Les jours de Joseph Kabila comme Président de la RDC sont désormais comptés. Le Rwanda et le M23 ont décidé de le renverser

Publié le par veritas

Makenga-copie-1Le leader du M23, Sultani Makenga, a dit que ses troupes vont progresser de manière régulière à Kinshasa pour renverser le gouvernement de Joseph Kabila au cours des soixante prochains jours. Sa déclaration a été confirmée par des sources de renseignement ougandais familières de la tragédie qui se joue au Congo depuis près de deux décennies. Selon ces sources, le M23 est si bien armé et fortement soutenu qu’il devrait être en mesure de prendre le pouvoir à Kinshasa en quelques mois si la situation reste ce qu’elle est aujourd’hui.


Le M23, la énième rébellion tutsi fabriquée par Paul Kagamé, a juré de renverser Joseph Kabila. S’exprimant le 8 juillet dernier, deux jours après la prise de la ville de Bunangana dans laquelle transitent d’importantes ressources minières pillées au Congo, le leader du M23, Sultani Makenga, a dit que ses troupes vont progresser de manière régulière à Kinshasa pour renverser le gouvernement de Joseph Kabila au cours des soixante prochains jours. Sa déclaration a été confirmée par des sources de renseignement ougandais familières de la tragédie qui se joue au Congo depuis près de deux décennies. Selon ces sources, le M23 est si bien armé et fortement soutenu qu’il devrait être en mesure de prendre le pouvoir à Kinshasa en quelques mois si la situation reste ce qu’elle est aujourd’hui. Les insurgés du M23, des Tutsis congolais et rwandais intégrés dans l’armée congolaise, tirent leur nom d’un de ces accords de paix que le gouvernement parallèle de Joseph Kabila a signés avec son frère ethnique Paul Kagamé, à travers la deuxième création de ce dernier, à savoir le CNDP. Quelle est la pomme de discorde entre les despotes de Kigali et Kinshasa ?


Afin d’être réélu, Joseph Kabila avait promis plusieurs choses aux pions du Rwanda au Congo en contrepartie de leur soutien dans le Kivu. Malheureusement pour l’imposteur au pouvoir à Kinshasa, il avait beaucoup promis, mais il a donné peu depuis son hold-up électoral. Il avait promis de donner des postes clés aux Tutsi du CNDP au sein des FARDC et de les maintenir au Kivu. Il avait aussi promis de ne jamais tenter d’arrêter le général Bosco Ntaganda. Peu de temps après les élections, sous la pression de la communauté internationale et pour apaiser la colère des Congolais contre l’influence rwandaise dans la politique de leur pays, Kabila a décidé de muter des Tutsis du CNDP dans d’’autres régions militaires de la RDC. Par ailleurs, il a officiellement déclaré son intention d’arrêter le général renégat Bosco Ntaganda, puis de le transférer à la CPI. Dans le cadre de « Umoja wetu », l’unité des élites tutsi de la Région des Grands Lacs, cela s’appelle haute trahison ; d’où l’indignation et la colère du chef de file de cette unité ethnique, le satrape de Kigali. Ce dernier a aussitôt lancé ses forces spéciales au Kivu afin qu’elles soient les premières à approcher Ntanganda. Ainsi, Kagamé poursuivait deux objectifs. Primo, éviter l’arrestation et le transfert de Ntaganda à la CPI où il pourrait dévoiler le soutien qu’il avait reçu du Rwanda, en l’exfiltrant au Rwanda comme ce fut jadis le cas avec Nkundabatware. Et en cas dénonciation soutenue ou musclée par la communauté internationale, Ntanganda serait alors éliminé par les forces spéciales rwandaises, après avoir rendu des bons et loyaux services au Rwanda, devenu exportateur des ressources minières de l’Est congolais.


Nkunda.pngSimultanément, les chefs militaires rwandais ont préparé la mutinerie du M23 dans le but de regrouper les Tutsi congolais et rwandais fidèles à Paul Kagamé. Selon Afroamerica Network, un blog qui informe sur les événements sociaux, économiques, politiques et autres dans la Région des Grands Lacs, Kagamé a voulu que le M23 soit dirigé par Nkundabatware, mais ce dernier a rejeté l’offre. Plus tard, il confia aux proches de sa famille qu’il avait peur de finir avec une balle dans la tête une fois que Kagamé aurait trouvé un meilleur pion. Les services de Kagamé lui ont alors demandé de convaincre Sultani Makenga de créer et de diriger le M23. En retour, Makenga a promis la pleine coopération avec les services rwandais. Mais Kagamé n’aurait pas entière confiance en ce dernier, qui est né et a grandi au Congo, et semble donc ne pas avoir un attachement émotionnel avec le Rwanda.


En dépit des démentis dans lesquels il se répand, le Rwanda est déterminé à chasser Joseph Kabila du pouvoir et ce dernier n’a pas les moyens d’arrêter la nouvelle poussée de ses frères Tutsi sur le Congo. Toujours selon Afroamerica Network, l’ordre de marcher sur Kinshasa a été donné le 30 Juin 2012 au cours d’une réunion tenue à Kigali en présence de l’ex-commandant du CNDP, Laurent Nkundabatware, et de hauts dirigeants rwandais. La marche a débuté le 1 juillet lorsque la dernière unité de troupes rwandaises de près de 3000 hommes a franchi la frontière du Congo dans la nuit de juin 30 pour renforcer les 2.000 soldats du M23. Un sentiment palpable se fait de plus en plus jour dans les cercles supérieurs des pouvoirs rwandais et congolais : les jours de Joseph Kabila comme Président de la RDC sont désormais comptés.


