Côte d’Ivoire : Une fin présidentielle si peu curieuse
Si l’on s’en tient aux médias français, la résistance de Laurent Koudou Gbagbo a pris fin en ce début d’après-midi. Une fin de résistance qui laisse songeur…
Quatre mois de fronde pour rien ! Laurent Gbagbo aura donc tenu tête aux soutiens de Ouattara pour moins de deux semaines, à Abidjan. Où sont passées les énormes munitions sur lesquelles comptait le clan Gbagbo pour tenir encore tête aux Frci (Forces républicaines) et leurs soutiens que sont Licorne et l’Onuci ?
Même les médias qui ont annoncé la nouvelle de l’arrestation du couple présidentiel ivoirien ont paru abasourdis par la nouvelle !! Rien ne semblait présager en effet d’une fin si rapide des combats entre les derniers fidèles au président élu selon le conseil constitionnel et les rebelles qui défendent la cause de M. Ouattara. D’ailleurs, les soldats de M. Gbagbo étaient plus que jamais proches de la « République du Golf », hier, en début d’après-midi. Les Fds - Ci(Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire) auraient-elles franchi une étape de trop dans les affrontements à Abidjan, à travers ce quasi assaut déguisé du « Golf Hotel » ?
De toute évidence, le bras de fer armé entre pros Gbagbo et pros Ouattara a basculé ces dernières heures, après les nouvelles attaques des hélicoptères de Licorne et de l’Onuci contre le Palais présidentiel, à Cocody. Difficile sera pour la France de faire croire à l’opinion africaine qu’elle n’a pas orchestré toute seule et de main de maître l’assaut final contre le Palais de Cocody.
Tant l’impéritie des rebelles dans les luttes décisives à Abidjan était patente et criarde depuis près de deux semaines. La fin de la résistance de clan Gbagbo à la communauté internationale n’est pas en réalité une surprise. Devant des militaires professionnels français rompus à la tâche et l’important soutien logistique de l’Onuci, il n’est pas besoin de mettre pied dans une école de guerre pour conjecturer sur la fin de la guérilla qui avait cours à Abidjan. Le chauvinisme des Fds n’ont donc pas suffi au leader du Fpi pour continuer à narguer la communauté internationale. C’est dire que la puissance de feu des soutiens d’Ouattara était trop forte. Khadafi avait donc raison, quand il rappelait à ses pairs africains « qu’aucun Etat africain, à l’heure actuelle, ne peut tenir tête à un puissance occidentale, sur le plan militaire » !!!
Une chose est d’arrêter Laurent Gbagbo ; l’autre sera de pacifier la Côte d’Ivoire. Un pays dans lequel des milliers d’armes circulent en ce moment, et surtout un territoire sur lequel les haines régionalistes et celles opposant autochtones et allogènes sont plus que jamais exacerbées. Bref, le pays d’Houphouët-Boigny n’est pas près de sortir de l’auberge, même sans Koudou Gbagbo…
Film sur l'arrestation de laurent Gbagbo: