Attaque de Semiliki en RDC: l’ONU ne veut pas tirer de «conclusions prématurées»
Le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix auprès des cercueils de soldats tanzaniens tués lors de l'attaque de Semiliki, le 14 décembre à Dar es Salam.
Après Dar es Salaam et Goma, Jean-Pierre Lacroix, le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, est attendu à Kinshasa ce samedi. Hier, il a pris part à Goma à une cérémonie d'hommage dans le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, en l'honneur des 14 casques bleus tués dans l'attaque de Semiliki. A ses côtés, il y avait notamment l'ambassadeur de Tanzanie en RDC et le ministre congolais de la Défense. Si tout le monde s'accorde sur la nécessité de prendre des mesures pour éviter une nouvelle tragédie, du côté de Kinshasa et de l'ONU, les approches ne sont pas tout à fait les mêmes.
Pour le ministre congolais de la Défense, pas de doute : l'attaque a été menée par les Forces démocratiques alliées (ADF), ces rebelles ougandais qui « étrangement », dit-il, s'en prennent à la RDC. « Le Congo est en guerre contre le terrorisme », explique Crispin Atama Tabe et il faut traiter le problème comme tel : « S’en prendre à la population civile, maintenant aux Nations unies, comment vous voulez qualifier ça ? Ce n’est pas seulement l’affaire de la RDC, c’est l’affaire de la communauté internationale. Lorsque Boko Haram agite le Tchad, la communauté internationale se mobilise. C’est parce que la Minusco est là. Sinon, nous serions abandonnés à nous-mêmes. »
Mais l'ONU va moins vite en besogne. Jean-Pierre Lacroix, le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, estime qu'avant de s'entendre sur les solutions, il faut que l'enquête progresse car à ce stade, il reste de nombreuses zones d'ombres. Mais avant cela il faut laisser les enquêtes suivre leurs cours : «Il faut surtout éviter de tirer des conclusions prématurées. Donc il faut que les investigations soient menées à bien, totalement. J’ajoute que la coopération avec les autorités congolaises, la coopération avec les forces de sécurité est déterminante. C’est leur pays. Nous travaillons avec eux. Bien entendu, à l’avenir, cette coopération sera essentielle. »
Le haut responsable de l’ONU en appelle aussi aux pays de la région et promet que tout sera fait pour que ce « crime de guerre » ne reste pas impuni.
RFI