RWANDA: DE LA PLANIFICATION DU GENOCIDE DES TUTSI : «LA RÉPONSE» DE MR PROSPER BAMARA EST BIZARE!
«Cher Samuel, j’aimerais que prochainement vous discutiez ces mots de Mr JMV Ndagijimana. … Il (= Paul Kagamé) est donc coresponsable du génocide tutsi au même titre que les autres génocidaires»»
Je vais essayer de commenter la «bizarre réponse » de Prosper Bamara en trois étapes : les considérations générales de sa réponse (1), son motif de se joindre au FPR pour préparer le génocide de sa race tutsie (2) et un petit rappel sur la vérité des faits (3).
1.Les considérations générales.
En lisant et en relisant maintes fois la « réponse de Prosper Bamara » à mon article du 28 avril 2014, je me suis posé beaucoup de questions :
- Aurait Mr Prosper été à l’université comme il le laisse entendre ? Il est difficile d’affirmer ou d’infirmer. En tout cas, quand on lit sa « réponse » on y voit que des contradictions.
- Sait-il comment chercher les références se trouvant dans un article au net sur lesquelles l’auteur fonde sa thèse ? S’il le sait, aurait-il lu et écouté toutes les 17 références que je propose aux lecteurs de mon article avant d’écrire? J’en doute fort car il considère mon article comme mon opinion personnelle alors qu’il est une critique basée sur les faits, surtout les affirmations des critiqués eux-mêmes.
- Y aurait[SL1] -il dans mon article une question à laquelle répond Mon cher Prosper ? Non, il n’y a aucune question dans mon article. Tout simplement je propose une conclusion logique aux thèses défendues par Lugan et Dupuis : les Hutu n’ont ni prémédité ni planifié le génocide des Tutsi avant le 06/04/1994, d’où c’est un génocide spontané ou prémédité et préparé vers sa fin.
- Quelle est la finalité de sa «réponse»? Me critique-t-il ou soutient-il ma thèse ? Nie-t-il que le FPR de Kagamé ait prémédité et planifié le génocide des Tutsi qui étaient au Rwanda avant le 06/04/1994? Sur cette question importante et, considérant que Mr Prosper Bamara avait été pendant 10 ans membre de la très redoutable DMI, je le félicite vivement car il est d’accord avec moi que le FPR et son ancien patron (de Prosper), Paul Kagamé ont bel et bien prémédité et planifié le génocide des Tutsi qui étaient au Rwanda avant la date fatale du 06 avril 1994. Cependant, je constate que ce qu’il appelle critique, les autres génocidaires, n’a pas raison d’être, car c’est l’objet même de mon précédant article. Plus précisément, il veut faire entendre que les Habyarimana et/ou « les hutus extrémistes » auraient, eux aussi, prémédité et planifié le génocide des Tutsi de l’intérieur alors que la seule instance habilitée, le TPIR, les a déjà jugés et trouvés non coupables de préméditation et de planification.
Peut-être il faut ici une nette précision. Je ne nie pas que certains hutus aient aidé le FPR et Kagamé dans la planification et l’exécution de ce génocide. Qui sait avec précision et preuves pour qui travaillait un certain Kantano? Pour Habyarimana ou pour Kagamé ? La preuve irréfutable se trouve ici. Boniface RUCAGU est un HUTU et l’un des principaux planificateur du génocide des Tutsi et il a très bien rempli sa tâche. Pour ça il a été promu ! N’est-ce pas ? Les cas comme celui de Boniface Rucagu sont innombrables dans le drame rwandais.
En outre, il faut avouer que certains hutus, la plus part des bandits, incités et encouragés par les «techniciens» de Paul Kagamé ont participé aux massacres. Ce sont des criminels. Et je suis 100% d’accord avec JMV Ndagijimana qu’ils doivent être traduits en justice et punis. Ce qui d’ailleurs a été largement fait dans les tribunaux Gacaca et ailleurs, surtout avec un but démesuré de vengeance et de vol.