Comme hier pour l’Afdl, Kigali compte placer au pouvoir à Kinshasa un conglomérat d’aventuriers. Les enquêtes menées par Afroamerica Network indiquent que les principaux acteurs sont : le M23 ou la nouvelle version du CNDP ou encore du RCD, c’est-à-dire composée avant tout de Tutsis congolais et d’ailleurs sous le commandement de Laurent Nkundabatware, Bosco Ntaganda et Sultani Makenga dans l’Est du Congo et du chef de la police congolaise, le bien nommé Bisengimana, comme une cinquième colonne dans l’Ouest du pays ou dans la capitale Kinshasa ; le PARECO-APLCS, majoritairement composé de Nande, sous le commandement du général Kakulu Sikuli Lafontaine Vasaka et l’ancien ministre des Affaires étrangères Mbusa Nyamwisi ; la PARECO principalement composée de Hutus, sous le commandement du colonel Akilimali, et de Hema, sous le commandement du colonel Kahasha. D’autres troupes, principalement du Katanga, seraient sous le commandement de l’ancien chef de la police, le général Numbi, proche du ministre rwandais de la Défense, le général James Kabarebe.


Le plan de la nouvelle agression et occupation rwandaise reste presqu’identique à celui qui porta Laurent-Désiré Kabila au pouvoir. Il aura fallu une tenue de camouflage à l’agression rwandaise : la «rébellion» congolaise du M23. La différence, c’est que le M23 restera au Kivu pour mieux asseoir l’occupation rwandaise, qui rapporte des milliards au Rwanda depuis 1996, tandis que d’autres factions continueront la marche sur Kinshasa pour renverser Joseph Kabila et installer une autre marionnette plus accommodante aux intérêts criminels rwandais, légalisés par les maîtres de ce monde, les Etats-Unis d’Amérique et les puissances occidentales qui gravitent autour du «Grand Satan».


«Après moi, le déluge !», disait Mobutu. Ce dernier était bien conscient d’avoir réussi pendant son long règne à crétiniser les élites congolaises. Depuis le 24 avril 1990, date du lancement officiel du processus de démocratisation au Congo, les partis politiques ne cessent de se multiplier tels des champignons. Ils n’ont pourtant rien inventé, «ces tueurs tutsi au cœur de la tragédie congolaise». Comme toujours et partout ailleurs en Afrique, ils se servent de l’ethnie comme tremplin pour accéder et se maintenir au pouvoir. Qu’ont fait les partis congolais pour barrer la route à la récurrence de la libido dominandi dans le chef des élites de différentes identités communautaires du pays ? Rien. Voilà pourquoi les Congolais méritent ce qui leur arrive alors qu’ils s’attendaient à goûter aux plaisirs de la démocratie. Un peuple qui néglige la réflexion ne peut rien entreprendre de viable. Son esprit ne peut qu’entretenir la confusion.


Au lieu d’étudier les mécanismes qui conduisent à la dictature afin de mieux l’extirper une fois pour toutes, les élites congolaises ont toujours eu les yeux rivés sur le dictateur. Ainsi, on s’imagine encore et toujours qu’il suffit que celui-ci tombe pour que le reste suive ou, mieux, que la démocratie se mette en place comme par enchantement. N’est-ce pas une nouvelle domination tutsi qui cherche aujourd’hui sa voie dans les décombres de la dictature tutsi-katangaise de Joseph Kabila ? N’est-il pas curieux que cette domination soit une fois de plus l’œuvre d’un homme qui dit avoir construit un nouveau Rwanda dans lequel il n’y aurait ni Hutu ni Tutsi ? Que quelques individus se trompent de route, cela peut se comprendre. Mais que toute une nation se trompe de route au chapitre de la démocratie et cela pendant des décennies, il y a de quoi douter de la capacité de l’homme congolais à se relever un jour.


Certes, la domination tutsi dans le Région des Grands Lacs traduit avant tout la volonté impériale des Etats-Unis et de leurs alliés. Comme ce fut le cas pendant l’époque coloniale, quand la montée en puissance des élites tutsi au Rwanda traduisait avant tout la volonté impériale du colonisateur belge. Mais peut-on blâmer les Américains et les autres Occidentaux qui soutiennent ouvertement «ces tueurs tutsi au cœur de la tragédie congolaise» quand on sait que les immenses richesses sur lesquelles sont assis les Congolais n’ont jamais servi à construire leur bonheur alors que pillées aujourd’hui par le Rwanda, elles construisent la prospérité de ce pays ?


C’est bien de crier contre l’impérialisme occidental. Mais la meilleure façon de le faire, c’est d’abord de se conduire en hommes responsables. Or, l’irresponsabilité des hommes politiques congolais est la seule chose qui ne vaut même pas la peine d’être démontrée. Dans ce contexte, les cerveaux des élites intellectuelles doivent être mis à contribution pour mettre sur pied un cadre institutionnel qui sanctionnerait cette irresponsabilité. Faut-il répéter que le cadre institutionnel actuel, qui est le même que partout ailleurs en Afrique et qui explique la désillusion généralisée en matière de bonne gouvernance, est tout sauf ce qu’il faudrait pour un Congo nouveau ?

 

 

Source :afriquecongotime

 

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