Rwanda-M23: Museveni a supplié l'Angola de ne pas intervenir en RDC!

Publié le par veritas

santos-M7.pngTout juste quatre jours avant la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs qui a eu lieu à Kampala les 7 et 8 aout dernier, le président Museveni s’est précipité en l'Angola pendant deux jours pour une  "visite officielle". D’après certaines sources proches du dossier, la vraie raison de  la visite impromptue de Museveni était de dissuader son homologue, José Eduardo Dos Santos, d'envoyer des soldats angolais dans la partie orientale de la République démocratique du Congo, où la guerre fait rage depuis que le M23 soutenu par le Rwanda est lancé.

 

Ces sources haut placées ont dit à notre journal que Dos Santos, allié fidèle du chef de l’état congolais assassiné, Laurent Désiré Kabila, avait préparé une force d'élite afin de mettre en déroute Bosco Ntaganda et le  M23 qui ensanglantent à nouveau le Nord-Kivu. Selon nos sources, le président Museveni aurait convaincu Dos Santos que la réunion région des Grands Lacs à Kampala allait trouver une solution amiable au conflit du Nord Kivu, ce qui serait acceptable pour son allié, Joseph Kabila. Dos Santos accepté et a envoyé son vice- ministre le représenter lors du sommet de Kampala.

 

Avec Dos Santos à bord, Museveni a non seulement utilisé le sommet de Kampala pour rassembler  la région pour un règlement pacifique du conflit en RDC mais aussi  la réunion des chefs d'Etat lui a également donné l'occasion de souligner son rôle en qualité de  chef de file régional sur les questions de conflit et de paix. Le sommet de Kampala, qui a pris fin le mercredi, a également permis  de mettre le président  Kabila et le président  Kagame face-à-face. Ils s’étaient déjà rencontrés à Addis-Abeba, en Ethiopie, en Juillet.

 

Mardi, le jour du sommet du début du sommet,  Kagame, qui a subi une somme de suspension d’aides de la part de ses donateurs occidentaux est arrivé à l'hôtel du Commonwealth à Munyonyo, très pensif. Les allégations, que le Rwanda nie avec véhémence, sont basées sur un rapport d’un groupe d’experts de l’ONU. Kagama arriva en Ouganda en compagnie de deux de ses lieutenants de confiance, le ministre de la Défense, le général James Kabarebebe, et la ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo.

 

Kabarebe, un soldat aguerri, a servi comme chef d'état-major de la RDC lors de la campagne de l’AFDL pour chasser Mobutu en 1996-1997,  Laurent Kabila, le congédia en Juillet 1998. Il fut remplacé par un Congolais, le général  Kifwa Célestin. Lors d’une réunion à huis clos entre Kabila et Kagame, nos sources nous ont affirmé que les deux dirigeants se sont mutuellement accusés  de soutenir les rebelles dans leurs pays. Kabila a déclaré que le régime de Kigali est le soutien du M23, ce que Kagame a rejeté. À son tour, Kagame a accusé la RDC d'abriter des extrémistes hutus qui ont commandité le génocide au Rwanda en 1994. Les deux dirigeants ont quitté la réunion énervés.

 

Toutefois, lors de la clôture du sommet, les expressions négatives observées le premier jour s’étaient dissipées, remplacées par des sourires sur les visages des deux leaders lors des signatures de la déclaration commune de la CIGRL sur le conflit en RDC. Les chefs d'Etat se sont convenus sur un point important: les pays des Grands Lacs de la région vont envoyer une force neutre dans la région du Kivu. Le  ministre des Affaires étrangères par intérim, Henry Okello Oryem, a déclaré qu’un  sous-comité des ministres de la défense de l'Angola, le Burundi, le Congo Brazaville, RDC, Rwanda, Ouganda et en Tanzanie, allait  formuler une proposition concrète sur le déploiement au 15 Août.

 

Les ministres rendront un rapport aux chefs d'Etat qui se réuniront à Kampala dans quatre semaines afin d’approuver les décisions de leurs ministres et régler quelques détails. "Les ministres devront s'entendre sur les modalités telles la taille de la force neutre, la logistique requise et quand déployer», a déclaré Oryem. Cependant, comme les dirigeants ont butté sur cette position, la question majeure est de savoir qui constituerait la force neutre. Il y a des craintes que le déploiement d'une force impliquant le Rwanda et l'Ouganda, qui ont une histoire négative en RDC y ravive des souvenirs amers.

 

Il est également peu probable que la RDC accepte une telle force. Les armées de l'Ouganda et le Rwanda ont occupé la RDC dans les années 1990 et début des années 2000, avec des conséquences désastreuses. Leur implication du côté des rebelles avait précipité l'entrée des forces angolaises et zimbabwéennes du côté du gouvernement de Kabila père. En fin de compte, l’Ouganda et le Rwanda étaient en désaccord et se sont battus entre eux, les armées des deux pays ont été accusés de pillage des ressources congolaises. Le Vice-président du Kenya, Kalonzo Musyoka, s’est révélé sceptique lorsqu'on l’a interrogé sur la force neutre. "Ce ne serait pas une solution, mais une étape décisive», a-t-il dit.

 

Secrétaire permanent au ministère des Affaires étrangères ougandais, l'ambassadeur James Mugume, a déclaré que de grandes leçons ont été tirées. "Nous avons établi des centres communs de renseignement, où tous les pays [dans les Grands Lacs] peuvent partager des renseignements et les analyser. Cette action, peut instaurer la confiance, "a-t-il dit.

 

Okello Oryem était plus optimiste. "Nous devrions regarder l'esprit lors de ce sommet", a déclaré le ministre, qui a lu la déclaration des chefs d'Etat à la fin du sommet. "Le fait que ces présidents ont signé cette déclaration signifie qu'ils sont sérieux. Soyons positifs malgré le rapport de l'ONU. Le président Kagame et Kabila sont en pourparlers et nous rendrons certaines personnes ridicules qui n’y croient pas ", a-t-il dit.

 

Les dirigeants ont également convenu d'imposer des sanctions à tout pays qui soutient le mouvement rebelle M23 et d'autres groupes rebelles opérant en RDC. Au moment où les dirigeants quittaient le sommet, un homme non identifié se précipita vers le hall de l'hôtel et a publié un dossier aux journalistes.Il se lit en partie dans ce dossier: «Le peuple congolais a été agressé par les invasions successives du Rwanda." Le sommet pourrait avoir fait des progrès dans la recherche d'un consensus, mais une solution durable au conflit en RDC reste insaisissable.

 

 

Source : congo365.com


 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article