France: enquête relancée sur l'attentat contre le président rwandais Habyarimana
L'enquête française sur l'attentat en 1994 contre l'avion du président rwandais Habyarimana est relancée. Selon l'AFP, qui a eu accès au dossier, les juges français ont lancé une nouvelle commission rogatoire internationale pour entendre le général Kaymba Nyamwasa, ex-chef d'état-major rwandais. Cet ancien proche du président Kagame, entré en dissidence et exilé en Afrique du Sud, accuse depuis plusieurs années Paul Kagame d’être responsable de l’attaque qui a coûté la vie à Juvénal Habyarimana et constitué un épisode déclencheur du génocide. L'enquête française sur l'attentat contre l'avion du président Habyarimana, une première fois close à l'été 2014, puis rouverte 3 mois plus tard, avait été une nouvelle fois clôturée sans avancées majeures en janvier dernier.
Selon les informations de l'AFP, c'est une démarche du général Nyamwasa lui-même qui vient relancer la procédure. En septembre 2013, l'ancien chef d'état-major rwandais, entré en dissidence, avait déclaré à RFI avoir des preuves de la responsabilité de Paul Kagame dans l'attentat et s'était dit prêt à témoigner. Une audition qui n'avait jamais eu lieu.
Pourtant, le général Nyamwasa faisait lui-même partie de 9 proches de Paul Kagame poursuivis dans cette même affaire depuis 2006, suite au rapport du juge Bruguière. Mais le mandat d'arrêt lancé contre lui, puis la commission rogatoire envoyée à l'Afrique du Sud pour son audition, n'avaient jamais abouti.
La nouvelle commission rogatoire qui vient d'être lancée par les juges Nathalie Poux et Jean-Marc Herbaut fait suite, selon l'AFP, a une nouvelle demande de Kayumba Nyamwasa pour être interrogé. Une demande qu'il a assortie cette fois d'une déposition devant notaire faite le 23 juin dernier à Pretoria, dans laquelle il met à nouveau directement en cause le président Kagame, indique l'AFP.
Nyamwasa affirme, dans cette déclaration, qu'au soir du 6 avril 94, il aurait appris de la bouche de Paul Kagame lui-même que «l'avion du président Habyarimana avait été abattu pas nos propres troupes». Il nomme également deux autres responsables et deux exécutants présumés.
Source : http://www.rfi.fr