LES MESSAGES INCENDIAIRES DU PRÉSIDENT PAUL KAGAME DECRIVENT ET DÉVOILENT COMPLÈTEMENT L'HYPOCRISIE SADIQUE DU FPR DEPUIS SA PRISE DU POUVOIR JUSQU' À NOS JOURS
Si le Rwanda a toujours porté le nom de Pays des mille collines pour sa beauté et son climat, depuis la prise du pouvoir par le Front patriotique rwandais (FPR-INKOTANYI), ce pays a perdu sa bonne image pour devenir le pays de mille problèmes. Le peuple rwandais se disait prêt à s'adapter au régime de ceux qui venaient “d'arrêter le génocide” ; après tout pour un ordinaire paysan les régimes se suivent et se ressemblent (ingoma n'ink'indi), mais hélas ! La suite a été étrange.
Le peuple rwandais a été réduit au silence par toute sorte d'intimidation et, impuissant devant son sort, il s’est réfugié dans un sommeil perpétuel. Il attend toujours un libérateur, mais d'où viendra ce dernier? Depuis 1994 le FPR utilise la victimisation de l'ethnie tutsi et l'incrimination systématique de l'ethnie hutu pour créer une haine entre les deux entités. Cette politique d'intimidation va s'étendre aux autres pays étrangers comme la France qui a été le premier pays à être attaqué dès 1994 et tout dernièrement la Tanzanie.
Stimulés par le régime FPR, quelques Tutsis se sont livrés à la vengeance contre les Hutus. Avec le système de délation (gutunga agatoki), depuis juillet 1994 beaucoup de Hutu ont disparu, d'autres ont arbitrairement été emprisonnés sans dossiers, d'autres torturés ou tués impunément. La notion de séparation des pouvoirs est pratiquement inconnue au Rwanda caractérisé par un méli-mélo de pouvoirs : la police, l'armée, la justice, l'autorité civile, et personne ne sait qui doit juger qui. Il en résulte un cafouillage stratégique au FPR dans sa politique d’intimidation mais aussi d’embrouillement de la population.
Ainsi le silence de cette dernière conforte-t-il le FPR dans son outrecuidance et ses mises en scène destinées à tromper l’opinion internationale. C’est de cette façon que le président Kagame, grâce à un lobby puissant ayant pour membres entre autres l’ancien président américain Bill Clinton, l’ancien Premier Ministre britannique Tony Blair et le pasteur américain Rick Warren, ne cesse d’être décoré de médailles. Les étrangers corrompus par le système du FPR proclament les succès du président Kagame au moment où au pays la misère écrase des millions de gens. En témoignent le nombre de chômeurs et de personnes qui vivent sous le seuil de la pauvreté. Les propagandistes du président Kagame brandissent le développement de la ville de Kigali pour camoufler l’indigence généralisée dans les régions rurales.
En témoignent également la fréquence de démissions des fonctionnaires de l'Etat, des gens qui fuient le pays surtout des hommes politiques, des officiers de l’armée, des militants des droits humains etc, depuis les années 1995 jusqu'aujourd'hui. À l’abri de tout contrôle par une quelconque opposition, le FPR a établi un système d’hypocrisie administrative à tous les échelons: la co-gestion ONG-ÉTAT de tous les projets financés par des bailleurs de fonds étrangers, cela donnant plus de pouvoir aux militaires omniprésents qu'aux civils tout en sabotant l’action même de l’ONG. Cela a eu un grand impact sur l'utilisation des fonds, les projets utiles à la population ont été ignorés au profit des projets bidons conçus pour faciliter le détournement par les agents du FPR.
Le paysan rwandais ne fait que s'appauvrir jour après jour. La terreur règne partout. Le FPR a introduit au pays un système de favoritisme ethnique dont les Tutsi sont bénéficiaires naturels. L’aide à l’éducation est une exclusivité des Tutsi collectivement qualifiés de rescapés du génocide, tandis que les fonds destinés à l’éducation des enfants hutus provenant des familles indigentes (financement du MINALOC, PAM et autres organismes) sont supprimés vers les années 2005. Les fonds destinés à l'éducation des Tutsis – FARG – sont de leur côté doubles ou triplés.
Le processus de réduction d’accès des Hutus à l'éducation supérieure remonte aux années 2006 avec la catégorisation des avoirs (propriétés foncières, immobilières et ressources monétaires) pour candidats avant l'inscription. Non satisfait par l’adaptation des Hutu à cette pratique, le FPR a finalement tranché sur le sort des étudiants hutu d'université pour l'année académique 2013-2014 : aucune bourse scolaire, aucun prêt financier. Face à cette pratique diabolique dans l'éducation, les Rwandais ne savent pas à quel saint se vouer et sont convaincus que si rien ne change, la méchanceté et l'hypocrisie du FPR vont jeter le pays dans un gouffre profond.
Vient ensuite l'esclavagisme comme acte ultime pour anéantir le Hutu: la mise en place des juridictions Gacaca comme moyen de faire taire formellement les Hutus. Le tissu social est déchiré par un système qui fabrique des témoignages pour inculper son voisin. Le condamné par Gacaca est mis en prison ou se rachète au moyen de ses biens et avoirs faute de quoi il est soumis à des travaux manuels au service du délateur tutsi. Au niveau de l'état ces travaux sont appelés Travaux d’intérêt général (TIG). Pour leur survie certains Hutu préfèrent vendre leur conscience et agissent comme des robots sans âme manipulés par le FPR dans ses intérêts.
