Vives tensions à l'ONU : le Rwanda et la RDC s'affrontent sur les FDLR
Lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU consacrée à la situation en République Démocratique du Congo (RDC), les délégations du Rwanda et de la RDC se sont livrées à une passe d'armes houleuse autour de la question des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR).
Kigali affirme que les FDLR, un groupe rebelle hutu rwandais responsable du génocide de 1994, continue de menacer la sécurité du Rwanda depuis l'est de la RDC. La RDC réfute ces allégations, affirmant que les FDLR ont été neutralisées et n'existent plus en tant que force militaire.
Zénon Mukongo Ngay, ambassadeur de la RDC auprès de l'ONU, a déclaré : «Les FDLR dont parle le Rwanda ne concernent pas les Congolais, mais les Rwandais responsables du génocide de 1994, réfugiés en RDC. Les forces rwandaises et congolaises ont travaillé ensemble ces dernières années pour les éliminer. Leur nom continu seulement à circuler sur les réseaux sociaux.»
Le Ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a renchéri : «Il y a un an, au nom du président et du gouvernement, j'ai informé l'ONU et l'Union africaine que le Congo sollicitait la coopération de tous les pays ayant des informations sur les FDLR pour les localiser et nous aider à les éliminer. Ce n'est pas une tromperie. Cependant, nous n'avons pas reçu de réponse.»
Le Rwanda a récusé les affirmations de la RDC, accusant Kinshasa de nier la présence des FDLR et de protéger les génocidaires. Le ton acerbe des échanges entre les deux délégations témoigne de la profondeur des tensions qui persistent entre le Rwanda et la RDC.
La question des FDLR est un point de friction majeur entre les deux pays, et il est peu probable que la réunion du Conseil de sécurité ait permis de rapprocher leurs positions. En attendant, la situation dans l'est de la RDC reste volatile, et les populations civiles continuent de payer le prix de ce conflit.
Veritasinfo.