En dernier lieu, il faut distinguer le génocide même et les crimes politiques qui ont visé les personnalités de l’opposition notamment Mme Agathe Uwiringiyimana, Rukokoma, Kavaruganda, Ngurinzira, … Ces crimes commis surtout par certains militaires de la Garde présidentielle avaient pour but de venger le mort du président assassiné et non l’extermination des Tutsi.
Cela étant, je rappellerai seulement dans la suite les deux fondements de ma vérité : L’autorité de la chose jugée et la vérité d’une sage Maman.
- Le motif de Prosper pour rejoindre le FPR et la parole d’une sage Maman.
« Quand les digues lâchent, rien ne peut plus arrêter les eaux du fleuve. » JMV Ndagijimana, Paul Kagame a sacrifié les Tutsi, pages 83 – 88.
JMV Ndagijimana raconte : «En juin 1991, je me trouvais à Kigali pour assister au dernier congrès national du MRND… Ma mère apprenant que je flirtais avec les leaders de certains partis de l’opposition, me demanda de passer la voir. Je compris que j’étais ‘’convoqué’’ par seule la personne dont l’avis comptait vraiment pour moi depuis la disparition de mon père en janvier 1990. Je me rendis donc dans mon village … Ma mère était une paysanne tutsie... Aussitôt les embrassades d’usage terminées, elle qui ne parlait jamais de politique ma mena très vite sur ce terrain glissant. ‘’Mon fils, me dit-elle, j’ai appris que tu serais dans le parti de Faustin Twagiramungu, qui est contre Habyarimana. J’aimerais savoir ce que tu reproches au président Habyarimana.» Avant que je n’aie eu le temps de trouver une explication plausible, elle exprima les vraies raisons de sa préoccupation. ‘’Tu sais, fils, que nous avons pu bénéficier d’une trêve (agahenge) depuis que ce président est au pouvoir. Avant lui, nous étions tout le temps sur le qui-vive. Grace à Habyarimana, nous dormons tranquilles car nous bénéficions de la paix sociale inconnue entre 1959 et 1973. Et toi tu veux soutenir le parti MDR qui veut nous ramener à la situation d’avant ?’’. Je compris immédiatement que pour ma mère, le ‘’nous’’ signifiait la communauté tutsie.»
Voilà la parole d’une sage Maman. Qui, Cher Prosper, entre vous et la Maman de JMV Ndagijimana dit-il la vérité à propos de la situation des Tutsi qui vivaient au Rwanda avant la date du 01 octobre 1990 ? Sincèrement répondez-moi.
Chaque fois que je lis et relis cette vérité absolue de la Maman, je pleure.
Elle me rappelle mon enfance et ma jeunesse. Né en 1970 dans la région du nord, jusqu’au 1er octobre 1990 je n’avais jamais entendu le mot tutsi sortir de la bouche de quiconque. Les mots « hutu » et « tutsi » je les rencontrais dans les livres. Sous le régime Habyarimana, dit-on, ils étaient bannis. Par contre, quand j’étais à l’UNR (sachez que vous et moi sommes de la même promotion), mes parents me répétaient à toute occasion qu’ils seraient « malheureux » si je me mariais à une fille du Nduga ! Jamais ils ne m’interdisaient de me marier à une fille tutsie. Ce qui d’ailleurs fut fait. D’ailleurs c’était un lux ! Ainsi, je voudrais vous rappeler, mais aussi nos lecteurs, que sous le régime Habyarimana le problème hutu-tutsi n’existait presque plus. Par contre, c’est le problème Kiga-Nduga qui était à la une dans la plus grande partie des salons rwandais.
