USA : Donald Trump est un ouragan politique, il détruit tout sur son passage!
Vainqueur dans sept États lors du "Super Tuesday", Donald Trump est un ouragan politique. Il détruit tout sur son passage, à commencer par son propre parti. Qu'en restera-t-il après, pour aller conquérir la Maison Blanche ?
Ses adversaires semblent désemparés. Celui qu'ils prenaient pour un clown, un amuseur de plateau télé, est en train de les faire exploser en vol. Son style, son agressivité, sa morgue, ses promesses en l'air, ses erreurs : rien ne semble l'atteindre. Quand il tape juste, Trump encaisse les voix, quand il dérape, les attaques contre lui soudent son camp qui le pousse à continuer.
Ici au Texas, quand on est Républicain, c'est de famille. Un vieil état, fier de son identité de ses valeurs conservatrices américaines ; la libre entreprise, la défiance vis à vis de Washington, la religion, la famille : tout cela pousse à être Républicain, mais pas Trump. Dans cet État qui a donné la lignée des Bush, dont les fortunes pétrolières soutiennent les Républicains depuis toujours, on est perdu. Désarçonnés, comme dans un rodéo. Les cowboys républicains ne tiennent plus sur le dos cabré d'un Trump qui rue dans l' "establishment", à commencer par celui de son propre parti.
Jour après jour, ils se détestent un peu plus
Ses adversaires il ne les combat pas : il les humilie, les broie, les piétine. Et se sont les barons du parti qui l'a accueilli. Au fil des jours, c'est un fossé qui se creuse entre les partisans de Donald Trump et le reste des électeurs républicains. Jour après jour, ils se détestent un peu plus. Dans un autre pays, le parti aurait implosé, mais voilà vous êtes aux USA où les deux partis qui rythment la vie politique sont nés respectivement en 1854 et 1828. Alors, on fait avec et on gère les divisions en interne. Jusque-là.
A chaque primaire, les coups sont durs et on ne s'épargne pas dans le même camp. Mais à la fin tout le monde se range derrière le vainqueur pour aller conquérir la Maison Blanche. C'est la logique des primaires. À ceci près que cette fois, Donald Trump tape tellement fort sur son parti qu'il risque bien de l'abîmer. Il se comporte comme un candidat indépendant alors qu'il a été adopté par le vieux parti, le GOP (Grand Old Party) comme le surnomment les Américains, le parti de Lincoln ! Et ça, pour beaucoup, ça ne passe pas. J'ai entendu nombre de Républicains me dire "Trump jamais, plutôt Hillary". Après 2 mandats successifs d'Obama, dire cela pour un républicain relève de la potence ! C'est dire combien l’homme d’affaire les dérange profondément, combien il les agresse dans ce qu’ils ont de plus ancré politiquement : leur attachement à leur famille politique.
Incapable de rassembler son camp ?
C'est sans doute la limite de Trump. Pour gagner une élection il faut d'abord faire le plein des voix dans son propre camp et ensuite aller gratter un peu au centre. Mais ce plein des voix républicaines, le milliardaire semble incapable de pouvoir le réaliser. Les sondages montrent que face à Clinton il est le pire des candidats possible. Il ne passe pas.
En ce moment les Trumpistes s'amusent et mettent leur maison sens dessus dessous comme des ados en colère contre leurs parents. Mais au final, c'est la défaite qui risque de se profiler pour eux. D'ailleurs sur les chaines de télé, les commentateurs démocrates comme David Axelrod, le gourou des campagnes démocrates d'Obama, se montre assez compréhensif sur le phénomène Trump. Conscient sans doute comme Hillary Clinton qu'il est leur meilleur adversaire possible, celui qui leur permettrait de gagner.
Source : yahoo