Rwanda : Juvénal Marizamunda, un ancien membre des FAR, instrumentalisé par le régime Kagame.

Publié le par veritas

Juvénal Marizamunda, ancien membre des Forces Armées Rwandaises (27ème promotion de l'École Supérieure Militaire), vient d'être désigné en tant que Ministre de la Défense. Ce militaire a vécu l'exil en République démocratique du Congo de 1994 à 1996. Durant cette période, il a traversé les vastes étendues de la forêt congolaise, pourchassé comme ses compatriotes par l'Armée Patriotique Rwandaise (APR).

Cette dernière (APR) avait alors entrepris une expédition militaire au Zaïre (actuelle RDC) afin de démanteler les camps de réfugiés hutus et de contraindre par la force ceux qui avaient échappé aux massacres, qualifiés par de nombreux observateurs de génocide contre les Hutus.

Marizamunda parvint à atteindre le Gabon lorsque la complicité entre ce pays et l'APR permit l'embarquement de tous les ex-fars du groupe de Marizamunda dans un avion spécial à destination de Kigali, contre leur gré. Malheureusement, la plupart des membres de ce groupe de militaires ne connurent pas la chance de Marizamunda et furent assassinés dès leur arrivée à Kigali.

Quant à Marizamunda, il suivit le parcours habituel de tout ex-FAR rapatrié : camp de rééducation idéologique, intégration dans l'APR, avant d'occuper diverses fonctions dans la police, pour finalement être nommé responsable des prisons, qui abritent un grand nombre de Hutus accusés de génocide. Ce poste est particulièrement prisé par les anciens membres des FAR. Ainsi, il est aujourd'hui Ministre de la Défense.

Tout d'abord, mes félicitations à son égard. Cependant, il est légitime de se demander si une telle nomination, dans le contexte actuel de conflit latent entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, en raison de l'utilisation avérée du M23 par le Rwanda pour déstabiliser et piller les ressources naturelles de la RDC, ne s'apparente pas à un cadeau empoisonné. En effet, le bruit des bottes résonne des deux côtés de la frontière rwando-congolaise, laissant penser que le conflit pourrait s'envenimer et dégénérer en affrontements militaires entre les deux pays.

Marizamunda se retrouverait alors responsable d'une armée engagée dans des opérations militaires contre son ancien pays d'accueil. Comme à l'accoutumée, cette armée viserait principalement les réfugiés hutus rwandais, survivants des précédentes expéditions de la même armée, souvent accusés d'appartenir aux FDLR et de combattre aux côtés de l'armée congolaise.

Je ne peux conclure sans aborder la question des Rwandais exilés qui s'opposent au régime du FPR. Alors que beaucoup reprochent au FPR de pratiquer une politique de ségrégation envers les Hutus, certains crient encore à la manipulation lorsque qu'un Hutu est nommé à un poste de haute responsabilité.

Article original publié par Nzabakirana sur sa page facebook.

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