M23: Le guerre entre les deux factions rebelles est une sorte d'automutilation !
Les affrontements ont repris ce lundi 11 mars 2013 à 7 heures à Rugari, à 40 Km de Goma, entre les deux factions du M23. Makenga Sultani et ses hommes pourchassent le groupe de Bosco Ntangada. L’objectif de Makenga, a affirmé l’un de ses lieutenants, est de neutraliser les dissidents et prendre le contrôle de l’état-major de Baudouin Ngaruye basé à Kibumba.
Côté Ntangada, on affirme détenir encore les positions initiales. Pendant ce temps, c’est la population qui paie le lourd tribut. Des blessés sont évacués à l’Hôpital Général de Rutshuru, pour des soins. A Rugari, c’est le sauve-qui-peut général. La population trouve refuge dans les localités avoisinantes : Rumangabo, Kibumba etc. Mais, La société civile, très sensible à la situation, appelle, elle, à l’arrêt immédiat des hostilités. Les affrontements internes entre les éléments du Mouvement du 23 mars (M23) continuent à inquiéter la Société Civile du Nord-Kivu. Omar Kavota, Vice-président et porte-parole de cette organisation, est monté au créneau pour demander à l’aile Makenga et celle de Ntangada de mettre fin aux affrontements qui les opposent, depuis le samedi 9 mars 2013, dans la matinée.
Ces affrontements, indique la source, ont fait déjà une dizaine de morts et 9 blessés dans les rangs des civils. Aussi, Kavota a-t-il prévenu aux responsables de cette rébellion que la justice les attend. Ce, à cause des atrocités imposées aux victimes innocentes, à Rumangabo, Rugari et au parc de Kibumba, devenus les théâtres des combats entre les deux factions de cette rébellion. Il a, par ailleurs, demandé au M23 de stopper, toutes affaires cessantes, cette mascarade tendant à simuler, selon lui, des affrontements inutiles qui, pourtant, font des réelles victimes au sein de la population.
Pour parer à ces exactions odieuses, la société civile en appelle à l’envoi d’urgence de la Brigade d’intervention, pour traquer les forces négatives au Nord-Kivu. Ces cris d’alarme instamment poussés en direction des Nations Unies sont non sans raison. C’est pour que cette Brigade d’intervention trouve le M23 en pleine flagrance, a-t-il dit. Autres raisons A en croire d’autres sources, ces violents combats sont dus à la tentative de l’aile Ntangada de vouloir reprendre quelques munitions au groupe de Makenga à hauteur de Rumangabo, au Nord-Kivu.
Le samedi passé dans la matinée, un officier proche de Sultani Makenga a déclaré à DrcNews que ce sont les soldats de Ntangada qui les ont attaqués très tôt, le samedi. Sans avancer le bilan des victimes militaires, il s’est limité à affirmer que les combats tourneraient à leur avantage. Dans l’autre camp, les proches du colonel Baudouin Ngaruye qui conduit officiellement les hostilités du côté de Bosco Ntaganda, indiquent qu’il s’agit d’une provocation de la part de Makenga qui veut, selon eux, leur ravir la partie du territoire conquis.
Il sied de relever que le territoire de Rumangabo servait de base à l’ancien M23 pour leurs manœuvres militaires. Avant ces hostilités, ce territoire était contrôlé par l’aile Makenga qui, du reste, continuerait à être sous contrôle de ce Colonel du M23 qui s’est autoproclamé « Général ». La bataille acharnée sur le contrôle de la localité de Rumangabo n’est pas en vain. C’est là que se trouverait, d’après des sources administratives locales, le gros de la réserve d’armes et munitions dont dispose le M23. Et, étant donné que cette force négative n’aurait plus l’appui militaire dont elle a bénéficié du Rwanda et de l’Ouganda, la course au peu qui reste entre leurs mains est plus qu’âpre. Voilà qui justifie les affrontements qui opposent les deux factions ces derniers jours.
Chacune des ailes revendique la victoire Véritablement, c’est une sorte d’automutilation qui se fait entre les deux factions rebelles. Après s’être mutuellement neutralisé, chacune des ces ailes revendique la victoire sur son adversaire. Du coté de Makenga, Vianney Kazarama, porte-parole de cette aile, a assuré que les éléments de Bosco Ntangada ont perdu des positions qu’ils ont occupées jusqu’alors. Par contre, chez les Ntangadistes, Séraphin Mirindi, porte-parole de ce groupe, qualifie de « tapages inutiles », les allégations soutenues par les Makengistes et a infirmé ces faits. Il a même confirmé que son camp n’a perdu aucune de ses positions.
Axe Goma-Rutshuru paralysé Lors de la scission entre les deux ailes, le Bishop Runiga se serait vu amputer de beaucoup d’officiers. A son corps défendant, il aurait décidé d’aller plus loin, de se rétracter à Kibumba, pour sa sécurité. Et, étant donné que cette localité se situe le long de l’axe routier qui relie la ville de Goma au territoire de Rutshuru, les affrontements n’ont pas épargné cette artère. En conséquence, le trafic sur l’axe Goma-Rutshuru est quasiment coupé. La reprise des hostilités entre ces rebelles a obligé les transporteurs à interrompre le trafic. A Goma, capitale régionale du Nord-Kivu, les opérateurs économiques craignent que cette situation ne puisse avoir des répercussions sur l’économie de la province.
Source : la prospérité