Généraux arrêtés au Rwanda : Coup d'Etat manqué ou enfumage ?

Publié le par veritas


imageRichard Rutatina - Général de brigabe de l'armée rwandaise.

 

 

Parmi les quatre personnes arrêtées, trois sont sous mandat d’arrêt international pour « Génocide, Crimes de guerre et Crimes contre l’Humanité » délivrés par la justice espagnole en février 2008. Ces arrestations seraient un enfumage pour éviter des poursuites judiciaires à ces barons FPR ou une énième purge de Kagame face au front croissant de ses comploteurs.


Ce mardi 17 janvier 2012, une nouvelle a semé la joie au sein de la communauté congolaise de Belgique et mondialement, des défenseurs de la traçabilité  des minerais dans l’Est de la RDC, cause principale des malheurs des kivutiennnes et kivutiens : Paul Kagame a suspendu de leurs fonctions et placé en détention, le Colonel Dan Munyuza, chef des renseignements extérieurs, le Brigadier Général Richard Rutatina,  chef des renseignements militaires, le Général Fred Ibingira ainsi que le Brigadier Général Wilson Gumisiriza, tous quatre,  hauts cadres du régime militaire du FPR. Beaucoup ont cru que ces arrestations sont le signe d’une politique de « Tolérance zéro » envers les « saigneurs de coltan » congolais. A y regarder plus près de par certaines sources rwandaises croisées, ces arrestations seraient un enfumage pour éviter des poursuites judiciaires à ces barons FPR ou une énième purge de Kagame face au front croissant de ses comploteurs.

Selon le communiqué de l’armée publié sur le site du Ministre de la Défense, ces quatre officiers ont été suspendus et placés en résidence surveillée car ils sont soupçonnés d’avoir commis des actes « d’indiscipline liés à une implication dans du commerce effectué avec des civils dans la République Démocratique du Congo. »

Dans un entretien accordé au quotidien pro-gouvernemental « Igihe.com », le porte-parole de l’armée rwandaise, le Colonel Joseph Nzabamwita a déclaré que l’enquête au sujet des accusations portées contre ces officiers était toujours en cours et qu’elle visait notamment à déterminer si d’autres personnes étaient impliquées dans ces malversations.

Parmi les quatre personnes arrêtées, trois sont sous mandat d’arrêt international pour « Génocide, Crimes de guerre et Crimes contre l’Humanité » délivrés par la justice espagnole en février 2008.

Dan Munyuza est accusé par le juge espagnol Fernando Andreu Merelles d’avoir participé à de nombreux massacres visant les réfugiés civils Hutu ainsi que la population congolaise dans l’Est du Congo ainsi que contre la population rwandaise à Byumba en avril 1994.

Fred Ibingira est pour sa part accusé par la justice espagnole d’avoir été « le responsable direct des massacres commis contre la  population civile au Bugesera, Mayaga et Butare en 1994 » ainsi que d’avoir été le plus haut responsable militaire du massacre de  Kibeho du 22 avril 1995.

En ce qui concerne, Wilson Gumisiriza, le Juge espagnol affirme que « des preuves pratiques, se dégagent des indices rationnels et fondés » selon lesquels ce dernier serait «  intervenu directement dans l’assassinat par mitraillage des prêtres, des évêques et d’un garçon de 8 ans, qui étaient réunis dans une pièce du siège des Joséphites à Gakurazo, le 5 juin 1994. »


Manœuvres d’exfiltration judiciaire ou coup d’Etat manqué


Certains observateurs disent néanmoins qu’il s’agit là d’un délit mineur qui n’aurait pas dû leur être reproché par un Président (Paul Kagame) dont le parti unique le FPR est officiellement impliqué dans le commerce illégal des matières premières de la République du Congo. A moins que ces officiers eussent travaillé pour leurs propres intérêts.

D’autres informations font état d’un coup d’état ourdi par les 4 officiers par peur que Paul Kagame puisse céder aux pressions internationales qui exigent que les crimes commis par le FPR soient poursuivis.

Ce dernier pourrait les relâcher et les mettre dans les mains de la justice rwandaise. Mais ce qui est évident, c’est que les 4 hommes ont été écartés suite aux pressions internationales. Paul Kagame aurait ainsi choisi de les mettre aux arrêts pour un délit mineur pour leur éviter de lourdes peines.

 

Source: kongotimes

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