Pour décourager la Russie, la France soutient l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN

Publié le par veritas

Un Conseil de défense s'est réuni à l'Élysée pour examiner la possibilité de l'entrée de Kiev dans l'Alliance atlantique, une option qui avait jusqu'alors été écartée par Paris, Berlin et Washington, mais qui était défendue par des pays d'Europe centrale tels que la Pologne et les Pays baltes. Cette ouverture française vise à accroître la pression sur la Russie alors que l'offensive ukrainienne rencontre des difficultés.

La France adopte désormais l'approche de défendre la perspective d'une adhésion de l'Ukraine à l'OTAN pour influencer le conflit et tenter de réunir Moscou et Kiev à la table des négociations. C'est la stratégie privilégiée dans les délicates discussions engagées entre les alliés de l'Ukraine en vue du sommet annuel de l'OTAN, qui aura lieu les 11 et 12 juillet à Vilnius, la capitale de la Lituanie.

Selon nos informations, lors d'un récent Conseil de défense tenu le lundi 12 juin à l'Élysée, l'éventualité d'une adhésion de l'Ukraine a été examinée. Cette option est désormais considérée à Paris comme une garantie de sécurité à part entière, car elle est susceptible de décourager la Russie de poursuivre la guerre ou, si le conflit devait prendre fin, d'empêcher toute nouvelle agression. En envisageant cette perspective, la France espère convaincre le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, d'engager des négociations lorsque le moment sera venu, en fonction des résultats de la contre-offensive.

Bien que tactique, cette ouverture constitue un véritable changement pour la France. En agissant ainsi, Paris se rapproche des positions défendues par les pays d'Europe centrale, dont la plupart, en particulier la Pologne et les États baltes, militent inlassablement en faveur de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. Un diplomate étranger confirme que «la position française est désormais plus proche de celle de la Pologne que de celle de l'Allemagne».

Lors du sommet de Bucarest en 2008, le président français Nicolas Sarkozy avait bloqué, aux côtés de la chancelière allemande Angela Merkel, toute perspective d'adhésion rapide de l'Ukraine à l'OTAN, contrairement à l'avis des États-Unis qui plaidaient à l'époque en faveur de son intégration. C'était une manière pour ces deux dirigeants européens de ménager la Russie.

Source : lemonde.fr

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