RDC- conflit à l’Est : Le M23 perd son or de Twangiza et son colonel Mugabo.

Publié le par Veritas

La guerre à l’Est de la République démocratique du Congo vient de franchir un cap décisif. Dans la nuit du 22 au 23 octobre 2025, la mine d’or de Twangiza, aux mains du M23/AFC depuis mai, a été frappée par des frappes aériennes de précision qui ont réduit en cendres ses installations énergétiques et ses réservoirs de carburant. Mais l’événement le plus symbolique — et peut-être le plus stratégique — s’est produit presque simultanément: la capture du colonel Mugabo, ex-officier des FARDC passé au M23 avant de rejoindre les milices Wazalendo, désormais remis aux autorités militaires congolaises. Deux événements en apparence distincts, mais qui, mis ensemble, marquent un tournant profond dans la guerre de libération du Kivu.

l’usine de Twangiza Mining bombardé

Twangiza : frapper le nerf de la guerre.

Selon Radio Okapi, Actualité.cd et Infos.cd, les frappes nocturnes ont visé les groupes électrogènes et les réservoirs de carburant de l’usine de Twangiza Mining, dans la chefferie de Luhwinja (territoire de Mwenga, Sud-Kivu).
Les explosions, entendues peu après 1 heure du matin, ont provoqué un incendie massif, paralysant la production aurifère des rebelles. Aucun décès n’a été confirmé, mais les dégâts matériels sont lourds.

Ces frappes — attribuées, selon plusieurs sources concordantes, aux Forces armées de la RDC (FARDC) — visent le cœur économique du M23, qui exploitait illégalement l’or de Twangiza pour financer sa guerre. Les observateurs s’accordent à dire que Kinshasa a décidé de frapper là où cela fait le plus mal : dans le portefeuille de la rébellion. Ce n’est plus une guerre de tranchées, mais une guerre d’économie et de souveraineté.

Mugabo : la défection qui change tout.

Parallèlement, une autre nouvelle est venue ébranler le camp rebelle : le colonel Mugabo, ancien officier des FARDC passé au M23, a fait défection avant d’être remis aux autorités congolaises. D’après plusieurs sources sécuritaires, Mugabo avait rejoint les Wazalendo, ces milices populaires nées de la résistance patriotique face au M23, avant de se rendre volontairement à l’armée nationale.

Ce ralliement est un coup dur pour le M23. Car Mugabo n’est pas un simple déserteur : c’est un officier formé, connaissant parfaitement les zones stratégiques, les dépôts logistiques et les itinéraires d’approvisionnement du mouvement rebelle. Son retour dans les rangs congolais offre aux FARDC un atout de renseignement considérable et redonne confiance à la troupe.

«C’est une victoire psychologique autant que militaire », confie à VeritasInfo une source proche du commandement à Bukavu. « Les hommes voient que même ceux qui avaient été trompés par le M23 reviennent vers la patrie

Ces deux événements — les frappes sur Twangiza et la reddition du colonel Mugabo — se répondent comme les deux faces d’une même médaille :

  • d’un côté, le tarissement du financement rebelle,
  • de l’autre, la désagrégation interne du mouvement soutenu par le Rwanda.

C’est une séquence de fragilisation pour le M23/AFC et ses alliés étrangers, dans un contexte où la RDC renforce ses capacités de défense et modernise ses outils militaires, notamment par l’usage de drones de reconnaissance et d’attaque. Pour beaucoup d’analystes, le rapport de force est en train de basculer.

Un tournant politique et symbolique.

Colonel Mugabo

La défection de Mugabo a une portée bien au-delà du front militaire. C’est le signe que le narratif du M23 — celui d’un mouvement "libérateur" — s’effondre. Les officiers et combattants qui y croyaient réalisent désormais que cette rébellion n’est qu’un instrument dans une guerre d’ingérence régionale.

L’État congolais, lui, reprend l’initiative. En frappant Twangiza, Kinshasa coupe les vivres d’une machine de guerre financée par le sang de l’or. En récupérant Mugabo, elle récupère la mémoire stratégique de l’ennemi. Ces deux gestes — l’un dans le ciel, l’autre dans les rangs — redessinent la dynamique du conflit : la RDC passe de la défensive à l’offensive.

La souveraineté par l’action.

Ce n’est pas seulement une question militaire, c’est une affirmation de souveraineté.
La RDC envoie un message clair : elle ne se laissera plus déposséder de ses ressources ni dicter la paix par ceux qui vivent de sa guerre.

Twangiza n’est plus seulement une mine : c’est le symbole d’une reconquête.
Mugabo n’est plus seulement un colonel revenu : c’est la preuve que le camp de la nation attire encore ses enfants égarés.

La reconquête du territoire congolais ne sera pas seulement le fruit des armes, mais aussi de la fidélité retrouvée, du courage stratégique et de la foi dans la patrie.

La fin du silence

Pendant des années, le monde a observé la tragédie du Kivu comme un spectacle lointain. Mais à Twangiza, dans le fracas des bombes et le feu de la nuit, c’est une armée congolaise nouvelle qui se réveille.

Une armée qui frappe, qui pense, qui attire à elle ceux qui l’avaient trahie. Le M23 et ses parrains régionaux pensaient imposer la loi du chaos.
Mais à l’Est, une autre force s’impose désormais : celle d’un peuple qui refuse d’être réduit au silence.

VeritasInfo

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