Rwanda: Appui au M23 contre la Brigade d'intervention : 840 soldats rwandais arrivés à Rumangabo

Publié le par veritas

Kagame-kabarebe.pngAlors que la Brigade d’intervention de la Monusco est en train de se déployer pour passer à la phase d’attaque, à Kigali où on digère mal cette unité spéciale, l’heure est à des stratégies de contre-attaque pour permettre au M23 de résister durablement. C’est dans cette perspective qu’on apprend de la Société civile du Nord-Kivu par la bouche même de son Vice-Président et Porte-parole, Me Omer Kavota que le Rwanda a dépêché 840 hommes à la forteresse du M23 de Rumangabo depuis vendredi dernier, le jour même où 1200 soldats tanzaniens de la Brigade ont atteint leur base de Goma. Simple coïncidence ? Certainement pas.


On sait que le M23 a promis bain de sang aux 3.000 soldats de la brigade à qui il  le leur a fait savoir par courrier officiel. A moins de ne pas avoir la maîtrise de la complexe équation des crises du Kivu à l’Est de la Rdc, c’est bien une menace par procuration qui vient du Rwanda qui, de tout temps, s’est toujours battu à la place des soi-disants rebelles congolais de tout poil fabriqués dans ses officines. La résistance du M23 se prépare bien.


A en croire les mêmes sources, il s’est tenu des réunions d’état-major tout le week-end dernier à Rumangabo même et à Kibumba, présidées par des officiers rwandais ayant accompagné les 840 soldats. L’objet naturellement, c’est de mettre en œuvre les moyens militaires nécessaires pour tailler en pièces la Brigade d’intervention tel que promis par le M23 dans un passé très récent.


Compte tenu de la gravité de ces faits, la Société civile du Nord-Kivu a saisi la CIRGL, la Monusco et le Conseil de sécurité des Nations Unies. Elle a signalé aussi une concentration de troupes du M23 au niveau de Nyiragongo donnant l’impression de vouloir faire mouvement en direction de Goma ou ses environs.


Depuis le début de cette guerre du M23, la Société civile du Nord-Kivu qui est très bien ramifiée et qui a des cellules même dans les confins de la province et surtout sur la partie occupée, a toujours des informations que d’aucuns ne cessent de qualifier d’alarmistes alors que souvent elles se sont révélées de sources sûres. Comme par exemple la chute de Goma, le 20 novembre 2012.


Cette même Société civile avait, deux semaines plus tôt, tiré la sonnette d’alarme en indiquant que les soldats rwandais étaient stationnés à Kibumba, à 30 km de Goma pour préparer l’attaque de la capitale provinciale. Personne n’avait accordé le moindre crédit à ces informations. Mais après coup, on sait que c’est grâce à l’appui de l’armée rwandaise que le M23 a pris le contrôle de Goma un certain 20 novembre.


A ce jour, c’est la Brigade d’intervention qui est sur la sellette. Le Rwanda n’en veut pas. Avec un soutien diplomatique de taille qui est celui de Mary Robinson, l’envoyée spéciale du Secrétaire général de l’Onu pour les Grands lacs qui en avait aussi appelé à une Brigade dissuasive pour une solution politique alléguant que les opérations de traque contre les forces négatives auraient des conséquences humanitaires considérables.


Le Rwanda en profitera pour renforcer le M23 comme à chacune des batailles décisives afin de montrer que ce ne serait pas une partie de golf, ce qui conduirait le Conseil de sécurité à faire marche arrière pour aller dans le sens du point de vue exprimé par Mary Robinson d’une Brigade dissuasive pour faciliter une solution négociée. C’est la stratégie actuelle du Rwanda.

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Mais Kigali et Kampala qui jouent cette partition ensemble n’expliquent pas assez comment une Brigade dissuasive viendrait à bout des FDLR Hutu rwandais et des Ougandais de la LRA et des ADF/NALU qui sont aussi ciblées dans la Résolution 2098 comme des forces négatives à éradiquer. Comment pour ces groupes armés étrangers qui opèrent à l’Est de la Rdc va-t-on préparer la voie politique?


Bizarre. Très bizarre que la solution politique souhaitée avec une Brigade d’intervention dissuasive ne concerne qu’un seul groupe armé sur la liste des forces négatives visées dans la Résolution 2098 qui est le M23, et qui se trouve être au service du Rwanda. Il n’y a que ce groupe qui mérite considération et pas les autres. Alors que la 2098 est claire et nette à ce sujet : «le M23 est bel et bien une force négative comme les FDLR, la LRA et les ADF/NALU et doit être éradiquée au même titre qu’elles. Sur ce point, II n’y a aucun sophisme possible.


En même temps, la Monusco fait savoir par un communiqué que la Brigade d’intervention est en train de se mettre en place progressivement et que l’aménagement des sites d’hébergements qui pouvaient poser problème est avancé. Le timing du Conseil de sécurité est en passe d’être respecté, mi-mai pour l’opérationnalisation et les premières attaques les jours qui suivront.


Mais avec le renforcement actuel du M23 en troupes rwandaises comme l’arrivée de 840 soldats à Rumangabo, la livraison d’armement sophistiqué comme des missiles sol-sol et sol-air qui ont été acheminés sur le terrain quelque temps après la Résolution 2098 ont comme but de conserver le rapport des forces actuelles au Nord-Kivu au profit du M23 qui ne doit pas perdre un seul pouce de son périmètre de Rutshuru- Bunangana qu’il tient à préserver coûte que coûte, pour des raisons évidentes. Pour les en déloger et les mettre au pas, 3000 hommes ne suffisent pas. Il y a toujours risque que toute contre-performance de la Brigade conduise à conforter le statu quo actuel, souhait inespéré des stratèges de Kigali. Retour à la case-départ. Kandolo M.

 

 

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Publié dans FRANCAIS

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