Et, pour répondre partiellement à votre « bizarre question » cher Prosper, permettez-moi d’emprunter les sages paroles de la Maman: «qu’est-ce que vous reprochiez vraiment au président Habyarimana ? » Auriez-vous entendu la vérité, rien que la vérité, de Johan Swinnen, Ambassadeur du royaume de Belgique à Kigali de 1990 à 1994 ? «Je les ai appelés pour négocier pacifiquement, ils m’ont répondu par les armes»! A vous tous qui aviez chanté «Habyarimana napfa impundu zizavuga», et bien il a été abattu. Réjouissez-vous alors ! Réjouissez-vous mais tout en étant conscient qu’un autre génocide se planifie, non pas par les «extrémistes hutus» mais « bel et bien » et encore une nouvelle fois par les Abega. Un RUCUNSHU II est imminent ! L’histoire se répète. Que celui qui a les oreilles entende les mots de la prophétie repris par la porte-parole de Paul Kagamé, Colette Braekman.
Ainsi donc je vous livre ma première vérité ici : Je crois au fond de mon cœur que le malheur du peuple rwandais est le fruit de ceux qui ont comploté contre «le père pacifique,» Juvénal Habyarimana, dont vous faites partie. J’invoque seulement le Tout Puissant : qu’ils soient maudits ceux qui ont versé, dès le 1er octobre 1990 jusqu’aujourd’hui, le sang de leurs compatriotes innocents pour le soif du pouvoir et, malheur à ceux qui ont mené une politique de tension et de chaos et à la fin qui ont déclenché l’apocalypse rwandaise en abattant l’avion de Habyarimana !
- La vérité des faits: l’autorité de la chose jugée
Cher Prosper, comme je garde toujours en tête que vous n’avez pas pu consulter les références, cliquez ICI POUR RÉECOUTER surtout les 2 premières minutes.
- « Tout ce qui a été dit sur le génocide rwandais avant mon livre est obsolète. » Bernard Lugan. Pourquoi ?
- «Si, si c’était Kagamé qui avait descendu l’avion, c’était Kagamé le premier responsable du génocide des Hutu sur les Tutsi … mais moi je trouve ça diabolique ! Et naturellement le Diable existe. » Carla Del Ponte.
J’aimerais commencer cette 3e partie par ces mots de Prosper qui me font rire :
«En parcourant votre article, j’ai eu l’impression que l’auteur part de la supposition qu’une préparation de génocide, quand elle a lieu, doit absolument avoir un et un seul responsable et ne peut pas en avoir deux ou plusieurs. J’ai eu l’impression, Monsieur Samuel, que vous écartez l’éventualité d’avoir des préparations simultanées et non concertées par deux acteurs différents? »
A vous entendre, Cher Prosper, c’est comme si vous voulez faire entendre encore que le FPR de Kagamé et les « extrémistes hutus » auraient prémédité et planifié simultanément le génocide des Tutsi de l’intérieur. Monsieur, votre thèse est déjà dépassée. Elle est « obsolète. Comment ? Relis attentivement cette vérité :
« Les deux spécialistes du Rwanda affirment avec raison et les preuves, notamment les jugements du TPIR à l’appui, que les hutus n’ont ni prémédité ni programmé le génocide des tutsi avant la date du 6 avril 1994, jour de son déclenchement par le FPR qui a abattu l’avion qui transportait les présidents hutus, J Habyarimana et Cyprien Ntaryamira. Mais ce que Dupuis ignore est que devant le TPIR il a été démontré aussi que le gouvernement de Kambanda d’après le 06 avril 1994 n’a non plus prémédité et planifié ce génocide. Après l’acquittement de Justin Mugenzi… et celui d’Augustin Ndindiriyimana… le gouvernement intérimaire de Jean Kambanda et son armée en sont sorti blanchi. Quant au procès de celui qui était présenté comme « le cerveau du génocide des tutsi » il faut noter: «Le procès « Militaires I » avait notamment débouché sur la condamnation en appel à 35 ans de prison du colonel Théoneste Bagosora… Mais elle (la chambre) avait retenu sa responsabilité uniquement pour n’avoir pas prévenu les crimes commis par des militaires et pour n’avoir pas puni les auteurs, non pour les avoir ordonnés comme l’avaient fait les juges de première instance.» «Les faits sont têtus». »
Cher Prosper, saviez- vous que «Mr Z» est libre?
