HITLER et KAGAME, La GESTAPO et le RIB : deux jumeaux séparés par le temps et l’espace.

Par Reinhard  Müller, journaliste d’investigation

Berlin 17 février 2020

Ayant travaillé sur l’histoire de mon pays, l’Allemagne et plus particulièrement le Troisième Reich, j’ai été subjugué par la similitude entre la GESTAPO (Geheime Staatspolizei, la police secrète d’état) et les services secrets du Régime du Front patriotique Rwandais dirigé par le général Paul Kagamé.

Lors de l’arrivée au pouvoir en janvier 1933 du  parti NAZI (national-socialisme, parti fondé par fondé en 1920 et dirigé par Adolf Hitler ), ses cadres mirent en place une politique de répression agissant sous trois axes : l'écartement, l'internement et l'élimination des opposants politiques en dehors de tout cadre légal. Kagamé prit le pouvoir au Rwanda en 1994, après un bain de sang sans précédent dans l’histoire de ce pays, tragédie dans laquelle il  joua un rôle de premier plan. En effet, c’est lui-même qui donna l’ordre d’abattre l’avion de son prédécesseur  Juvénal Habyarimana.

Cet attentat bien documenté, qualifié d’élément déclencheur du génocide par l’ONU, fut un acte prémédité, tels que confirmé par différentes sources officielles. Malgré ce passé sombre et surtout le présent très inquiétant, le Führer noir reste au pouvoir, car au-delà des tragédies tropicales, il y a des enjeux économiques occidentaux. Conforté dans sa gouvernance et le pillage des ressources du Congo voisin, le régime rwandais pratique sans scrupules les trois principes de la GESTAPO : l’écartement : démissions forcées des autorités indésirables dont des ministres, l’internement : cas de l’opposant Barafinda, président du parti RUDA et l’élimination des opposants tant  au Rwanda qu’à l’extérieur.

Son arme de terreur est le RIB (Rwanda Investigation Bureau)

Kristof Clerix, journaliste d’investigation, dans son livre : « Les services secrets étrangers en Belgique. En toute impunité ? » (Bruxelles, Editions Racine 2008),  parle de la présence sur le sol belge des espions rwandais chargés de neutraliser toute activité politique des opposants au régime. Point n’est besoin de rappeler la très longue liste des personnes assassinées en toute impunité. Lorsqu’un journaliste lui posa la question sur l’assassinat de son ancien Ministre de l’intérieur Seth Sendashonga , Paul Kagamé, sans sourciller, avec fierté, revendiqua lui-même avoir ordonné l’assassinat de « cette personne qui avait des intentions qui mettaient l’Etat en danger » !

86 ans après, le RIB nous rappelle la GESTAPO qui avait comme mission « de rechercher toutes les intentions qui mettent l'État en danger, et de lutter contre elles, etc.. ». Telles sont les pratiques actuelles du RIB qui se dit officiellement chargé de « prévenir, détecter, enquêter et répondre aux menaces de criminalité actuelles et émergentes, etc,  afin de faire respecter l'état de droit».  On comprend aisément comment les personnes sont régulièrement assassinées sans autre forme de procès.

Aujourd’hui, nous apprenons par un communiqué du RIB le « suicide » de l’illustre chanteur compositeur rwandais Mihigo Kizito. Une curieuse mort pour une personne très pieuse et de surcroit de religion catholique où le suicide est considéré comme un péché. Sorti de prison récemment, Kizito Mihigo avait commis le crime est d’avoir critiqué le régime de Kagamé. La GESTAPO était active jusqu'aux derniers jours du régime nazi. Elle fut condamnée en tant qu'organisation criminelle lors du procès de Nuremberg.

A quand siègera un tribunal pour juger le régime du FPR  et son arme de répression massive, le RIB .

Veritasinfo