Un opposant rwandais frère du journaliste Gasasira porté disparu en Ouganda
Nouvelle disparition d’un réfugié rwandais en Ouganda. Andrew Muhanguzi, réfugié depuis 2011 après avoir fui Kigali en raison des activités journalistiques de son frère exilé en Suède, a disparu samedi près du domicile où il vivait avec sa famille. Ses proches craignent qu’il ait été extradé illégalement vers Kigali.
Selon le témoignage de ses proches, André Muhanguzi a été enlevé près de chez lui samedi par des hommes portant la tenue de la police ougandaise. Après s’être débattu avec eux, il a été embarqué sous les yeux d’un de ses frères. Le jeune homme de 27 ans est depuis introuvable.
Fred Assimwe, l’un des frères du disparu, tient la carte de réfugié de ce dernier en main : « On nous menace depuis le Rwanda c’est pour cela que l’on est venu ici. Il avait déjà été enlevé. C’est la deuxième fois. La première fois, ils lui ont dit que si notre frère, John Bosco Gasasira, qui est journaliste exilé en Suède, n’arrêtait pas ses activités alors le gouvernement rwandais nous tuerait. C’est pour cela qu’ils nous menacent. Cette fois-là, ils lui ont dit qu’ils nous prendraient un à un pour nous tuer »
Contacté par RFI, le service de la police nationale en charge des réfugiés dit avoir ouvert une enquête pour kidnapping. « Nous travaillons sur ce dossier », explique le responsable, Bernard Musingisi, affirmant que le jeune homme n’est en tout cas pas retenu par la police de Kampala et que les agresseurs pourraient avoir volé des uniformes. Pas plus d’information en revanche selon la police sur l’identité de ces agresseurs, ni sur le motif de leur acte.
Le Haut-commissariat aux réfugiés ne communique pas pour l’heure sur ce cas, invoquant la confidentialité dans le traitement de leurs dossiers. Et du côté de la direction des réfugiés du gouvernement ougandais, on affirme être au courant de la disparition du Muhanguzi sans plus de détails. Une source au sein de ce service reconnaît toutefois que le disparu les avait contactés à plusieurs reprises en disant craindre pour sa vie, mais qu’aucune mesure particulière n’avait été prise.
RFI