision partielle de la constitution de 2003 opérée en 2008 il a intégré le mot génocide dans la constitution. Le problèmes est qu'il n'a pas demandé au Conseil de sécurité de l'ONU de requalifié le génocide qu'il a donné aux massacres qui ont été commis au Rwanda, sur demande du même Rwanda. Ce qui est encore étonnant le même Kagame, auteur de la constitution de 2003 n'a pas émis des observations ou de réserves sur la qualification juridique des massacres commis au Rwanda à savoir le "génocide des Rwandais " c'est-à-dire "génocide" sans ajout de quelque nature que ce soit. <br /> C'est le Conseil de Sécurité de l'ONU qui a qualifié ces massacres de génocide. Par conséquent c'est lui seul qui est compétent pour les requalifier. Le reste c'est de la politique du bas niveau du caniveau.
Répondre
H
http://www.echosdafrique.com/20240404-rwanda-commemorating-the-genocide-or-admitting-failure-2