Burundi :NKURUNZIZA menacé par les évêques et les généraux
Il y a un mois a commencé une grogne sans précédent au niveau de la sphère dirigeante au Burundi. Les généraux de l’ancienne rébellion FDD et les évêques sont en train de réussir ce que la société civile a échoué pendant plus de neuf ans.
Tout a commencé avec la signature, par des généraux de l’ancienne rébellion FDD, d’une lettre qui demandait au chef de l’état d’écarter des affaires deux généraux très influents à la présidence de la république. Il s’agit, pour ne pas les citer, des généraux BUNYONI Alain Guillaume et de NSHIMIRIMANA Adolphe, respectivement chef de cabinet civil du président et chef des services de renseignements. Ils sont accusés de s’être enrichie aux dépends de la population et sans partage avec leurs anciens frères d’armes.
Que s’est-il passé réellement ?
Les généraux issus du CNDD-FDD ont écrit une correspondance au chef de l’état en relatant les actes de malversations des deux généraux cités plus haut. Ils ont demandé au président de respecter l’alternance aux postes afin qu’eux aussi puisse se servir. Le plus visé dans cette missive est le général BUNYONI Alain pour avoir actuellement une fortune estimée au double du budget annuel du pays. Le général NSHIMIRIMANA lui serait cité uniquement dans le but de prendre sa place puisque sa fortune n’approche même pas le quart des fortunes du président de la république et de son ancien chef de cabinet civil.
Tous les généraux issus de la rébellion ont signé cette lettre sauf les deux récipiendaires. Ils s’opposent aussi au troisième mandat du président NKURUNZIZA car pour eux, il faut qu’il cède la place à un autre afin qu’il puisse se servir aussi. Dans ces revendications ont n’y trouve aucune forme de patriotisme pour sauver notre pays de la misère. Seulement des intérêts financiers de chacun d’entre eux.
Sous une forte pression, le président de la république a finalement cédé. Le général BUNYONI a pris la fuite vers Dubaï et le général NSHIMIRIMANA résiste toujours à une arrestation qui le conduira à Mpimba. Une tentative a avorté ce lundi avec la découverte d’une maison qui servait de cache d’armes pour le Congo appartenant à l’ancien chef des services secrets burundais. Le général NSHIMIRIMANA, contrairement au général BUNYONI, a prouvé qu’il a encore des amis au sein de l’armée et de la police. C’est ainsi qu’il a échappé à une reconduction aux portes de la prison centrale de Mpimba.
Une réunion de tous les généraux s’est tenu en fin de semaine pour évaluer leur action. Le premier constat est qu’au lieu de prendre la place des deux généraux, les leaders de cette fronde ont été sanctionné par le président NKURUNZIZA et n’ont pas eu les postes tant convoités. Seul le général NIYOMBARE Godefroid, qui est par ailleurs le chef des généraux frondeurs, a eu ce qu’il voulait. C’est une déception totale !
Pour se venger du manque de réaction du président NKURUNZIZA face à leurs revendications, ces mêmes généraux viennent d’écrire une nouvelle correspondance demandant, cette fois ci, le limogeage du président du CNDD-FDD et l’éviction de certains membres du gouvernement. Le plus visé étant le ministre de l’intérieur. Peut-être que là ils auront les postes convoités.
Quand les évêques entre dans la danse
Les évêques burundais vont-ils réussir là où la société civile et les journalistes ont échoué ? En effet, dans une réunion, dont le chef de l’état a eu copie du rapport, les évêques du Burundi menacent de se retirer de toutes les composantes de la CENI si jamais cette dernière ne change pas sa méthode de travailler. Plus encore, les évêques maintiendront leurs menaces également si le président burundais se présente pour un troisième mandat.
La semaine passée, une tentative de modification la constitution a échoué. C’est vrai que cette mission avait été donnée à un irresponsable notoire, le vieux député NTANYUNGU Festus pour ne pas le nommer. Ce troubadour n’a pas eu assez de force pour convaincre le président de la chambre basse du parlement burundais.
Toute porte à croire que dans les jours à venir une crise profonde va secouer le parti au pouvoir. Laissons voir où vont les choses !
HENGEKA Richard
burundinews