Une quarantaine de mandats d'arrêt internationaux émis par le Burundi
L'ex-président du CNDD-FDD, Hussein Radjabu, devenu frondeur apparaîtrait dans la liste des mandats d'arrêt.
Alors que la médiation ougandaise annonce une reprise des discussions de sortie de crise pour novembre, les autorités burundaises ont émis une quarantaine de mandats d'arrêt internationaux contre des opposants, responsables de la société civile, frondeurs du parti au pouvoir et militaires hostiles au troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Bujumbura dit demander leur extradition à au moins trois pays : la Belgique, les Pays-Bas et le Rwanda, selon des courriers dont RFI a obtenu copie.
Douze mandats d’arrêt émis en Belgique. Un aux Pays-Bas et neuf au Rwanda, apprend-on des courriers écrits par le procureur général de la République le 12 octobre dernier au ministère burundais de la Justice. Une série de lettres dont RFI a obtenu copie. Mais plusieurs officiels burundais assurent que depuis, ces demandes d'extradition sont parties à destination des pays concernés et qu'il y en aura même davantage. Il y aurait plus d'une vingtaine de noms pour le seul Rwanda, précisent ces sources.
Et sur ces listes, outre des officiers présumés putschistes ou rebelles, on retrouve surtout des membres du Cnared, la plateforme toujours opposée au troisième mandat de Pierre Nkurunziza, avec des figures de la société civile comme Pacifique Nininahazwe ou encore Chauvineau Mugwengezo de l'UPD. Des frondeurs également comme l'ex-président du CNDD-FDD Hussein Radjabu, l'ex-vice-président de la République Gervais Rufyikiri et même l'ancien président de l'Assemblée nationale Pie Ntavyohanyuma, qui avaient fait défection à grand bruit juste avant les élections.
«C'est bon que le dialogue puisse reprendre, mais le menace de Pierre Nkurunziza d'arrêter l'opposition signifie qu'il doit se tenir à l'extérieur du pays», commente sur Twitter l'ambassadrice américaine à l'ONU, Samantha Power. « Vous devriez arrêter de soutenir ceux qui font des attaques terroristes », rétorque Willy Nyamitwe, le conseiller principal du président burundais.
Pour ce qui est des réactions dans les pays concernés, la Belgique dit ne jamais avoir reçu ces demandes d'extraditions. La ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo se contente, elle, de rappeler avec ironie que Kigali avait demandé à Bujumbura il y a quelques années de signer un accord d'extradition, une demande restée lettre morte.
Source:rfi.fr