Le sommet de Kigali sur l'IA : Quand les absences en parlent plus que les présences !
Le sommet mondial tant attendu sur l’Intelligence Artificielle (IA) en Afrique, organisé à Kigali les 3 et 4 avril 2025, aurait dû marquer un tournant décisif dans la révolution technologique du continent. Pourtant, il est resté tristement vide, non pas de contenu, mais de l'essentiel : la présence des dirigeants africains. Un événement qui, en dépit de l'importance du sujet, a laissé une impression étrange et, surtout, révélatrice. La question que tout le monde se pose aujourd’hui est simple : pourquoi personne n’en parle ?
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Lorsqu'on invite plus de 500 personnalités de haut niveau — chefs d'État, gouvernements, PDG de multinationales et autres invités prestigieux — et que la plupart choisissent de bouder l’événement, cela envoie un message fort. Cette absence n'est pas simplement un non-présent, mais un message limpide et difficile à ignorer. Un message qui, selon l’analyste politique Monsieur J. Kimonyo, peut être résumée en une phrase : «Le silence est une déclaration.» Et cette déclaration semble être celle de l’isolement de Paul Kagame, hôte du sommet et président du Rwanda.
Un vide diplomatique qui en dit long.
Derrière l’absence de certains présidents majeurs, il y a un contexte politique et diplomatique bien plus vaste. Le monde semble se détourner de la scène rwandaise, autrefois soignée avec minutie par Kagame, qui se voyait en leader du développement technologique africain. Aujourd’hui, cette scène est vide de ses acteurs principaux, et les projecteurs braqués sur Kigali n’ont pas suffi à faire éclipser les ombres de la diplomatie. Une diplomatie que beaucoup qualifient désormais de déclinante.
«Kagame est isolé», précise Kimonyo. Et ce constat n’est pas sans fondement. Le Rwanda, jadis perçu comme un modèle de stabilité et de croissance, semble perdre son attrait aux yeux des grandes puissances africaines. L’incapacité de Kagame à attirer ses homologues lors de ce sommet mondial est un symbole d’un rejet grandissant de son régime et de sa politique sur la scène internationale.
Une diplomatie offensivement subtile de Kinshasa.
Au-delà de l’aspect diplomatique, ce sommet manqué doit aussi être interprété à travers le prisme de la dynamique régionale en Afrique centrale. À l’échelle continentale, le président congolais Félix Antoine Tshisekedi a habilement exploité cette situation. Par une diplomatie offensive méticuleusement orchestrée par la cheffe de la diplomatie congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, la RDC a réussi à imposer son agenda.
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La RDC, sous la houlette de Tshisekedi, semble avoir compris que l'influence régionale ne se gagne pas seulement sur les champs de bataille, mais aussi dans les salons diplomatiques. Le refus d'assister à un événement aussi prestigieux que celui sur l'IA à Kigali pourrait bien être perçu comme une réponse à l’isolement croissant du Rwanda. Ce geste pourrait être interprété comme un renversement des rapports de force, où le Rwanda, jadis au centre de l’action, se trouve désormais sur la périphérie de la scène diplomatique africaine.
Le masque tombe : Le contrôle de Kigali est fragile.
Kagame, malgré son charisme et ses talents oratoires, se retrouve ainsi dans une position où il doit prendre la parole dans une salle vide. Les projecteurs s’éteignent, et les applaudissements ont cessé. Cette scène, qui devait briller comme un phare de l'innovation technologique en Afrique, devient le théâtre d’un isolement de plus en plus flagrant. La diplomatie de Kigali, en dépit de sa volonté de rayonner, ne parvient pas à convaincre ses voisins africains de lui accorder une validation symbolique par leur présence.
Cette situation marque-t-elle la fin de l'ère Kagame ? Le message de la non-présence des dirigeants africains semble en dire plus sur l'état actuel de l'influence rwandaise qu'une déclaration officielle. L'Afrique, semble-t-il, commence à se réveiller, et ce sommet est la manifestation d'un désaveu silencieux mais puissant.
Une Afrique qui se réveille.
Si le sommet de Kigali sur l'IA a bien eu lieu, il a révélé un aspect inattendu : un continent en quête de nouvelles alliances, de nouvelles orientations, et d’une diplomatie plus inclusive. Les absences en disent long. À travers cette désertion diplomatique, un nouveau chapitre s’écrit pour l’Afrique, où les anciens modèles de leadership, incarnés par des figures comme Kagame, sont remis en question. Kagame peut encore avoir le microphone, mais les applaudissements se font de plus en plus rares. L’isolement du Rwanda est désormais exposé aux yeux du monde entier, et le continent commence à regarder au-delà de l’image soigneusement cultivée du Rwanda. La scène vide de Kigali pourrait être le symbole du début d’une ère nouvelle, où les chefs d’État africains prennent en main leur destin sans se laisser piéger par les anciennes dynamiques.
La rédaction de «Veritasinfo».