Avec les Gacaca, le FPR envoie des imposteurs déguisés en pasteurs dans des prisons pour persuader les détenus de passer aux aveux pour des crimes qu'ils n'ont pas commis en échange de la libération. Cette procédure traumatise le détenu triplement: d'abord il est emprisonne étant innocent, ensuite il prononce des mensonges contre lui-même, et enfin il doit faire de faux témoignages contre son voisin innocent. Pire encore, le 30 juin 2013, le président Kagame dans son discours haineux à la jeunesse, a introduit une nouvelle idéologie, non seulement divisionniste mais aussi complètement génocidaire: tout Hutu, même celui qui naitra demain, est génocidaire et doit s'agenouiller devant le Tutsi pour demander pardon! De tous les régimes que le Rwanda a connus, aucun ne rivalise de cruauté avec celui du FPR.
Dans ce fameux discours, le chef de l'Etat qualifie aussi de génocidaire toute personne qui ne veut pas se ranger derrière ces idées, il qualifie de génocidaire le Président de la Tanzanie pour lui avoir conseillé de dialoguer avec ses opposants: passage obligé pour accéder à une paix durable.
Le rejet catégorique par Kagame de la proposition du Président Kikwete nous rappelle la guerre froide que Kagame a menée contre la France depuis l'opération turquoise jusqu'à nos jours. Les attaques dirigées contre la France constituent une fuite en avant et une tentative d’occulter l'enquête sur l'attentat du 6 avril 1994. Pour le moment, la responsabilité dans cette attentat tombe sur le général Kagame à en croire les témoignages de ses anciens proches collaborateurs dont le général Kayumba Nyamwasa, le colonel Patrick Karegeya, le Dr Théonest Rudasingwa et le lieutenant Abdoul Ruzibiza.
L’hypocrisie éhontée de Kagame réside alors dans le fait qu'il continue d’agir comme un innocent, il affiche l’air d’un “malayika” (un ange) devant la jeunesse et ses adorateurs réels ou déguisés tels Boniface Rucagu, Rwarakabije, P.C. Rwigema etc. afin que ces derniers puissent véhiculer son idéologie. Si la jeunesse hutu doit vivre un complexe éternel de culpabilité et la jeunesse tutsi revêtue d'innocence, quelle sera donc l’issue de cet isolement? Est–ce cela le “muteremuko” (pente raide) dont le président Kagame ne cesse de parler? Quelle politique diplomatique apprend–t-on aux jeunes au moment ou le président lui-même s'attaque au pays voisins comme la Tanzanie en leur présence ? Veut–il leur réaffirmer qu'il est toujours “l'homme fort” non seulement du Rwanda mais aussi de la Région des Grands Lacs?
CONCLUSION.
Le Rwanda est pour tous les Rwandais, et non pour le Président KAGAME et sa clique seuls, sous le seul prétexte qu'il a “arrêté” le génocide. Le président Kagame ne doit pas non plus attribuer le Rwanda aux seuls Tutsi parce qu'ils ont étévictimes du génocide rwandais et déshériter les Hutus en diabolisant leur ethnie. La conjugaison des efforts des Hutus et des Tutsis est impérative pour la reconstruction de notre pays. Nous devons dire NON aux discours haineux et incendiaires de qui que ce soit. L'esclavagisme a été longtemps banni, la jeunesse rwandaise ne doit pas se laisser entrainer par le populisme aux allures criminelles des politiciens véreux. Que la jeunesse sache que le Président Kagame S'EST TRAHI LUI-MEME car ses propos sont anticonstitutionnels et antirépublicains. Il pratique le contraire de la décentralisation et de la bonne gouvernance qu'il a enseignées à la population dans les années 1999 – 2002 à travers les ONGs.
Le désormais « jeune » Rucagu devrait dire la verité au chef de l'Etat, que les hutus innocents refusent de demander pardon. Les deux (Rucagu et Kagame) devraient revisiter l’histoire du Rwanda et relire les documents relatant le scénario d’accession de ce pays à l'indépendance. Toutes les 3 républiques que nous avons connues jusqu'ici ont eu des points négatifs et des points positifs. Le président Kagame ne devrait pas prendre en compte des pages sombres notre histoire à des fins vindicatives, mais en tant que Chef de l’État, il est impératif qu’il soit au-dessus de la mêlée et adapte sa politique aux principes démocratiques universels afin de réconcilier la Nation.
Le président Kagame devrait abandonner son attitude belliciste envers le Président Jakaya Kikwete. Ce dernier ne veut rien d'autres que la paix parmi les Rwandais. Il veut introduire la voie des négociations avec les opposants pour aboutir à une paix durable! Kagame, s'il veut vraiment le bien-être social et familial des Hutus et Tutsis, devrait écouter son homologue tanzanien. La confrontation armée n’aura pour conséquences que traumatisme perpétuel au Rwanda.
Marie MUKAMWIZA
RDI Commissioner