Pour être plus claire, il faut noter que les premiers suspects de la préméditation et planification du génocide des Tutsi étaient des Hutu. Ceux qui n’avaient pas été tués par Kagamé et les américains ont été arrêtés et traduits en justice. Que ce soit au Rwanda ou devant le TPIR, personne n’a été coupable de préméditation ni de planification de ce Génocide. Les jugements du TPIR rendus par la Chambre d’Appel n’étant pas susceptibles d’aucun recours, ils constituent « la vérité irréfutable ». Ils ont la force d’une loi éternelle. Ils s’imposent et sont opposables à tous. C’est ça l’autorité de la chose jugée. Bernard Lugan a rassemblé tous ces jugements et en a fait un livre a partir duquel il affirme : Tout ce qui a été dit sur le génocide rwandais avant mon livre est obsolète. »
Que faut-il alors retenir ? Si l’un des deux suspects, entre le FPR et les Hutu, est blanchi de la préméditation et la planification de ce génocide, il ne reste qu’un seul suspect coupable. C’est bien le FPR de Paul Kagamé. Et les preuves contre lui, vous le savez très bien, ne manquent pas.
Je crois franchement que cette affirmation de Carla Del Ponte vous fait grincer les dents : « Si, si c’était Kagamé qui avait descendu l’avion, c’était Kagamé le premier responsable du génocide des Hutu sur les Tutsi … mais moi je trouve ça diabolique ! Et naturellement le Diable existe. ».
Conclusion.
Prosper Bamara blague quand il affirme que Paul Kagamé n’a pas envoyé certains de ses soldats entrainer, inciter, montrer l’exemple et chauffer « les voyous et les bandits » hutus massacrer les Tutsi. Mr Prosper, qu’est-ce qui est plus grave entre le fait de descendre l’avion où il y a deux Chefs d’états en connaissances des conséquences apocalyptiques qui en résulteront et envoyer les soldats pour inciter aux massacres ? Qui êtes-vous, Mr Prosper, pour mettre en doute le témoignage du parti politique RPRK ? Ne voyez-vous pas que ce parti [ 1 ], vous-mêmes, JMV Ndagijimana … et Samuel sommes d’accord sur l’essentiel que « Paul Kagamé a sacrifié les Tutsi»? Croyez-vous que l’on sacrifie sans avoir prémédité, choisi la brebis et planifié son exécution ? Vraiment les études sous Kagamé me font beacoup réfléchir !
Le génocide qui est le fait de préméditer, planifier et exécuter de sang-froid un plan visant l’extermination d’un groupe de personnes innocentes et/ou une partie de celui-ci est un crime très grave. C’est pourquoi, quand nous débattons le génocide des Tutsi, nous devons mettre de côté « l’enfantillage » et privilégier les faits et non les sentiments.
Ne croyez-vous pas que c’est la peur de ce génocide qui fait que les américains empêchent le TPIR (Carla Del Ponte) de faire bien son travail ? Tout le monde affirme que la vérité sur le drame rwandais n’est pas encore dite. Quelle vérité attendons- nous alors si les Hutu et tous les hutus (+- 2.000.000) sont déjà jugés? Nous voulons savoir «le Diable existant» qui a prémédité, planifié et déclenché le génocide des Tutsi qui vivaient au Rwanda avant la date fatale du 06/04/1994. S’agissait-il de Theoneste Bagosora ? NON.
Aurait Mr Prosper Bamara aidé ce Diable? Cette question reste ouverte.
Samuel Lyarahoze, 11mai 14