RD Congo : Pris la main dans le sac, Ministre Louise Mushikiwabo a annulé sa conférence de presse !

Publié le par veritas

Mushikiwabo-copie-1.pngMême la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, a renoncé. Après avoir vainement tenté de nier le rôle joué par le Rwanda au côté de la rébellion congolaise du M23, elle avait, voici peu, annulé - sous prétexte d’agenda trop chargé- la conférence de presse qu’elle comptait donner à Bruxelles sur ce thème. Il est vrai que l’exercice semblait totalement inutile : pris la main dans le sac par l’Onu, Kigali ne peut convaincre de son innocence. Des pressions internationales importantes sont exercées sur ce pays qui dépend à 50 % de l’aide extérieure.

 

Qu’est-ce qui a pu pousser Kigali à prendre pareil risque ?

 

Ce n’est pas la première fois que le Rwanda aide une rébellion au Kivu. Les fois précédentes, toutefois, il pouvait appuyer sa décision sur le besoin d’assurer sa sécurité face aux génocidaires hutus réfugiés au Kivu; sur l’obligation de venir en aide aux Tutsis congolais et rwandais en danger dans la province congolaise en raison de pogroms ou massacres les visant. Cette fois, la rébellion survient alors que les ex-rebelles tutsis congolais ont obtenu des postes importants dans l’armée. Alors ?

L’explication tient sans doute dans plusieurs éléments. D’abord, l’équipe au pouvoir à Kigali, efficace pour se battre et pour gérer, a toujours été déficiente en sens politique; elle n’a pas senti que l’heure ne se prêtait plus à de telles manœuvres.

 

Ensuite, parce que pour punir la mutinerie de Bosco Ntaganda , le président congolais Kabila a mis fin à l’opération destinée à désarmer les FDLR (groupe armé hutu issu des génocidaires rwandais, réfugié au Kivu) et envoyé les unités où il y a beaucoup de Tutsis à l’autre bout du Congo. Le Rwanda craint-il une résurgence du danger FDLR - très affaibli ces dernières années - à sa frontière ? Avec possibilité de voir le général Kayumba (dissident resté populaire au sein de l’armée rwandaise) en profiter pour catalyser les oppositions au président rwandais Kagame et attaquer le Rwanda par le Kivu ?

 

Le président Kagame espérait-il profiter des désordres créés par Bosco Ntaganda pour aider le M23 à obtenir de Kinshasa le règlement - promis mais non exécuté - des points qui empêchent 57000 Tutsis congolais réfugiés au Rwanda (surpeuplé) de rentrer au Kivu, où leurs terres leur ont été prises par d’autres ethnies ? Dans tous les cas, le coup a raté. "Le message politique du M23 ne passe pas», nous dit une source tutsie kivutienne, "et tout le monde pense que cela ne va nulle part".

 

 

Source :lalibre.be

 

 

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