Nucléaire iranien : Macron et Trump souhaitent travailler à un nouvel accord
Après s'être entretenus à la Maison-Blanche ce mardi, les présidents français et américain ont indiqué qu'ils souhaitaient travailler, en lien avec la Russie et la Chine, à un nouvel accord sur le long terme qui inclurait le règlement du conflit syrien.
Qui a influencé l'autre? Difficile à dire après cette deuxième journée de la visite d'État d'Emmanuel Macron aux États-Unis. Donald Trump et le président français sont opposés sur de nombreux sujets, dont l'accord sur le nucléaire iranien, le commerce international ou encore la question du changement climatique.
«Nous n'avons pas les mêmes positions de départ sur ce point»
Avant son départ de Paris, le chef de l'État français était apparu très ferme en ce qui concerne l'accord nucléaire iranien, indiquant qu'il n'y avait «pas de plan B». Opposé à ce texte depuis son accession à la présidence, Donald Trump avait, une nouvelle fois ce mardi, fustigé cet accord signé en 2015 visant à empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire en le qualifiant de «désastre» avant un entretien avec son homologue français de plus d'une heure dans le bureau ovale de la Maison-Blanche.
Lors d'un point presse à l'issue de cette réunion, Emmanuel Macron et Donald Trump ont indiqué qu'ils entendaient travailler ensemble à un nouvel accord pour contenir les ambitions de l'Iran. «Nous n'avons pas les mêmes positions de départ sur ce point. (...) Vous pensez que l'accord négocié avec l'Iran est un mauvais accord. Je dis qu'il n'est pas suffisant mais qu'il nous permet d'avoir un contrôle sur les activités nucléaires jusqu'en 2025», a déclaré le président français. Ce dernier a ensuite détaillé les quatre points qui, selon lui, devraient être les «piliers» de ce nouveau texte: couvrir toute l'activité balistique de l'Iran, s'assurer qu'il n'y ait pas, à long terme, d'activité nucléaire militaire iranienne, stopper les activités balistiques de Téhéran dans la région, et enfin «créer les conditions d'une stabilité politique dans la région et contenir l'influence iranienne».
Donald Trump a de son côté réclamé un nouvel accord avec des fondations «solides». «C'est un accord aux fondations pourries, c'est un mauvais accord, une mauvaise structure», a affirmé le dirigeant américain. Pendant sa campagne, Donald Trump avait promis de «déchirer» le texte, voulu par son prédécesseur et fruit d'années de négociations.
La Syrie au cœur de l'accord sur l'Iran
Selon Emmanuel Macron, ce nouvel accord sur l'Iran, auquel devront s'associer l'Iran, la Russie, la Chine et les pays de la région, devrait également régler la question syrienne et assurer la paix au Moyen-Orient. «En Syrie, nous sommes engagés conjointement au sein d'une coalition internationale contre Daech et le terrorisme. Nous continuerons à œuvrer dans ce cadre jusqu'à la victoire, mais nous devons aussi gagner la paix, et l'approche que nous avons acté ensemble permet d'intégrer la situation syrienne au travail que nous devons mener sur l'ensemble de la région. Nous allons désormais aussi œuvrer avec nos partenaires à construire une solution politique durable inclusive qui évitera toute hégémonie», a affirmé le chef de l'État français.
De son côté, Donald Trump a réitéré sa volonté de «faire payer» les États voisins de la Syrie dans la lutte contre le terrorisme. «Il y a des pays qui ont beaucoup d'argent dans cette région. Ils doivent accentuer leurs efforts contre le terrorisme. (...) Ils paieront, croyez-moi. Et ils vont déployer des troupes au sol», a-t-il assuré. Concernant les soldats américains en Syrie, le président américain a de nouveau indiqué qu'il souhaitait les rapatrier «le plus tôt possible», mais n'entend le faire «qu'une fois notre tâche réalisée» afin d'y «laisser une marque forte et durable».
«Très simple. Ils se débarrassent de leurs bombes atomiques»
Le président américain Donald Trump a exhorté mardi Pyongyang à éliminer tout son arsenal nucléaire, précisant ce qu'il entendait exactement avec ses multiples appels à la «dénucléarisation» du régime totalitaire avant un sommet très attendu avec le dirigeant nord-coréen. «Ça veut dire se débarrasser de leurs bombes atomiques. Très simple. Ils se débarrassent de leurs bombes atomiques», a-t-il répondu à un journaliste lors d'une conférence de presse commune avec son homologue français Emmanuel Macron à la Maison Blanche.
Rompant avec les protocoles diplomatiques, sans attendre les réunions de préparation d'usage, Donald Trump a surpris le monde en annonçant, le 8 mars, qu'il acceptait une invitation à rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, d'ici juin. «Je pense que ça va être très positif», a déclaré ce mardi le président américain à propos de ce sommet inédit. «J'ai entamé un processus et quand je l'ai fait, tout le monde a pensé que je m'y prenais très mal mais en même temps, depuis 25 ans les gens se sont engagés dans des tractations et rien ne s'est passé, et maintenant beaucoup de choses se passent», a-t-il expliqué.
«Cela devrait avoir été résolu par d'autres présidents et d'autres dirigeants d'autres pays il y a longtemps, a-t-il martelé. Cela dit, nous avançons très bien. Des réunions sont en train d'être organisées, et je veux voir la dénucléarisation de la Corée du Nord.»
Source :lefigaro.fr