Guinée: incidents entre forces de l’ordre et manifestants
Les manifestants ont érigé des barricades sur les axes menant au centre-ville de Conakry, le 13 avril 2015.
En Guinée, les forces de l’ordre étaient déployées en masse ce lundi 20 avril à Conakry. L'opposition a appelé à reprendre les manifestations dans la capitale guinéenne pour protester notamment contre le nouveau calendrier électoral. Les manifestations de ce lundi sont interdites par le gouverneur de la ville depuis vendredi. Afin d'empêcher les rassemblements, les forces de sécurité étaient très présentes. Des incidents ont été signalés à la mi-journée.
Il y aurait eu quelques accrochages entre les manifestants et les forces de l'ordre. Mais, pour l'essentiel, les deux camps se regardent « en chien de faïence ». Les forces de l'ordre sont très présentes, notamment dans les quartiers favorables à l'opposition tels que Cosa, Bambeto et Hamdallaye. Dans ces quartiers, de nombreux jeunes sont également sortis dans les rues sans pour autant manifester formellement. La circulation sur l'autoroute « Le Prince » est presque bloquée. Dans ces secteurs, beaucoup de commerces, de stations-services et d'écoles sont fermés, tout comme le grand marché de Madina.
On attend de voir si l'opposition va lancer son principal mot d'ordre de la journée qui est d'aller protester devant la Commission électorale, dans le quartier Dixinn. Son bâtiment est fortement gardé, notamment par une unité d'élite de la police. C’est aussi à Dixinn que 36 manifestants arrêtés la semaine dernière doivent comparaître ce lundi devant le tribunal de première instance.
La situation est donc toujours tendue malgré la visite, dimanche, d'une délégation du gouvernement au domicile du chef de file de l'opposition Cellou Dalein Diallo. Le pouvoir demande une reprise du dialogue mais sans conditions préalables. Cette proposition est toujours refusée par ses adversaires.
Joint par RFI ce lundi matin, Aboubacar Sylla, porte-parole de l'opposition, estime qu'à chaque nouveau dialogue « le pouvoir les fait tourner en bourrique ». Il craint qu'en acceptant des négociations sans conditions, la Céni ne poursuive son travail. Aussi, il continue de réclamer l'annulation du calendrier électoral.
RFI