Décès du général Delphin Kahimbi : des zones d’ombres persistent à propos d’une « présumée déstabilisation de la RDC »
Le général Delphin Kahimbi, chef d’état-major adjoint des Forces armées de la RDC (Fardc) en charge de renseignements militaires, est décédé ce vendredi 28 février à Kinshasa. Le corps sans vie du désormais feu le général Kahimbi serait gardé à la morgue de l’hôpital du Cinquantenaire. Si officiellement rien n’est confirmé sur les causes de cette mort, des sources crédibles renseignent que ce proche de Joseph Kabila se serait logé une balle dans la tête.
«Avec la disparition de Kahimbi, peu d’éléments seront donc mis à la disposition des services de sécurité quant à son implication présumée dans une action programmée de déstabilisation des institutions ainsi que la dissimulation d’armes dont il est accusé d’en être l’auteur », renseigne un haut gradé de l’armée congolaise qui a requis l’anonymat. Delphin Kahimbi décède quelques heures après sa révocation de son poste et à la veille de son audition programmée à l’auditorat militaire pour des faits graves qui lui seraient reprochés, notamment la tentative de déstabilisation des institutions de la RDC.
Delphin Kahimbi a été suspendu de ses fonctions après avoir été interpellé le 20 février dernier par la Direction générale de migration (DGM) alors qu’il devait se rendre en Afrique du Sud. Plusieurs sources sécuritaires indiquent que le général Delphin Kahimbi, chef d’état-major adjoint des FARDC en charge du renseignement militaire était accusé d’avoir dissimulé des armes et de tentative de déstabilisation. Le chef d’état-major adjoint des FARDC était également soupçonné d’autres faits infractionnels très graves liés à la sécurité de l’Etat.
Peu de renseignements sont disponibles au sujet du parcours de cet homme qui est devenu, au fil de temps, une pièce maîtresse de la Détection militaire des actions anti-patrie (Demiap), l’agence de renseignements militaires en RDC. Il fait surface en 2006 dans l’Est du pays où il est commandant adjoint de la 8ème Région militaire. En 2008, il passe commandant en second de l’armée congolaise dans le Nord-Kivu et à la tête du commandement opérationnel des zones de Kiwanja et Rutshuru où il dirige les opérations contre le groupe rebelle Congrès national pour la défense du peuple (CNDP).
Le général Kahimbi disparaît des radars pour réapparaître en 2014, dans de nouvelles fonctions de coordinateur du processus de pré-désarmement, démobilisation et réintégration des ex-combattants. Mais c’est plus récemment, en tant que chef des renseignements militaires, que Delphin Kahimbi se fait griller par les radars internationaux. Ceux-ci l’accusent d’être impliqué dans des arrestations arbitraires, des détentions et des mauvais traitements à Kinshasa, entre autres dans le contexte de la répression des partis d’opposition.
Source : mediacongo.net