Pence rassure le Japon, Pyongyang promet des tirs hebdomadaires
Le vice-président américain Mike Pence et le Premier ministre japonais Shinzo Abe à Tokyo le 18 avril 2017
Le vice-président américain Mike Pence a réitéré mardi l'engagement de son pays à assurer la sécurité du Japon, face à la Corée du Nord qui menace d'effectuer des essais de missiles "chaque semaine".
Arrivé à Tokyo en début d'après-midi, M. Pence a entamé avec le Premier ministre Shinzo Abe des discussions centrées sur le régime de Kim Jong-Un après les récents tirs de missiles nord-coréens vers l'archipel, en mars et avril. Alors que plane la menace d'un sixième essai nucléaire par le régime communiste, le vice-ministre des Affaires étrangères de Corée du Nord, Han Song-Ryol, a laissé entendre que Pyongyang comptait accélérer le rythme de ses tirs balistiques.
"Nous allons mener plus d'essais de missiles de manière hebdomadaire, mensuelle et annuelle", a dit M. Han dans un entretien à la BBC, agitant la menace d'une "guerre totale". Face à cette menace, le vice-président américain a réaffirmé l'importance de l'alliance militaire avec l'archipel nippon. "L'alliance entre les Etats-Unis et le Japon est la pierre angulaire de la paix et de la sécurité en Asie du nord-est", a-t-il déclaré au début de sa rencontre avec le Premier ministre japonais.
M. Abe a pour sa part appelé à une solution "pacifique" à la crise nord-coréenne, ajoutant cependant: "le dialogue pour le dialogue n'a aucune valeur et il est nécessaire de faire pression". Le 6 mars, la Corée du Nord avait tiré quatre missiles balistiques vers le Japon et trois d'entre eux s'étaient abîmés dans les eaux territoriales nippones. L'objectif affiché par Pyongyang était de s'entraîner à "frapper les bases des forces impérialistes américaines d'agression au Japon, le cas échéant". Le régime nord-coréen avait tiré un nouveau missile en mer du Japon le 5 avril et a procédé à un test dimanche, qui a échoué.
Détermination
"La Corée du Nord ferait mieux de ne pas éprouver sa détermination ou la puissance des forces armées des Etats-Unis dans cette région", avait-il ajouté. Donald Trump avait promis jeudi que le "problème" nord-coréen serait désormais "traité". "La RPDC (République populaire démocratique de Corée, NDLR) est prête à réagir à n'importe quel type de guerre voulue par les Etats-Unis", a répondu lundi son ambassadeur adjoint à l'ONU, Kim In Ryong.

-Plus de 'patience stratégique Mike Pence a débuté sa tournée asiatique dimanche en Corée du Sud, quelques heures après l'échec de l'essai balistique de la Corée du Nord et au lendemain d'un gigantesque défilé militaire à Pyongyang, où ont été exhibés une soixantaine de missiles et notamment ce qui semblait être un nouveau type de missile balistique intercontinental. Le dirigeant américain a répété que l'ère de la "patience stratégique" était révolue, dans une allusion à la doctrine du gouvernement de Barack Obama qui consistait à refuser tout dialogue avec le Nord mais à durcir les sanctions afin que Pyongyang fasse des gestes tangibles en direction d'une dénucléarisation.
Le président Trump s'est même dit prêt à régler seul la question nucléaire nord-coréenne si Pékin ne parvenait pas à faire rentrer son turbulent allié dans le rang. A Séoul, M. Pence a cependant salué lundi les efforts des Chinois: "C'est encourageant de voir que la Chine s'engage dans ce sens".
AFP