Hollande en Afrique du Sud :L'approche pacifiste de Pretoria est parfois perçue comme naïve!
Le président français François Hollande est en Afrique du Sud pour une visite officielle de deux jours. Au programme : renouveler le partenariat de la France avec ce pays émergent et tenter d’accélérer quelques grands contrats commerciaux en cours de négociation. La France est le 9e partenaire commercial de l'Afrique du Sud. Mais c’est aussi une visite importante d’un point de vue diplomatique. Les relations entre les deux pays ont parfois été tendues ces dernières années, la politique étrangère française sur le continent africain n’étant pas toujours bien comprise.
Depuis dix ans, la France et l'Afrique du Sud sont en compétition sur le continent africain. Les différentes crises comme la Libye, la Côte d'Ivoire, la Centrafrique et le Mali ont contribué à tendre les relations entre Paris et Pretoria.
Les deux pays ont eu des stratégies diplomatiques souvent diamétralement opposées. Pretoria regarde avec méfiance, voire agacement, les interventions militaires françaises et souhaite une solution africaine aux problèmes africains, alors que Paris considère l'Afrique du Sud comme un pays nouveau, ne comprenant pas encore bien la diplomatie africaine. L'approche pacifiste de Pretoria est même parfois perçue comme naïve et pas à la hauteur de ses ambitions au Conseil de sécurité de l'ONU.
►ÉCOUTER SUR RFI : L'Afrique du Sud se prépare à la venue de François Hollande
En tout cas, de chaque côté, on affiche une volonté de dialogue. À Paris, on souhaite trouver une aire de coopération avec l'Afrique du Sud sur la paix et la sécurité du continent. Et à Pretoria, on estime que le gouvernement de François Hollande est plus flexible que le gouvernement précédent et sera plus ouvert aux solutions proposées par les Africains.
Mais la venue de François Hollande a avant tout des objectifs commerciaux. Il veut accélérer la signature de quelques grands contrats dans le secteur de l'énergie, notamment du nucléaire, et des transports, et développer les relations commerciales entre les deux pays. Pour cela, le président de la République est accompagné d'une vingtaine de dirigeants d'entreprises françaises.
En 2012, la France et l'Afrique du Sud ont échangé pour 2,7 milliards d'euros de biens et services. La France exporte vers l'Afrique du Sud des équipements électriques mécaniques et informatiques, du matériel de transport et des produits chimiques et pharmaceutiques. L'Afrique du Sud vend à la France du charbon pour l'essentiel mais aussi des produits sidérurgiques et des produits agricoles. Ces échanges sont actuellement déséquilibrés en faveur de la France.
►ÉCOUTER SUR RFI : Afrique économie du lundi 14 octobre 2013 consacré à la visite de François Hollande en Afrique du Sud
En Afrique subsaharienne, l'Afrique du Sud est le premier client de la France devant le Nigeria et le Sénégal, et les échanges commerciaux la situent au même niveau que l'Égypte ou Taïwan.
Les échanges pourraient cependant être plus intenses. Le groupe français Alstom est engagé dans la réalisation du train rapide Pretoria-Johannesburg et le renouvellement du réseau des trains de banlieue. La France espère bien participer à la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires dont l'Afrique du Sud a besoin pour répondre à l'augmentation de ses besoins en énergie. Par ailleurs l'Agence française de développement (AFD) va participer au financement d'une centrale solaire.
►ÉCOUTER SUR RFI : Invité Afrique du lundi 14 octobre 2013 : Paul-Simon Handy, directeur de recherches à l'Institut d’études de sécurité (ISS) de Pretoria
Source : RFI