Belgique : Les ministres Koen Geens et Jan Jambon ont présenté leur démission à Charles Michel, qui les a refusées.
Le vice-premier ministre (N-VA) et le ministre de la Justice (CD&V) ont présenté leur démission, qui ont été refusées par Charles Michel. Koen Geens l'avait remise la nuit dernière, selon De Staandard. Jan Jambon l'a quant à lui remise ce jeudi, affirme VTM.
Graves dysfonctionnements?
Jan Jambon déclare : "On peut se poser de sérieuses questions sur un certain nombre d'affaires concernant la Justice ainsi que ses conséquences". Le ministre de l'Intérieur pointe également du doit de possibles dysfonctionnements du côté de la police.
La mise en lumière de plusieurs erreurs dans la lutte contre le terrorisme a provoqué un choc politique. Le Premier ministre souhaiterait au contraire resserrer les rangs de son équipe gouvernementale dans ce combat prioritaire. Il a affirmé que "Le gouvernement est prêt à faire toute la lumière, éviter les zones d'ombre et travailler avec le parlement".
Graves dysfonctionnements?
Le comité ministériel restreint s'était réuni jeudi midi pour se pencher sur le dossier Ibrahim El Bakraoui, dont l'expulsion de Turquie à l'été 2015 avait été communiquée aux autorités belges, avait affirmé mercredi le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Depuis ces révélations, tous les regards se tournent vers le gouvernement fédéral. A-t-il commis de graves erreurs? Mercredi soir, le ministre de la Justice -indirectement mis en cause par Erdogan - a précisé que le djihadiste avait été remis aux Pays-Bas et non à la Belgique. Cependant, le ministre CD&V n'a pas apporté d'élément neuf.
Les Affaires étrangères sont également pointées du doigt, car le président Erdogan affirme dans son discours que l'Ambassade de Belgique en Turquie était informée- le 14 juillet 2015 - de l'expulsion du combattant islamiste vers les Pays-Bas et du danger qu'il pouvait représenter. Cette révélation est confirmée par plusieurs sources aux Pays-Bas selon le journal néerlandais NRC.
Des informations publiées par le quotidien israélien Haaretz alimentent également les doutes quant à de graves dysfonctionnements politiques, policiers et judiciaires en Belgique. Haaretz affirme que "les services de sécurité belges disposaient d'avertissements précis relatifs à une attaque terroriste ce mardi. Les services de sécurité savaient, avec un haut degré de précision, que des attaques étaient planifiées dans un futur proche et visant l’aéroport, ainsi que, apparemment le métro également". Il importe de préciser que Haaretz est généralement bien informé, notamment par des sources du Mossad, les services secrets israéliens.
Réaction au Parlement et commission d'enquête
Benoit Lutgen, président du CDH, estime qu'il doit y avoir des explications à ces deux propositions de démission et demande que ces explications soient "fournies à l'ensemble de la population".
Ce jeudi, à 15 heures, le président de la Chambre Siegfried Bracke (N-VA) doit annoncer la mise sur pied d'une commission d'enquête chargée de faire la lumière sur la libération d'Ibrahim El Bakraoui, l'un des deux kamikazes qui s'est fait exploser mardi à l'aéroport de Zaventem, alors que la Turquie l'avait arrêté sur le chemin de la Syrie et l'avait expulsé vers les Pays-Bas.
Le cahier des charges de cette commission d'enquête sera défini vendredi après-midi, au terme de la tenue d'une commission réunie de l'Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères au cours de laquelle les trois ministres concernés par ce dossier - Jan Jambon (N-VA), Koen Geens (CD&V) et Didier Reynders (MR) - seront mis sur la sellette par les députés.
Source : http://www.lalibre.be