Rwanda-FPR : Fête d’anniversaire et de fin de règne du parti au pouvoir.

Publié le par veritas

http://u.jimdo.com/www27/o/sab82ff30b53993fb/img/i8f4ae1841d1dd838/1346600109/thumb/image.pngL’espérance de vie d’un lion, à l'état sauvage, est comprise entre 7 et 12 ans pour le mâle et 14 à 20 ans pour la femelle, mais il dépasse fréquemment les 30 ans en captivité. Présenté comme un lion redoutable (Intare batinya) par ses admirateurs, le FPR fête aujourd’hui son 25eme anniversaire et donne un signal d’adieu, de fin d’un règne, de fin d’une époque.

 

Même en captivité, un lion vieux de 25 ans vit ses derniers jours. Le FPR ravagé par des guerres intestines souvent soldées par des assassinats, emprisonnement et exils, des désertions à répétitions, et surtout par la corruption et le copinage, le FPR a, de ce point, déjà perdu son mythe d’un parti uni et fort et affiche celui d’un parti contrôlé par un seul homme, un parti qui n’a de programme que l’enrichissement personnel de ses cadres et l’improvisation sur le reste de la gestion du pays.

 

http://www.africatime.com/data/nouvelles/264417.jpgAvec ses 25 ans d’existence dont bientôt 19 au pouvoir à Kigali, le FPR est devenu un monstre qui dévore ses propres enfants. Créature mythique représentée dans l’imaginaire rwandais par un lion, le FPR a démontré son caractère anthropophage plutôt que carnassier des félidés de la même espèce, dévorant de milliers de ses géniteurs ainsi que ses rejetons.

 

Tout comme pour un lion, 19 ans pour un parti au pouvoir, c’est déjà trop. Pour le peuple rwandais, endurer ce parti au pouvoir pendant 19 ans, c’est comme consommer un médicament périmé, expiré depuis plus de 7 ans. Le peuple rwandais a malheureusement goutté deux fois à la médecine d’une telle usure du pouvoir. Le MRND a régné sur lui plus de 20 ans et il a emporté dans sa chute plus d’un million de vies humaines. Son prédécesseur le Parmehutu a fait plus de pluie que de beau temps durant plus de 10 ans, puis entraîné dans sa chute de milliers de morts.

 

Si la tendance se maintient, la chute du FPR sera aussi mortelle que celle de ses deux prédécesseurs, le MRDN et le Parmehutu. Les prétendants à la succession de l’homme fort de Kigali ne doivent pas agir en Ibigarasha…plutôt comme Ibigina du temps du Kigeri III Ndabarasa en l’encontre de la mythique Nyirabiyoro.

 

Ils doivent plutôt écouter la prophétie de fin de règne du FPR et surtout, accepter le salutaire Intsinzi- autre que le tristement célèbre Intsinzi du FPR- pour limiter ou mieux encore, éviter les casses de fin d’un règne brutal tel celui du FPR. Quant au FPR, il n’y a point d’Intsinzi car comme le prédit la prophétesse Nyirabiyoro à Ndabarasa, « Inda yasumbye indagu » ! Le mieux que le FPR puisse faire, c’est d’accepter son sort et lâcher pacifiquement le pouvoir, puis rentrer dans l’opposition et de faire une opposition pacifique et démocratique.

 

La catastrophe que connaît le pays en matière d’éducation, de diplomatie et d’économie sans parler du bon voisinage reflètent l’état piteux de la gestion du pays par le FPR. L’amateurisme, l’improvisation et le système de gouvernement par essaies et erreurs contrastent de loin avec le pseudo-vision 2020.

 

http://inzocongo.net/var/ezwebin_site/storage/images/infos-locales/affaires-publiques/paul-kagame-riposte-il-y-a-absence-totale-de-gouvernance-en-rdc-video/49217-1-fre-FR/Paul-Kagame-riposte-Il-y-a-absence-totale-de-gouvernance-en-RDC-video_full_article.jpeLe FPR fête ses 25 ans au moment où le pays est en faillite technique : Arriérés de salaires des enseignants, corruption qui gangrène le sommet de l’état, rappelant la célèbre phrase de mao Ze Dong selon lequel « les États sont comme les poissons qui pourrissent toujours par la tête », l’inflation, la dévaluation de la monnaie face au dollar américain et à l’Euro, ainsi que la carence des devises étrangères sont là les signaux d’un régime en perte de contrôle.

 

Le pillage et l’accaparement des biens publics ainsi que l’exil des capitaux s’expliquent quant à eux par l’absence d’un seul faisceau lumineux au bout du tunnel. Les principaux dirigeants sont déjà sous le coup de mandats d’arrêts internationaux d’un pays membres de l’Union Européenne et de l’Espace Schengen, et l’on craint que d’autres mandants soient émis par le TPI dans cette bombe à retardement que constitue le très épineux dossier congolais. De récentes sorties intempestives de Paul Kagame contre la justice internationale sont révélatrices.

 

Les autorités rwandaises s’accaparent et accumulent donc les fonds publics comme s’ils s’apprêtaient à déménager du pays ! Coupures d’aides financières ? Tant pis, le Fonds Agaciro sera appelé à la rescousse pour continuer à garnir les fonds et assouvir les appétits des cadres du régime. Chaque salarié devra leur rétrocéder l’équivalent d’un mois de salaire, au risque de perdre son gagne-pain !

 

Le déficit démocratique se traduisant par l’emprisonnement d’opposants politiques au Rwanda, la traque et les assassinats ciblés de ceux à l’étranger, une presse muselée ou acquise à la dictature du FPR, la loi de l’Omerta au sein de l’administration et de la population en général sont le signe d’un marasme généralisé, d’une panne de l’appareil étatique.

 

Aujourd’hui que ces vampires marquent en grandes pompent les 25 ans d’existence du FPR, parti qui les a porté au pouvoir il y a bientôt 19 ans, rappelons-nous donc de leur donner, dans le passage, un salut d’adieu.

 

028 kuragirwaLe régime aura beau militariser le pays et l’embrigader avec d’innombrables milices (Inkeragutabara, Local Defence et autres Intersec et KK Security), cela me suffira pas pour venir à bout de la déchéance du FPR ou à colmater les brèches et arrêter l’hémorragie. L’Intare batinya est arrivé au bout du rouleau et rien ne pourra l’empêcher de s’effondrer. Il vit désormais ses derniers jours et n’est maintenant d’un colosse aux pieds d’argile.

 

L’heure n’est donc pas au bilan mais à raffiner le projet de sa succession. L’homme fort ayant malheureusement œuvré et réussi à empêcher l’émergence d’un leadership à l’intérieur, la succession ne peut venir que de l’extérieur du FPR et du pays des mille collines. La succession au pouvoir actuel doit être réussie sinon elle ne sera pas. Les rwandais ne doivent plus rater leur rendez-vous avec la démocratie.

 

Le fameux Intare batinya appartiendra très bientôt à l’histoire car il n’a point d’avenir. Son rendez-vous festif actuel sert donc plus aux adieux qu’à la célébration de ses 25 ans d’existence.

 

 

Philibert Muzima, ex-membre du FPR.

 

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