La mort suspecte de deux Belges en Afrique du Sud, liée aux dossiers rwandais
Les décès suspects de l’ancien avocat brugeois Pieter-Jan Staelens et du Belgo-Rwandais Thomas Ngeze suscitent beaucoup d’interrogations. Certains y voient la «main de Kigali».
Les dossiers liés au Rwanda s’alourdissent en Afrique du Sud et risquent de compromettre les relations entre Kigali et Pretoria qui avaient déjà été très tendues lorsque Patrick Karegeya, un ancien membre du FPR passé à l’opposition, avait été retrouvé étranglé en 2014 dans sa chambre d’hôtel à Johannesburg. En effet, la police sud-africaine enquête sur les circonstances du décès d’un ancien avocat belge, Pieter-Jan Staelens, 36 ans, décédé le 31 juillet dernier dans l’incendie de sa voiture, jugé suspect. Staelens se trouvait en Afrique du Sud pour tenter de s’informer à propos des circonstances exactes de la mort d’un Belgo-Rwandais, Thomas Ngeze, qui avait été retrouvé pendu le 15 juin dans une chambre d’hôtel à Johannesburg.

Opération « come and see »
Dans une lettre posthume adressée à son fils, il constatait que leurs voies avaient divergé : Thomas en effet s’était rendu au Rwanda à la fin de ses études dans le cadre de l’opération « come and see » (venez et voyez) destinée à attirer au Rwanda des jeunes de la diaspora afin qu’ils puissent mesurer par eux-mêmes les progrès accomplis dans leur pays.
Favorablement impressionné, Thomas Ngeze avait communiqué ses conclusions positives à son père. Ce qui contredit l‘hypothèse selon laquelle, en Afrique du Sud, le jeune avocat aurait été en contact avec des membres du RNC (Congrès national rwandais) le mouvement politico-militaire fondé par l’ancien général Kayumba, ancien chef des renseignements du FPR et compagnon d’armes de Kagame, qui a échappé de justesse à deux tentatives d’assassinat dans lesquelles étaient impliqués des membres de l’ambassade du Rwanda en Afrique du Sud.
On ignore cependant si Thomas Ngeze était ou non en rapport avec Kayumba ou d’autres membres du RNC, un mouvement qui connaîtrait en ce moment quelques dissidences. Tous ses membres en effet ne sont pas d’accord avec les infiltrations qui se produisent en ce moment au Rwanda au départ du Burundi, où des hommes en armes attaquent la population civile aux alentours de la forêt de Nyungwe.
Libérations controversées

L’émotion que suscite la libération anticipée de plusieurs responsables du génocide de 1994 trouve écho en Belgique : Bernard Ntuyahaga, condamné en 2007 à vingt ans de détention pour sa participation à la mort des dix parachutistes belges tués à Kigali en avril 1994, vient d’être remis en liberté. Après avoir présenté une demande d’asile en Belgique, il a finalement choisi de se rendre au Canada tandis que les familles des Casques bleus belges assassinés accueillaient cette libération avec beaucoup d’amertume et de tristesse…
Voir la suite sur le : http://plus.lesoir.be Colette Braeckman