Burundi: Agathon Rwasa, un opposant à l'attitude ambiguë
Le leader de l'opposition burundaise Agathon Rwasa lors d'une interview le 22 juillet 2015 à Bujumbura.
'L'élection d'Agathon Rwasa au poste de vice-président de l’Assemblée nationale avec les voix du parti au pouvoir a semé le trouble au sein de l'opposition burundaise. Même si depuis le début de la contestation, Agathon Rwasa, principal opposant du pays, leader historique de l'ancienne rébellion des FLN, s'était singularisé par certaines prises de position. Au point que certains le soupçonnaient de vouloir faire cavalier seul. Une méfiance d'une partie de la classe politique congolaise vis-à-vis d'Agathon Rwasa qui ne date pas d'hier.
A Bujumbura, Agathon Rwasa est volontiers qualifié d' « ambigu », « changeant », « insaisissable ». Ambigu, l'ancien chef rebelle l'a été d'abord vis-à-vis des manifestations : il n'a jamais personnellement appelé à descendre dans la rue, tout en disant comprendre les motivations de ceux qui protestaient.

Ambigu, Agathon Rwasa l'a encore été en refusant la semaine dernière de soutenir le Conseil national pour la restauration de l'accord d'Arusha, une plateforme d'opposition destinée à poursuivre la lutte contre le président Pierre Nkurunziza. Expliquant, pour justifier ce choix, ne pas avoir été associé aux discussions préalables, quand d'autres lui reprochent au contraire ses absences répétées à certaines réunions d'opposition.
Finalement, c'est peut-être dans son refus de valider les résultats des élections qu'Agathon Rwasa avait jusqu'à présent été le moins ambigu, les qualifiant systématiquement de « fantaisistes ». Il l'avait répété en fin de semaine dernière encore. Savait-il déjà, alors, qu'il deviendrait le vice-président d'une Assemblée nationale issue de l'un de ces mêmes scrutins. Beaucoup aujourd'hui s'interrogent.
RFI